SECTION 2 : METHODE D'EVALUATION
1.1 Test de stationnarité
Afin d'atteindre nos objectifs spécifiques, il est
indispensable d'utiliser des techniques d'analyse appropriées.
Ainsi, nous avons constitué une base de données
comprenant les différentes variables définies
préalablement dans le cadre de notre étude à l'aide du
progiciel Microsoft Excel.
--La base est ensuite exportée vers Eviews5 pour
l'analyse des séries temporelles et l'estimation du modèle
élaboré. La démarche consistera à pouvoir mesurer
en l'occurrence : l'effet des dépenses publiques en infrastructures de
l'éducation, l'effet des dépenses publiques en infrastructures de
santé et l'effet des autres dépenses publiques en infrastructures
sociales sur le capital humain mesuré grâce à l'IDH au
Bénin.
Les résultats de stationnarité
révélés par le test d'ADF montrent que toutes les
variables ne sont pas stationnaires en niveau. Ainsi, le modèle de
régression économique utilisé est le modèle
à correction d'erreur, suite à l'existence d'une seule relation
de cointégration révélée par le test de Johannsen.
Ce modèle impose de faire une estimation de long terme et une estimation
de court terme.
Ensuite pour procéder à la validation du
modèle, une série de tests statistiques a été
réalisée afin de juger de la significativité des
paramètres d'une part et de la qualité statistique et
économétrique de l'estimation d'autre part. Nous avons notamment
:
1.2 Test de validation du modèle
Le test de normalité des erreurs.
A cet effet on fera recours au test de Jarque-Bera. Les
hypothèses du test sont les suivantes.
H0 : X suit une loi normale N(m, ó2)
H1 : X ne suit pas une loi normale N(m, ó2) La
statistique de Jarque-Bera est définie par:
JB = n[S2/6 + (k-3)2/24] ;
où S représente le coefficient de
dissymétrie (Skwness) et k le coefficient d'aplatissement (Kurtosis). JB
suit sous l'hypothèse de normalité une loi du Khideux à
deux degrés de liberté.
On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de normalité
si JB < 5,99 et si la probabilité est > 0,05.
Le test d'homoscédasticité des
erreurs.
Pour tester une homoscédasticité éventuelle
des erreurs, nous ferons recours au test de White. Les erreurs sont
homoscédastiques si la probabilité est supérieure à
5%.
Le test d'autocorrélation des erreurs.
Pour vérifier si les erreurs sont
autocorrélées ou non, nous réaliserons le test de
Breusch-Godfrey. La statistique de Breusch- Godfrey,
donnée par BG = nR2 suit un Khi-deux à p degrés
de liberté, avec :
p : nombre de retard des résidus n : nombre
d'observations
R2 : Coefficient de détermination
L'hypothèse de non corrélation des erreurs est
acceptée si la probabilité est supérieure à 5% ou
si nR2 < Khi-deux lu.
37
Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
Le test de Student
Il consiste à apprécier la significativité
individuelle des coefficients.
Si /tcalculé > tthéorique/ alors le coefficient
est significativement différent de 0 ou si la probabilité
associée au tcalculé est inférieure à 5% alors le
paramètre est significatif.
Le test de Fischer
Il permet d'apprécier la significativité globale du
modèle.
Si / Fcalculé > Fthéorique/ alors le
modèle est globalement significatif ou si la probabilité
associée au Fcalculé est inférieure à 5% alors le
modèle est globalement significatif.
Le test CUSUMde stabilité
Il consiste à juger de la stabilité structurelle du
modèle.
Le test CUSUMcarré de stabilité
Il permet d'apprécier la stabilité ponctuelle du
modèle.
SECTION3 : ANALYSE DE L'EVOLUTION DES DIFFERENTES
VARIABLES 1.1 Evolution de chaque variable
-IDH (Indicateur de Développement Humain)
L'indicateur du développement humain (IDH), comme
évoqué plus haut comprend trois variables: l'espérance de
vie, le niveau d'éducation (mesuré d'une part, par le taux
d'alphabétisation des adultes, et d'autre part, par le taux
combiné de scolarisation dans le primaire, le secondaire et le
supérieur) et le niveau de vie d'après le PIB réel
corrigé par habitant (exprimé en parités de pouvoir
d'achat).
Au total, l'IDH mesure les progrès accomplis par un
pays ou une communauté dans son ensemble. L'IDH varie entre 0 et 1 :
plus il est proche de 1, plus le pays se situe à un niveau de
développement humain élevé. Son évolution entre
1985 et 2007 au Bénin est donnée par le graphe ci-après
:
Graphique 5: Evolution de l'IDH
Source: Statistiques PNUD
Les données ci-dessus montrent que de 1990 à
2007, l'IDH au Bénin n'a pas passé la barre de 0,5 qui aurait
permis au pays d'être situé dans la catégorie des pays
à Indice de Développement Humain moyen.
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Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
Une observation de l'évolution de l'IDH montre une
évolution figée dans un intervalle allant de 0,11 à
0,43.
La période 1990-1992 voit une baisse de l'IDH qui passe
de 0,224 à 0,111. Une amélioration de l'IDH en 1993 est
constatée. Les dépenses sociales ont connu (par rapport à
l'année) une légère augmentation (de 541,048 millions en
1992 à 1398,589 millions en 1993) permettant ainsi une certaine
amélioration de l'accès des populations aux services sociaux de
base (éducation, santé, autres).
