III.3 #177; Principales reformes de politique agricole
Au début des années quatre-vingt, le
Sénégal est confronté à une grave crise
économique à laquelle a largement contribué l'échec
de la politique agricole menée depuis l'indépendance. Les
programmes d'ajustement misent sur la privatisation des marchés et le
désengagement de l'État pour stimuler la production et
l'exportation des produits agricoles. Les réformes, qui sont au
fondement de la " Nouvelle politique agricole " de 1984, reposent sur le
désengagement de l'État des activités marchandes, la
libéralisation de l'économie et l'implication accrue des
opérateurs privés dans le secteur agricole. Il faudrait y inclure
les autres réformes, notamment institutionnelles, le renforcement des
capacités des collectivités locales et des organisations
socioprofessionnelles, la promotion de l'investissement privé dans le
secteur agricole, la restauration de la fertilité des sols et
l'adaptation du crédit agricole aux systèmes de production.
Adoptée et mise en oeuvre en 1984, la Nouvelle
Politique Agricole (NPA) innove des politiques antérieures dans la
réduction du champ d'intervention de l'État. Ce
désengagement devait permettre de réaliser des économies
pour faire face au service de la dette. Elle avait pour objectifs :
· De mettre en place une politique incitative des prix pour
les producteurs agricoles ;
· De favoriser l'émergence des organisations de
producteurs ;
· De désengager l'État des diverses
filières agricoles qui seraient libéralisées ;
· De mener des actions de soutien à la production
;
· De développer l'aménagement de la
Vallée du fleuve Sénégal et les cultures
irriguées.
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Banque Finance et Assurance Modou SALL
Le Programme d'Ajustement du Secteur Agricole (PASA)
élaboré en 1995 est la première stratégie de
développement qui fait de la promotion de l'investissement privé,
un objectif affirmé.
C'est la traduction dans le secteur agricole, des objectifs et
mesures du programme d'ajustement structurel :
n Le désengagement de l'État, ses structures, ses
démembrements et leurs recentrages dans les missions de service public
;
n La libéralisation de la distribution et des prix des
produits agricoles ;
n La privatisation à tous les niveaux et stades du
secteur ;
n Le transfert des missions d'appui aux privés et
organisations professionnelles ;
n La définition d'un cadre juridique de
sécurité et incitatif pour les exploitations agricoles et
l'investissement privé ;
n La professionnalisation du secteur.
Le Programme d'Investissement du Secteur Agricole (PISA) est
le prolongement du PASA. Il se présente comme un ensemble de projets et
programmes dans le prolongement du PASA. Il avait une durée de six ans
1995-2001, un coût global de 600 milliards de FCFA pour les objectifs
suivants :
n La croissance agricole soutenue de 4% par an ;
n L'amélioration de la sécurité alimentaire
;
n L'amélioration des revenus en milieu rural ;
n La préservation du milieu naturel.
Les stratégies de la politique de développement
agricole et rural mises en oeuvre par l'Etat combinent la
libéralisation, la privatisation, la décentralisation et le
conseil agricole et rural (ANCAR). Dans la vision de développement
agricole projetée par l'Etat à l'horizon 2015, les producteurs et
leurs organisations sont au centre de toutes les actions et prennent en charge
toutes les activités (production, approvisionnement, commercialisation)
dont l'Etat s'est désengagé. Cela implique, bien entendu,
l'adoption d'une nouvelle approche d'appui au développement du secteur
agricole, contenue dans le Programme des Services Agricoles et des
Organisations Paysannes (PSAOP).
Depuis 1999, l'Etat, pour faciliter l'accès au
crédit des paysans et créer les conditions d'un crédit
rural durable, a mis en place trois fonds destinés aux productions
animales et végétales : fonds de garantie, de bonification et de
calamités.
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