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L'identité: élément fondamental dans la littérature contemporaine, à  travers "l'enfant multiple" d'Andrée Chedid

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par Clément BIIRIMANA
Université Kasdi Merbah - Ouargla Algérie - Licence d'enseignement en langues étrangères  2011
  

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Chapitre III : LA QUESTION DE L'IDENTITE DANS LE ROMAN

11i1 11 1 1111111111111, 1il11111i11111 1 111111l111111 1l111oeuvres1d'Andrée Chedid, nourri11 11 1 1 11l111111L1L11111i1111l11, 1111111L111i111s d'un humanisme profond. 1S'agissant11 1 1 11111 1 oeuvre d'étude,1L'Enfant multiple, 11ll1 111L11111 1i11 11i11l1L1111l1 11 iL111i11 1i1 111i11i11. 1 H1111 11 imension s'y 111111 1j111ifi11 111111111i111111111 1: 1l11f1i, 1l1111ligi11, 1l1 1L11i1g1 1Lix11, 1 l'exil, la mort, la1g11111, 1l1 1111111i11,1l'hospitalité ou l'accueil de l'autre, 1l1 11111111i11,11111 111 1 111 1111111111L1111111 1 111l1111. 1

H1 111iL1 11b111 , 111 L1111111q11 1l111i1111LHL1 111111 1111l1i111111 iL111i111i1 111i11i11. 1Fl111mè11 1 l1 111111111, en la même personne qu'est Omar111, 11l11i1111111l11111. 1Ri11 111 1111111L111h1 1 alors d'affirmer qu'OmarIl1 111111l11i11l1111l. 1E1 11ff11, 1111 111L 11 111l1 11i11111 1 1l1i1 11 1111l1 1 111111U1il111L11111 1l1111111111musulmanes et chrétiennes. Il s'appellera plus tard Omaril1 1 HU11li111i1111 1comme son patron, qu'il appelait «1111l11(c)11iL1 1». 1«1Maintenant tu t'appelles Omar-Jo Chaplin-Lineau. Lineau comme moi1dI. 1T1111111111L1111111l1 11111l1111 d'un long processus, du à l'exil qui 1oblige inévitablement la confrontation d'autres cultures et d'autres pe1sonnes. C'est dans ce sensllà que l'enfant n'était pas du tout content de porter une

li111 11 1111L1, 11i1111111111111111111111111111111i111111 11111i1. 1Ei11i,111L1111111111111111 1

« De plus ces trois noms disparates - issus de pays et même de continents différents - étaient la marque d'un cosmopolitisme qui ne lui disait rien de bon »53.

P1111ill1111, 1il11111iL111111111 1 1111lig1111l1 1lib11 11h1ix 11 'appartenir à telle ou111ll1 1111i111, 111 1 qui contribuerait à l'enrichissement mutuel, malgré les différences. Les 1111i1111111111ll111111L 111111l1111en elles un phénomene qui n'est pas nouveau. 1H111i11111 1111, 1l111111111h1L1i111 font l'expérience de la diversité 1la mobilité humaine n'est pas propre à notre époque. C'est de

1111111111111111i111111l1111ll1 111111111111111 11111i11111i111111111111l111h1LL111à11 111111fli111

111E11 111111C1I1. 1Malheureusement, l'on assiste dans l'histoire de toutes les conquêtes et

1111111l1111i1ili111i111, 1à11111f11L11i11 11i1bl111 111i1ili111i11111i11 1L11111 1l1 111f1111 1 1l1111lL
ture, de la langue et de la spécificité d'autrui visant à l'assimiler soilLIL11 1E1 1ff11,1111111 1
11l11111111111111111111i1i111111 1U11111 1111111111i1111111i1111111ll11-LêL11 1i1111i111 11 111 111 1

contexte donné. D'où, il importe de rappeler qu'il n'y a aucune culture qui soit supérieure à
111 1111111 1Et que s'il y en a une qui prétend l'être, ce n'est qu'une illusion ou une présom1-

PP1A11 111,1VP11 i1 , 1P1.1i1.,1PI 1I51

D

PPF1 1L, 1Pl 1v3. 1

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tion dans le contexte actuel de l'approche des civilisations. Il n'y a donc pas d'obligation à pratiquer telle ou telle culture, sauf en cas de l'intégration qui suppose la participation active à la société d'éléments variés et différents, tout en acceptant la subsistance de spécificités culturelles, sociales et morales. En outre, elle n'est pas aussi un processus à sens unique ; elle sup pose une réciprocité de la part de la société d'accueil et des immigrants Malgré cela, une er-

tones d'une nation donnée. D'ailleurs, certains prétextaient `apporter la civilisation' O

«Nous ne pouvons nous contenter d'imposer aux milliards d'humains désemparés le choix entre l'affirmation outrancière de leur identité et la perte de toute identité, entre l'intégrisme et la désintégration. [...J Si nos contemporains ne sont pas encouragés à assumer leurs appartenances multiples, s'ils peuvent concilier leur besoin d'identité avec une ouverture franche et décomplexée aux cultures différentes, s'ils se sentent contraints de choisir entre la négation de soi-même et la négation de l'autre, nous serons en train de former des légions de fous sanguinaires, des légions d'égarés. »54

