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Dépenses publiques en infrastructures de base et indicateur de développement humain (IDH) au Bénin

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par Ulysse Vital Arthur NANGBE
Université d'Abomey Calavi- Bénin - Diplôme de technicien supérieur en statistique 2010
  

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SECTION 2 : METHODE D'EVALUATION

1.1 Test de stationnarité

Afin d'atteindre nos objectifs spécifiques, il est indispensable d'utiliser des techniques d'analyse appropriées.

Ainsi, nous avons constitué une base de données comprenant les différentes variables définies préalablement dans le cadre de notre étude à l'aide du progiciel Microsoft Excel.

--La base est ensuite exportée vers Eviews5 pour l'analyse des séries temporelles et l'estimation du modèle élaboré. La démarche consistera à pouvoir mesurer en l'occurrence : l'effet des dépenses publiques en infrastructures de l'éducation, l'effet des dépenses publiques en infrastructures de santé et l'effet des autres dépenses publiques en infrastructures sociales sur le capital humain mesuré grâce à l'IDH au Bénin.

Les résultats de stationnarité révélés par le test d'ADF montrent que toutes les variables ne sont pas stationnaires en niveau. Ainsi, le modèle de régression économique utilisé est le modèle à correction d'erreur, suite à l'existence d'une seule relation de cointégration révélée par le test de Johannsen. Ce modèle impose de faire une estimation de long terme et une estimation de court terme.

Ensuite pour procéder à la validation du modèle, une série de tests statistiques a été réalisée afin de juger de la significativité des paramètres d'une part et de la qualité statistique et économétrique de l'estimation d'autre part. Nous avons notamment :

1.2 Test de validation du modèle

Le test de normalité des erreurs.

A cet effet on fera recours au test de Jarque-Bera. Les hypothèses du test sont les suivantes.

H0 : X suit une loi normale N(m, ó2)

H1 : X ne suit pas une loi normale N(m, ó2) La statistique de Jarque-Bera est définie par:

JB = n[S2/6 + (k-3)2/24] ;

où S représente le coefficient de dissymétrie (Skwness) et k le coefficient d'aplatissement (Kurtosis). JB suit sous l'hypothèse de normalité une loi du Khideux à deux degrés de liberté.

On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de normalité si JB < 5,99 et si la probabilité est > 0,05.

Le test d'homoscédasticité des erreurs.

Pour tester une homoscédasticité éventuelle des erreurs, nous ferons recours au test de White. Les erreurs sont homoscédastiques si la probabilité est supérieure à 5%.

Le test d'autocorrélation des erreurs.

Pour vérifier si les erreurs sont autocorrélées ou non, nous réaliserons le test de

Breusch-Godfrey. La statistique de Breusch- Godfrey, donnée par BG = nR2 suit un Khi-deux à p degrés de liberté, avec :

p : nombre de retard des résidus n : nombre d'observations

R2 : Coefficient de détermination

L'hypothèse de non corrélation des erreurs est acceptée si la probabilité est supérieure à 5% ou si nR2 < Khi-deux lu.

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Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

Le test de Student

Il consiste à apprécier la significativité individuelle des coefficients.

Si /tcalculé > tthéorique/ alors le coefficient est significativement différent de 0 ou si la probabilité associée au tcalculé est inférieure à 5% alors le paramètre est significatif.

Le test de Fischer

Il permet d'apprécier la significativité globale du modèle.

Si / Fcalculé > Fthéorique/ alors le modèle est globalement significatif ou si la probabilité associée au Fcalculé est inférieure à 5% alors le modèle est globalement significatif.

Le test CUSUMde stabilité

Il consiste à juger de la stabilité structurelle du modèle.

Le test CUSUMcarré de stabilité

Il permet d'apprécier la stabilité ponctuelle du modèle.

SECTION3 : ANALYSE DE L'EVOLUTION DES DIFFERENTES VARIABLES 1.1 Evolution de chaque variable

-IDH (Indicateur de Développement Humain)

L'indicateur du développement humain (IDH), comme évoqué plus haut comprend trois variables: l'espérance de vie, le niveau d'éducation (mesuré d'une part, par le taux d'alphabétisation des adultes, et d'autre part, par le taux combiné de scolarisation dans le primaire, le secondaire et le supérieur) et le niveau de vie d'après le PIB réel corrigé par habitant (exprimé en parités de pouvoir d'achat).

Au total, l'IDH mesure les progrès accomplis par un pays ou une communauté dans son ensemble. L'IDH varie entre 0 et 1 : plus il est proche de 1, plus le pays se situe à un niveau de développement humain élevé. Son évolution entre 1985 et 2007 au Bénin est donnée par le graphe ci-après :

Graphique 5: Evolution de l'IDH

Source: Statistiques PNUD

Les données ci-dessus montrent que de 1990 à 2007, l'IDH au Bénin n'a pas passé la barre de 0,5 qui aurait permis au pays d'être situé dans la catégorie des pays à Indice de Développement Humain moyen.

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Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

Une observation de l'évolution de l'IDH montre une évolution figée dans un intervalle allant de 0,11 à 0,43.

