Facteurs limitant la régularité du suivi médical des travailleuses du sexe à Ouagadougou( Télécharger le fichier original )par Madi KABORE Ecole nationale de santé publique (Burkina Faso) - Attaché de Santé 2006 |
2.1.9 La politique nationale de lutte contre les IST/VIH chez les TSLa politique nationale de lutte contre les IST/VIH/SIDA chez les TS, est l'ensemble des éléments d'orientation en la matière. Cette politique sert de référence à tous les acteurs intervenant dans la mise en oeuvre d'activités dans le milieu du travail du sexe. Au Burkina Faso, en dehors du racolage qui est interdit par la législation, les autres formes de travail du sexe sont certes illégales mais tolérées. Ce qui n'empêche pas les répressions des forces de l'ordre dans tous les milieux de travail du sexe. A propos de ces rafles, un agent de MSF relève ceci dans le quotidien "Sidwaya" du 02 mai 20061(*)6 : «lorsque les filles sont raflées par la police, les tenanciers de chambre paient quinze mille francs (15000 F) pour les libérer. En retour elles doivent se prostituer pour payer 45000F à leur "sauveur".» Ces répressions rendent les TS méfiantes vis-à-vis des activités de prévention et les conduisent à exercer dans la clandestinité. En plus de ces actions répressives, les destructions de sites suite au projet d'urbanisation de la ville de Ouagadougou "projet ZACA" et la révolte des habitants de certains quartiers (Nonsin, Dassasgho, Goughin) contre les TS, ont changé le profil du travail du sexe dans la capitale. Ainsi, les TS qui étaient en majorité dans des domiciles servant en même temps de lieu de d'exercice se sont dispersées pour se retrouver dans des chambres de passe ou dans le racolage. Cette dispersion a rendu plus difficile leur accès pour les interventions des OR. Cette situation est d'ailleurs relevée par l'ONUSIDA8(*) qui soutient que face à des actions oppressives, la clandestinité du travail du sexe ne peut que s'accentuer, rendant les activités de prévention et de prise en charge des IST/VIH/SIDA difficiles à mettre en oeuvre. Dans le domaine du suivi médical, l'article 732(*)1du code de santé publique du Burkina Faso stipule que : "Toute personne se livrant aux pratiques de la prostitution doit être soumise aux mesures de surveillance médicale." Mais il n'existe pas à notre connaissance, de décret d'application de cet article. Ainsi, malgré cet article, les TS ne sont pas tenues de se soumettre au suivi médical comme c'est le cas dans certains pays où la législation l'exige. Le cas du Sénégal est rapporté par I. Lanièce et coll2(*)2. Dans ce pays où les TS adhèrent au suivi médical, les forces de l'ordre sont impliquées dans le contrôle de la régularité de cette activité. * 16 SIDWAYA N°5587 du 02 Mai 2006 * 8 ONUSIDA Commerce du sexe et VIH/SIDA, Mars 2003, 20 pages * 21 BURKINA FASO, ADP Loi N°23/94/ADP portant code de la santé publique, 19 Mai 2004, P.23 * 22 I. LANIECE et coll. les IST au Sénégal: Epidémiologie et modalités de lutte dans le Bulletin Epidémiologique, N° 11-12, Juil-Déc 2000 P.5 |
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