1.7. Clarification et définition des termes et
concepts utilisés
Participation : Participation vient
du verbe participer qui signifie, selon Le Petit Larousse, s'associer, prendre
part à. La participation est donc la contribution qu'on apporte à
quelque chose, à une initiative. C'est l'action de s'associer à
quelque chose.
La participation communautaire au projet de
développement est la contribution qu'apporte une
communauté/population à un projet de développement qui la
concerne. Cette contribution peut être volontaire ou provoquée.
C'est aussi l'implication des populations aux différentes phrases de
réalisation d'un micro-projet : identification des besoins,
élaboration du projet, exécution, gestion et maintenance,
suivi-évaluation du micro-projet.
Susciter la participation des populations dans le cadre d'un
projet de développement, c'est permettre à celles-ci de
s'impliquer dans toutes les phrases du projet et de partager le pouvoir
lié au processus de prise de décision. Il existe
différents modes de participation. Albert MEISTER distingue cinq (05)
modes de participation qui sont :
· la participation de
fait : fondée sur la tradition qui regroupe des
personnes ayant certains buts en commun. C'est le cas d'un groupe ou classe
d'âge ou de métier, par exemple, où le recrutement des
membres n'est pas volontaire, mais de fait et la participation dans ce cas a
pour fonction de renforcer les traditions.
· la participation
volontaire se déclenche sans l'aide d'une animation
quelconque lorsque des personnes partageant certains intérêts,
décident de se regrouper en coopérative, syndicat, parti
politique, etc. pour défendre leurs intérêts. Le
recrutement
se fait de façon volontaire et la participation
satisfait les besoins nouveaux de la collectivité et facilite
l'adaptation des membres aux changements sociaux.
· la participation
spontanée : elle renvoie à une participation
entièrement volontaire et sa spontanéité tient au fait que
les circonstances d'habitat (voisinage), pays d'affinité quelconque ont
mis des gens ensemble. Le recrutement se fait spontanément et la
participation répond à des besoins d'ordre affectif et
psychologique.
· la participation
provoquée est celle suscitée par des animateurs
pour encourager des comportements jugés nécessaires pour une
meilleure adaptation au changement social. Le recrutement est provoqué
par la sensibilisation pour remplir une fonction d'adaptation.
· la participation
imposée provoquée selon des normes
établies par des animateurs extérieurs au groupe.
L'adhésion est obligatoire puisque nécessaire au fonctionnement
d'un projet.
En dehors ce cette typologie dressée par Albert
MEISTER, on considère dans la pratique deux types de participation selon
le degré d'implication des bénéficiaires dans la
réalisation des micro-projets. On distingue la participation
déterministe et la participation interactionniste.
La participation déterministe
n'implique pas les populations bénéficiaires aux principales
phrases des projets de développement. Tout au plus, les intervenants
associent les bénéficiaires à la phase d'exécution,
les percevant comme une simple main-d'oeuvre. Cela a des conséquences
sur l'aboutissement même du projet. Gérard CONAC fait remarquer
que l'absence de maîtrise de la décision engendre chez les paysans
l'idée que le projet n'est pas le leur, mais celui de l'administration
ou de la société régionale d'aménagement, et
qu'elle crée un sentiment d'irresponsabilité grave de
conséquences.
Ce type de participation ne prend pas en compte le contexte
socioculturel de la logique ou de la rationalité du paysan dans la
réalisation des projets.
La participation interactionniste
qui implique les populations concernées à toutes les phases
depuis l'identification des besoins, la définition des objectifs
jusqu'au suivi-évaluation (et au partage des fruits, ...) en passant par
l'élaboration, l'exécution, la formation à la gestion et
à la maintenance du projet. La participation renvoie à la
responsabilisation de l'individu et du groupe. La participation est inscrite
dans ce cas dans le contexte socioculturel, économique et
politique des participants.
Yao ASSOGBA fait remarquer qu'en terme de
pratique développementale, le paradigme interactionniste suppose que les
intervenants tiennent compte dans le processus de réalisation d'un
projet, des croyances, des motivations, des logiques économiques et des
stratégies des populations bénéficiaires »
Animation, participation et hydraulique villageoise en Afrique :
étude d'un exemple du Togo, Université Laval, Centre Sahel,
Dossiers Etudes et Formation Québec, Canada, P.33
Le processus de développement est loin d'être une
simple question de transfert mécanique des facteurs définis comme
les déterminants des transformations sociales nécessaires
à l'évolution d'une société
sous-développée. La technologie et le capital financier sans se
soucier des perceptions, des représentations de rôle et de statut,
de l'univers symbolique des bénéficiaires des projets, conduit
à l'échec.
Pour le groupe de la Banque Mondiale, la participation est
« un processus par lequel les parties prenantes influent sur les
initiatives, les décisions et les ressources qui concernent leur
développement et en partagent le contrôle ».
Pour l'ONU, le concept de participation est introduit dans le
champ du développement comme le moyen par lequel les citoyens devraient
s'impliquer dans le processus de leur propre devenir.
L'approche participative est
la démarche qui associe les acteurs à toutes les phases de
l'action ou du projet, c'est-à-dire de l'identification du
problème jusqu'au suivi-évaluation en passant par la mise en
oeuvre. Elle suscite l'engagement de tous les acteurs et induit la
responsabilisation.
Projet : c'est une
activité programmée et mise en oeuvre sur la base d'objectifs
mesurables, opérationnels et réalisables en un temps donné
dans un milieu donné avec des moyens appropriés.
Micro-réalisation :
projet ponctuel issu des besoins immédiats d'une communauté ou
collectivité qui souhaite participer à sa
réalisation avec l'aide de l'Etat, d'un bailleur de fonds ou d'une
ONG.
Degré : selon le
Dictionnaire Robert, il s'entend par niveau d'interprétation incluant
une distanciation mieux c'est un niveau d'élévation par rapport
à un plan horizontal.
|