Pour ce, l'adoption d'une attitude équilibrée ou modérée en face de l'autre, en vue de se lais-
ser intégrer dans le groupe d'accueil permettrait de comprendre une telle conjoncture. Toute-
fois, ce processus d'intégration ne se réalise pas du tic au tac, pour le fait qu'il nécessite

Omar-Jo qui est dans un état précaire, dans le vrai sens du terme en tant qu'orphelin de pere et

néficie plus de générosité et d'hospitalité de la part de son grand père Joseph du couple chré tien vivant en France - Antoine et Rosie, du forain Maxime à qui il promet l'amélioration de son manège. « Je nettoierai ton Manège, je le ferai briller. J'en ferai un vrai bijou ! »55 Il ajoutera par la suite : « Ton manège est beau. Mais moi, j'en ferai le plus de la ville. Le plus beau de tout le pays »56. Par ailleurs, Maxime qui comptait offrir à Omar-Jo une prothèse était déçu. Ainsi, Maxime « souhaitait qu'Omar-Jo soit doté, le plus vite possible, de cet organe qui doublerait son habileté ; et puis qu'on n'en parle jamais plus ! (..) De tout son être, de

54 Amin, Maalouf, Op.cit., P. 44.

D

55 Andrée, Chedid, Op.cit., p. 31.

D

56 Idem, p. 39.

tout son corps, Omar-Jo avait soudain rejeté l'appareillage, cet organe artificiel qui se serait accolé à sa chair mutilée, mais si vivante »57.

De ce qui précede, l'on remarque la responsabilité de l'enfant multiple dans la prise de cer-

toujours refusé de s'affirmer d'une croyance que ce soit, mettant ainsi en question les appar

tenances dans les différentes sectes religieuses. Il affirme qu'« il n'y a qu'un Dieu,(...). Même

si les chemins ne se ressemblent pas. Mon père et ma mère le savaient. Ils sont morts des mêmes violences, dans la même explosion. Si je crois : c'est en un seul Dieu. Mais les hommes ne veulent pas voir, ni savoir. Ils sont aveugles. Maxime se demandait si lui-même avait la foi »58. Ceci semble se contredire avec la conception d'Amin Maalouf qui présume que

« à l'heure actuelle, affirmer son appartenance religieuse, la considérer comme l'élément central de son identité, est une attitude courante ; moins répandue, sans doute, qu'il y a trois cents ans, mais indiscutablement moins répandue qu'il y a cinquante ans.(...) mais qu'est-ce qui fait que, dans le monde entier, des femmes et des hommes de toutes origines redécouvrent aujourd'hui leur appartenance religieuse et se sentent pousser à l'affirmer de diverses manières, alors que ces memes personnes, quelques années plus tôt, auraient préféré mettre en avant, spontanément, d'autres appartenances ? »59

Enfin, horm is tous ces gestes de générosité et de reconnaissance, de respect et de l'acceptation

de l'autre tel qu'il est, dans sa personnalité, dans son être, dans sa nature, dans sa tradition et

dans culture, la guerre qui a arraché à l'enfant plus que la vie, c'est-à-dire ses parents et son

bras, restera marquée dans sa personnalité. Et comme conséquence à toute société meurtrie

siens (les parents d'Omar-Jo), il a dû corrompre Asm a, la gardienne des sépultures au cime-

tière.

« Il tendit une somme conséquente à la gardienne avant de lui faire sa demande.
Ne pouvant résister à la vue de cet argent, celle-ci fourra les billets dans sa poche
à double fond, confectionnée en cachette de son vaurien d'époux. Le vieil homme

D

57 Idem, pp. 132-133.

58 Idem, p. 71.

D

59 Amin, Maalouf, Op.cit., P. 99.

lui montra ensuite la boîte portée par Edouard, et réclama un modeste emplacement pour les siens. Il avait repéré un coin, au bas du mur de clôture en partie écroulé, qui donnait sur des champs ; puis, au loin, sur la mer ».60

La corruption permet alors d'accéder malhonnêtement à certaines choses. Traditionnellement,

les deux corps qui devraient être séparés lors de l'enterrement, à cause de la foi (musulmane
et chrétienne), étaient déposés dans un même carré de terre. Bien qu'ils ne soient pas de la

même confession, Joseph avait décidé de ne pas séparer ces deux êtres si « parfaitement unis

dans la vie ». Il les enterra en gravant sur la tombe les deux initiales « A » et « O » entrelacées

afin de laisser la tombe reconnaissable, et pour lui, et pour le petit Omar-Jo. C'est un geste

d'unité qui avait toujours marquée le couple et que le vieux Joseph a voulu respecter, comme s'il leur avait fait la promesse.

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60 Andrée, Chedid, Op.cit., P. 62.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille