IV.1.1.2. LES MESURES DES TAUX D'INTÉRÊT
BANCAIRES
Traditionnellement, l'intermédiation financière
reste la justification théorique du rôle joué par les
banques. Ce mécanisme met en place des agents à capacité
de financement et ceux à besoin de financement. Des taux
d'intérêt différents leur sont imposés.
Aux épargnants, la banque applique un taux
d'intérêt créditeur qui permet alors de
rémunérer les dépôts. La fixation de celui-ci
dépend du taux créditeur minimum de la Banque Centrale. De 1990
à 2005, ce taux est passé de 3,5% à 5% soit une
augmentation d'un point et demi de pourcentage dans la CEMAC. En théorie
financière, plus ce taux est élevé, plus il motive les
déposants mais constitue une augmentation des charges d'exploitations de
la banque.
A côté du taux créditeur, on relève
aussi le taux débiteur qui est imposé aux emprunteurs. Sa
constitution comble les charges d'exploitation de la banque et lui permet aussi
de réaliser des profits. En zone CEMAC, la BEAC a baissé de
façon graduelle ce taux afin de garantir l'accessibilité au
crédit bancaire. Il est passé de 23,5% en 1990, à 18% en
2005.
Comme le montre le graphique 4.2 ci-dessous, les conditions de
banque de la BEAC ont évolué en deux vitesses différentes.
Graphique 4.2 : Evolution des conditions de
banques de la BEAC 1990-2005 (en %)
Source : construction par l'auteur à partir des
données de la BEAC 2005.
Outre les deux taux présentés ci-dessus, la
Banque Centrale applique aussi des taux de refinancement des banques
secondaires encore appelés taux du marché monétaire. On
distingue par exemple le taux de rémunération des réserves
obligatoires qui ont connu une réelle mutation ces dernières
années. Sa dernière modification remonte en décembre 2008,
où il est passé de 0,5% à 0,3%.
En général, les taux d'intérêt sont
importants à différents niveaux. D'un point de vue individuel,
des taux d'intérêt élevés peuvent dissuader un
acheteur potentiel d'acheter une maison ou une voiture parce que le coût
du financement serait élevé. Inversement, des taux
d'intérêt élevés peuvent encourager à
épargner, parce qu'ils permettent à celui qui accepte de
repousser la consommation d'une partie de ses revenus et de gagner plus
d'intérêt. D'un point de vue global, les taux
d'intérêt ont un impact sur la santé de l'économie
parce qu'ils affectent non seulement la volonté des consommateurs de
dépenser ou d'épargner, mais aussi les décisions
d'investissement des entreprises.
Après la présentation des taux
d'intérêt bancaire, nous nous penchons à présent sur
le développement de la notion de marge d'intérêt.
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