1.3. Objectif global :
L'objectif général assigné à cette
étude est d'évaluer le degré de participation des
populations locales au programme de renforcement de la famille
1.4. Objectifs spécifiques :
- Identifier les différents axes d'implication des
familles, bénéficiaires dans le processus de programme de
renforcement de la famille ;
- Déterminer les différentes contraintes et
obstacles à la participation des populations au programme de
renforcement de la famille.
- Faire des recommandations pour un renforcement de la
participation des populations au PRF ?
1.5. Hypothèses :
Maurice DUVERGER, in Méthodes des sciences sociales
Paris, P.U.F., 1961, déclare que « toute recherche scientifique,
aussi bien dans les sciences sociales que dans les sciences physiques, se fait
à l'intérieur des cadres conceptuels. Elle implique d'abord une
certaine classification des faits, une typologie plus ou moins nette des
phénomènes étudiés et les rapports qui existent
entre eux, qu'on définisse à propos des théories, des
systèmes plus ou moins hypothétiques ». A la suite de ce qui
précède, il est indispensable de formuler des hypothèses
qui seront vérifiées sur le terrain.
Avant d'identifier nos hypothèses, nous avons
analysé, à la lumière de l'auto évaluation, des
rapports trimestriels, des entretiens avec la coordinatrice et avec certaines
familles, la situation de la participation des populations locales aux projets
SOSVE Togo et surtout celui du programme de renforcement de la famille du
village d'Enfants Lomé.
Notre étude retient la première hypothèse
suivante : les difficultés de participation des populations locales au
programme peuvent avoir son origine dans le fait que les concepteurs du
programme pensent que comme le programme procure aux familles
bénéficiaires un intérêt matériel ou moral,
leur implication serait automatique.
Une deuxième hypothèse énonce que
l'absence d'une implication de la population locale contribuerait aux
difficultés d'autonomisation des familles et de leurs enfants vis
à vis du
programme.
1.6. Revue de la littérature
Dans le cadre de notre étude, nous avons eu à
consulter certains documents dont les auteurs ont fait des réflexions
touchant certains aspects de notre thème. Il nous paraît
indispensable de présenter sous forme thématique les grandes
conclusions de ces travaux antérieurs, ce faisant, nous réalisons
du coup la revue de la littérature.
Guy BELLONCLE Participation paysanne
et aménagements hydro-agricoles, Ed. Karthala, Paris, 1985 : Il
n'y a pas de promoteur sérieux de développement rural qui n'ait,
à une rubrique de sa proposition de projet, un volet de méthode
participative. La participation et l'animation rurales sont une des voies vers
le développement. En tant que mode opératoire d'action, elles
apportent une solution technique précise et solide au problème de
développement. Elles passent par la formation ainsi que par
l'information, l'éducation et la communication (IEC),
l'alphabétisation fonctionnelle et l'apprentissage de la gestion et
constituent la voie indispensable vers la maîtrise des projets par les
paysans.
Albert MEISTER, La participation pour
le développement, Ed. Ouvrières, Paris, 1977 : Selon
l'auteur, le développement d'un pays ne résulte pas seulement de
mesures purement économiques. L'échec est probable si la
population, ne se sentant pas concernée, reste passive. Son élan
est l'une des clés du succès. D'où l'importance capitale
de faire entrer les plus larges couches possibles de la société
dans un processus de participation au développement, qui peut
revêtir des formes diverses : alphabétisation, éducation
des adultes, vulgarisation agricole, travail social, développement
communautaire, animation rurale, etc.
Alfred MONDJANAGNI, La participation
populaire au développement en Afrique noire, Karthala, Paris,
1884 : Il n'y a pas à aller chercher trop loin les causes des
échecs répétés des projets de développement.
Pour lui, les grands aménagements hydro-agricoles n'ont pas donné
l'espoir qu'on avait mis en eux, surtout parce que, non seulement les
études économiques, écologiques et techniques ont
été défaillantes, mais aussi et surtout parce que les
populations qui sont censées être les premières
bénéficiaires ne se sentent pas toujours concernées par
l'opération. La question de faire participer les populations vient
toujours trop tard, car au lieu de la situer en amont de l'opération, on
la pose en aval quand les jeux sont déjà faits. Ce sont tous les
aspects humains, ajoutés aux aspects techniques et financiers, qui
font un développement réel et durable. Les
aspects humains constituent d'ailleurs le moteur central du succès.
Hamidou Benoît OUEDRAOGO,
L'appropriation des projets de développement. Le cas des
Micro-réalisations au Burkina-faso, Université de
Québec à Rimouski (GRIDEQ), 1992 : Pour lui, il est maintenant
reconnu que le problème majeur du développement est moins celui
de la connaissance des technologies que celui de la transmission des processus
de connaissances eux-mêmes et de la démocratisation de la
participation au changement. Il estime que la vraie mesure de réussite
réside dans les changements durables et autonomes qui continueront de se
produire auprès des populations-cibles et de l'ensemble de la
communauté après le départ des acteurs extérieurs.
Les agences d'aide et les gestionnaires de projets influencent aussi les
conditions de réussite ou d'échec. Le changement dépend
des facteurs locaux et des facteurs externes. De nombreuses initiatives
s'essoufflent, se brisent ou se diluent par l'absence d'un cadre politique
propice à la rencontre et à la complémentarité
entre un macro-projet de transformation nationale et des micro-projets de
développement locaux et régionaux.
L'implication des collectivités territoriales à
son développement nous l'avons dit s'impose en ce siècle avec
beaucoup d'acuité. Selon GEORGES GONTCHAROFT, ancien
directeur de la revue Territoire cité dans un article de
Wikipédia, l'encyclopédie libre « La vision descendante
de la participation >> (les décisions sont prises en haut
lieux sans concertation avec les populations concernées) est
contestée au début des années 1970 par de nombreux acteurs
locaux qui considèrent que le développement d'un territoire doit
prendre en comptes les besoins et les aspirations de ces habitants. Pour
GEORGES GONTCHAROFT, la gestion d'une collectivité
locale, d'un territoire se fait du bas en haut. Cet avis est aujourd'hui de
plus en plus partagé par plusieurs acteurs du développement.
Cette démarche participative prônée par le «
mouvement des pays >> donne plus de responsabilités aux
collectivités locales dans les prises de décision en ce qui
concerne leur propre destin. Ainsi le bien être d'une
société « doit commencer au niveau locale et se propager
au niveau supérieur. Il doit valoriser les ressources d'un territoire
par et pour les groupes qui occupent ce territoire. >>
En France, les lois Defferre de 1982 - 1983 sur la
décentralisation donne plus de responsabilités aux
collectivités locales pour mener des projets locaux et des politiques
d'aménagement.
Selon la Banque Mondiale « c'est donc de plus en plus
aux collectivités locales qu'ils appartiennent de répondre
à la demande, sans cesse croissante d'équipement collectif
[...J
car les collectivités locales, en dépit de
leurs faiblesses et de leurs manques de ressources financières, sont
mieux placées que quiconque pour répondre aux besoins locaux
».
Ainsi tous ces fondements et idéologies donnent la part
belle aux collectivités pour une bonne stratégie de
développement. C'est donc dire que la participation,
l'imprégnation des collectivités se pose et s'impose de nos jours
comme la solution miracle pour le développement de l'Afrique.
Par ailleurs, divers aspects de la participation communautaire
et des conditions de réussite des projets de développement en
milieu rural ont été abordés par un grand nombre d'auteurs
mais sans nous laisser emporter par un excès livresque, nous nous
contenterons de choisir quelques documents susceptibles de nous fournir une
base de travail pour notre recherche.
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