La période 1990-1992 voit une baisse de l'IDH qui passe de 0,224 à 0,111. Une amélioration de l'IDH en 1993 est constatée. Les dépenses sociales ont connu (par rapport à l'année) une légère augmentation (de 541,048 millions en 1992 à 1398,589 millions en 1993) permettant ainsi une certaine amélioration de l'accès des populations aux services sociaux de base (éducation, santé, autres).

Une forte période de croissance de l'IDH s'en suit à partir de 1994 Sur cinq ans (1994- 1999), il est observé une amélioration de cet indice. Sur la période, 1995-1999, une augmentation des dépenses sociales est manifeste (de 1538,635millions à 6886,164millions). En terme nominal, les dépenses sociales et l'IDH seraient liés.

Les années 2000 à 2005 marquent une rupture par rapport à la sous période précédente. Ces années sont celles au cours desquelles, la valeur de l'IDH a connu une évolution en dent de scie. Cette évolution est due au fait que le pays a connu une instabilité socio-politique qui a dégradé les conditions de vie des populations.

La méthode de calcul de l'IDH a été plusieurs fois modifiée notamment en ce qui concerne la prise en compte du revenu. Il faut se poser aussi la question de la fiabilité des données. Malgré les réserves et les critiques que l'on peut adresser à l'IDH, il faut reconnaître que cet indicateur a le mérite d'exister. Il doit être rapporté à l'Indicateur Sexospécifique du Développement Humain (ISDH) pour être mieux appréhendé.

-ISDH(Indicateur Sexospécifique de Développement Humain) Graphique 6: Evolution de l'ISDH

Source: Statistiques PNUD

Plus les écarts touchant les domaines couverts par l'IDH sont importants, plus l'ISDH du pays considéré est faible par rapport à son IDH. En fait, l'ISDH est tout simplement un IDH corrigé en fonction des inégalités entre les sexes. Le critère d'évaluation est simple. Un pays dans lequel il n'y aurait pas d'inégalités en terme de développement humain devrait avoir son ISDH égal à son IDH. S'il arrivait que l'ISDH d'un pays soit inférieur à son IDH, cela signifie qu'il y a inégalité entre les sexes en faveur des hommes dans ce pays et vis versa. Plus l'écart est grand, plus l'inégalité est grande.

Ainsi sur la période de 1996 à 2007, nous avons remarqué dans un premier temps trois sous périodes. Une augmentation de l'ISDH est constatée entre 1996 et 1999 ; il passe de 0,311 à 0,405. Il s'en suit une baisse de l'ISDH et une évolution en dent de scie jusqu'en 2003 avec en moyenne une valeur de 0,399. Enfin de 2004 à 2007 une augmentation s'observe ; il passe de 0,406 à 0,422. Dans un deuxième temps on constate que sur la période de 1996 à 2007, l'ISDH est resté pratiquement en dessous

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Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

de l'IDH. Ce qui démontre clairement l'inégalité entre les sexes en faveur des hommes au Bénin en terme de développement humain.

-DPISO(autres Dépenses Publiques en Infrastructures Sociales) Graphique 7: Evolution de DPISO

Source: Statistiques DPIP

L'évolution des autres dépenses publiques en infrastructures sociales (habitat, environnement et autres) connaît une évolution ascendante de 1985 à 2003. Sur toute cette période elles sont inférieures ou égales à 10000 millions. De 2004 à 2005, on observe une chute des dépenses. A partir de 2007, on observe une grande montée des autres dépenses sociales confirmée en 2008. Ceci est surement l'une des conséquences de l'alternance politique en 2006 avec l'avènement d'un régime de changement qui a opté pour une nouvelle vision de gouvernance pour l'émergence du pays. Mais en 2009, on observe une chute qui pourrait s'expliquer par la crise financière internationale.

-DPIE (Dépenses publiques en infrastructures d'éducation) Graphique 8: Evolution de DPIE

Source: Statistiques DPIP

Les dépenses publiques en infrastructures de l'éducation ont connu une évolution progressive entre 1985 et 2009 (de 618,170 millions à 9753,94 millions).

Cependant, on enregistre à certaines années des chutes. C'est le cas des années 1991, 1995, 1998 où les dépenses sont respectivement de : (380,950millions ; 1538,635millions et 4696,323millions) FCFA. Cette situation est sans doute due aux situations socio-économiques que traversait le pays.
On note également une chute de l'évolution des dépenses à partir de 2002 à 2005 due aux préparations des diverses échéances électorales (législative, municipale et présidentielle).

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Réalisé et soutenu par Ulysse Vital A. NANGBE

-DPIS (Dépenses publiques en infrastructures de santé) Graphique 9: Evolution de DPIS

Source: Statistiques DPIP

Les dépenses publiques en infrastructures sanitaires ont connu une croissance irrégulière à partir de 1985. Son évolution peut être scindée en trois phases. La première part de 1985 à 1997 et reste relativement marquée par une croissance des dépenses publiques sur la période 1985-1994 sauf en 1990 et 1992 où elles ont subi une baisse avant de reprendre une évolution normale. Ceci pourrait s'expliquer par les difficultés auxquelles l'Etat était confronté sur la période.

Une autre évolution importante des dépenses publiques en infrastructures sanitaires porte sur la période 1998 à 2001. Cette période est marquée par une croissance des dépenses passant de 6128,338 millions à 16907,011 millions.

La troisième partie est marquée par des hausses et des basses dont les plus remarquables sont celles de 2002 et 2006.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand