Facteurs limitant la régularité du suivi médical des travailleuses du sexe à Ouagadougou( Télécharger le fichier original )par Madi KABORE Ecole nationale de santé publique (Burkina Faso) - Attaché de Santé 2006 |
6.1.1.3 Les pratiques des agentsü Utilisation du spéculum, de l'algorithme et pratique du toucher vaginal Près de 2/3 des prestataires affirment faire usage du spéculum et du toucher vaginal lors du suivi des TS. Ces pratiques qui doivent être systématiques lors de l'examen physique de toute TS, gagneraient à être améliorées car plus d'un tiers ont reconnu qu'ils ne les effectuent qu'occasionnellement. La plupart des IST chez les femmes pouvant être asymptomatiques, il est nécessaire de bien mener l'examen physique en vue de les dépister. Même si tous les prestataires affirment utiliser toujours l'algorithme pour le suivi médical, les insuffisances constatées dans la connaissance des syndromes figurant dans ce document, peuvent permettre de dire que son utilisation n'est pas effective. Ceci a d'ailleurs été confirmé lors de l'observation des prestations. Ce qui peut influencer la qualité de la prise en charge des TS et la fréquentation des services adaptés. ü Disposition à assurer le suivi médical des TS Un quart des agents ont affirmé qu'ils sont parfois mal à l'aise pour assurer le suivi médical des TS, à cause du manque de motivation et de l'insuffisance de matériel médico technique. Certains agents qui ont été formés auraient même refusé de mener cette activité, évoquant leur conviction religieuse, le manque de motivation ou la crainte d'être jugés par la communauté. Tout cela nous permet de dire que la stigmatisation des TS n'est pas seulement l'apanage des membres de la communauté. En plus, on pourrait lier ce manque d'intérêt des agents pour le suivi médical, au fait que cette activité ne fait pas partie du PMA ou au fait qu'elle est considérée comme une activité initié par un projet. et de ce fait, doit leur faire bénéficier d'une prise en charge. L'ensemble de ces insuffisances influence la qualité des prestations et par ricochet la fréquentation régulière des services adaptés.
ü Communication avec les TS Tous les agents ont affirmé avoir des difficultés de communication avec la majorité des TS, eu égard à la barrière linguistique. Ce qui ne permet pas de véhiculer convenablement les informations en faveur du suivi médical et des mesures de prévention. Cette barrière linguistique qui a été d'ailleurs ressortie par les prestataires de soins comme une difficulté majeure dans le suivi médical, a aussi été constatée lors de l'observation. Elle peut influencer significativement la fréquentation des services adaptés par les TS. A ce propos, une étude socio-anthropologique réalisée par la Direction de la santé de la famille (DSF)2(*)4 a révélé que la faible communication des agents de santé constituait un frein à l'utilisation des services d'une manière générale. Au regard des différentes insuffisances relevées, nous pouvons conclure que les facteurs liés aux prestataires de soins ne favorisent pas la fréquentation régulière des services adaptés de la ville de Ouagadougou : Ce qui vérifie notre première hypothèse. * 24 BURKINA FASO, Ministère de la Santé, DSF, Etude socio anthropologique sur les connaissances, attitudes et pratiques des populations dans le domaine de la santé maternelle et infantile dans les provinces : Houet, Kouritenga, Sanguié et Tapoa, Janvier 1992, p.27 |
|