Conclusion
De nombreux établissements prolifèrent et
échappent aux formalités d'ouverture et de fonctionnement. Au
fond, ce qui choque et qui contribue d'ailleurs à la baisse de prestige
de la profession. La prolifération des écoles privées fait
sa route à cause de l'absence de contrôle où elles sont
laissées. En effet, l'ouverture de ces écoles se fait sans
contrôle, sans plan d'ensemble, sans liaison avec les
réalités démographiques et économiques. De plus,
cet enseignement fonctionne, dans une large mesure, comme une entreprise
commerciale où ce qui importe, c'est la recherche du profit à
tout-va.
L'effort de développement de l'éducation devra
donc se concentrer en priorité sur les sections communales, puisque
Dondon reste une commune dans sa grande majorité rurale : plus de 79.50
% de la population vivent à la campagne, travaillent la terre plus ou
moins directement et en vivent. Déjà en 2004, COHEN Daniel
constatait que : il n'y a de populations urbaines viables qu'à
concurrence du surplus venu des campagnes (..).18
Dondon, c'est l'une des communes d'habitat dispersé
où l'éducation est très médiocre :
établissements / ajoupas n'offrant que le cycle
élémentaire de l'école fondamentale, maîtres sans
qualification. En outre, dans cette zone de relief contrasté, les
enfants ne vont pas à l'école toute l'année. On a pris
l'habitude de les utiliser à la maison au temps des préparations,
des semailles et des récoltes. Ainsi, ceux d'entre eux qui ont la chance
d'y aller, apprennent tout au plus les bases de la lecture, de
l'écriture et du calcul. A partir de 14 -15 ans, finie pour eux
l'école !
18 COHEN, Daniel. Richesse du monde, pauvretés des
nations, Éd. Flammarion, France 2004, page 25
CHAPITRE IV
RESPONSABILISATION DES ACTEURS
Introduction
Le contexte dans lequel se trouve l'éducation à
Dondon favorise évidemment des enjeux très significatifs pour les
différents partenaires impliqués dans l'action éducative.
La responsabilité de chacun est personnelle dans l'enseignement à
Dondon. C'est l'interaction de tous les acteurs impliqués qui
débouchera sur le changement escompte.
4.1-De l'obligation de l'Etat et de la Collectivité
dondonaise
La responsabilité de l'Etat et de la
collectivité dondonaise est de favoriser le développement,
l'expansion et le succès, afin d'égaliser les
opportunités. Cette promotion et cette égalisation favoriseront
l'accès de tous à l'éducation actuellement
considérée comme un bien public. Etant donné que le nombre
d'écoles privées dans la commune représente 79.62% et que
la tendance tend vers la hausse, il est fort probable d'assister à une
diminution progressive de pouvoir de l'Etat.
Dans l'hypothèse que l'Etat ne cherche pas à
régulariser cette situation qui va de mal en pis, il serait malheureux
que les politiques éducatives soient sous la dictée des
particuliers. Du fait que l'Etat ne pouvait pas établir des normes et
des politiques éducatives précises, et de ne pas pouvoir faire
appliquer celles qui existent, des écoles sont fondées et
dirigées par des personnes n'ayant aucune compétence
professionnelle, dans des locaux non prévus à cet effet, avec des
professeurs qui n'ont pratiquement aucune formation.
L'État devrait avoir pour tâche de définir
une politique éducative efficace visant à assurer à toutes
les parties concernées (gouvernement, enseignants, élèves,
parents d'élèves, syndicats des enseignants.) une réelle
intégration, pour un succès efficient. Il s'agit aussi de
concilier les programmes afin que ceux-ci soient bien maîtrisé par
tous. Il faut tenir compte des opinions de tous les acteurs en
définissant cette politique.
4.1.1-La responsabilité de la
municipalité
La Constitution haïtienne de mars 1987 en ses articles
32.1 et 32.219 confère à la collectivité
notamment à la municipalité, le pouvoir de contrôler, de
faciliter, de veiller sur l'éducation de la commune. Est-ce que la
municipalité joue ou peut jouer son rôle?
Il est indéniable que la Mairie ne peut pas
répondre à la tâche qu'on lui confie. En d'autres termes,
il se pose un problème de moyens pour le bon fonctionnement de la
municipalité de Dondon. La Constitution dans son article 6620
fait de la Commune une collectivité territoriale administrativement et
financièrement autonome.
Cependant, le problème de moyens greffé à
celui des autres problèmes sociaux empêche la Mairie d'exploiter
certaines ressources. Exploitation qui pourrait l'aider dans sa tâche.
Cette carence d'exploitation fait du conseil de la Mairie une entité qui
est quasiment tributaire de la ville de Port-au-Prince. (la Capitale de la
République d'Haïti). Maintenant il revient aux élus locaux
d'exercer le pouvoir que leur confère la loi dans le but de bien
accomplir leurs tâches.
19Vid supra chapitre 3, pages 51 et 54
20 La commune a l'autonomie administrative et
financière. Chaque commune de la République est
administrée par un conseil de trois (3) membres élus au suffrage
universel dénommé Conseil municipal.
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