Une forte période de croissance de l'IDH s'en suit
à partir de 1994 Sur cinq ans (1994- 1999), il est observé une
amélioration de cet indice. Sur la période, 1995-1999, une
augmentation des dépenses sociales est manifeste (de 1538,635millions
à 6886,164millions). En terme nominal, les dépenses sociales et
l'IDH seraient liés.
Les années 2000 à 2005 marquent une rupture par
rapport à la sous période précédente. Ces
années sont celles au cours desquelles, la valeur de l'IDH a connu une
évolution en dent de scie. Cette évolution est due au fait que le
pays a connu une instabilité socio-politique qui a dégradé
les conditions de vie des populations.
La méthode de calcul de l'IDH a été
plusieurs fois modifiée notamment en ce qui concerne la prise en compte
du revenu. Il faut se poser aussi la question de la fiabilité des
données. Malgré les réserves et les critiques que l'on
peut adresser à l'IDH, il faut reconnaître que cet indicateur a le
mérite d'exister. Il doit être rapporté à
l'Indicateur Sexospécifique du Développement Humain (ISDH) pour
être mieux appréhendé.
-ISDH(Indicateur Sexospécifique de
Développement Humain) Graphique 6: Evolution de
l'ISDH
Source: Statistiques PNUD
Plus les écarts touchant les domaines couverts par
l'IDH sont importants, plus l'ISDH du pays considéré est faible
par rapport à son IDH. En fait, l'ISDH est tout simplement un IDH
corrigé en fonction des inégalités entre les sexes. Le
critère d'évaluation est simple. Un pays dans lequel il n'y
aurait pas d'inégalités en terme de développement humain
devrait avoir son ISDH égal à son IDH. S'il arrivait que l'ISDH
d'un pays soit inférieur à son IDH, cela signifie qu'il y a
inégalité entre les sexes en faveur des hommes dans ce pays et
vis versa. Plus l'écart est grand, plus l'inégalité est
grande.
Ainsi sur la période de 1996 à 2007, nous avons
remarqué dans un premier temps trois sous périodes. Une
augmentation de l'ISDH est constatée entre 1996 et 1999 ; il passe de
0,311 à 0,405. Il s'en suit une baisse de l'ISDH et une évolution
en dent de scie jusqu'en 2003 avec en moyenne une valeur de 0,399. Enfin de
2004 à 2007 une augmentation s'observe ; il passe de 0,406 à
0,422. Dans un deuxième temps on constate que sur la période de
1996 à 2007, l'ISDH est resté pratiquement en dessous
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Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
de l'IDH. Ce qui démontre clairement
l'inégalité entre les sexes en faveur des hommes au Bénin
en terme de développement humain.
-DPISO(autres Dépenses Publiques en
Infrastructures Sociales) Graphique 7: Evolution de DPISO
Source: Statistiques DPIP
L'évolution des autres dépenses publiques en
infrastructures sociales (habitat, environnement et autres) connaît une
évolution ascendante de 1985 à 2003. Sur toute cette
période elles sont inférieures ou égales à 10000
millions. De 2004 à 2005, on observe une chute des dépenses. A
partir de 2007, on observe une grande montée des autres dépenses
sociales confirmée en 2008. Ceci est surement l'une des
conséquences de l'alternance politique en 2006 avec l'avènement
d'un régime de changement qui a opté pour une nouvelle vision de
gouvernance pour l'émergence du pays. Mais en 2009, on observe une chute
qui pourrait s'expliquer par la crise financière internationale.
-DPIE (Dépenses publiques en
infrastructures d'éducation) Graphique 8: Evolution de
DPIE
Source: Statistiques DPIP
Les dépenses publiques en infrastructures de
l'éducation ont connu une évolution progressive entre 1985 et
2009 (de 618,170 millions à 9753,94 millions).
Cependant, on enregistre à certaines années des
chutes. C'est le cas des années 1991, 1995, 1998 où les
dépenses sont respectivement de : (380,950millions ; 1538,635millions et
4696,323millions) FCFA. Cette situation est sans doute due aux situations
socio-économiques que traversait le pays. On note également
une chute de l'évolution des dépenses à partir de 2002
à 2005 due aux préparations des diverses échéances
électorales (législative, municipale et
présidentielle).
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Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A.
NANGBE
-DPIS (Dépenses publiques en
infrastructures de santé) Graphique 9: Evolution de
DPIS
Source: Statistiques DPIP
Les dépenses publiques en infrastructures sanitaires
ont connu une croissance irrégulière à partir de 1985. Son
évolution peut être scindée en trois phases. La
première part de 1985 à 1997 et reste relativement marquée
par une croissance des dépenses publiques sur la période
1985-1994 sauf en 1990 et 1992 où elles ont subi une baisse avant de
reprendre une évolution normale. Ceci pourrait s'expliquer par les
difficultés auxquelles l'Etat était confronté sur la
période.
Une autre évolution importante des dépenses
publiques en infrastructures sanitaires porte sur la période 1998
à 2001. Cette période est marquée par une croissance des
dépenses passant de 6128,338 millions à 16907,011 millions.
La troisième partie est marquée par des hausses et
des basses dont les plus remarquables sont celles de 2002 et 2006.
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