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Diagnostic de la pollution et gestion intégrée des ordures de la commune urbaine de N'Zérékoré (Guinée)

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par Mohamed Lamine FADIGA
Université Julius Nyerere de Kankan  - Maitrise en sciences physiques 2008
  

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4.2.2 Solutions préconisées par les « Focus group » pour l'assainissement de N'Zérékoré

Les idées préconisées par ces différents intervenants, leaders d'opinion et autres acteurs sociaux sont représentées dans le tableau III (annexe IV).

il ressort de ce tableau que les principales causes de l'extrême insalubrité de la ville de N'Zérékoré sont de quatre ordres :

1° Surpopulation et multitude d'activités génératrices de déchets sans aucune mesure de contrôle et de taxation ;

2° Absence totale de PME de ramassage, exceptées les balayeuses des marchés et de la gare routière ;

3° Irresponsabilité des autorités de la commune par rapport à la gestion rationnelle des déchets urbains ;

4° Ignorance des populations sur les risques et les dangers de vivre avec les déchets et ordures dans les milieux récepteurs ;

Les actions à mener qui ressortent de cette analyse sont également de cinq ordres :

1° création d'une décharge publique contrôlée où acheminer les déchets hors de la ville de N'Zérékoré ;

2° créer des PME de collecte, transport et traitement des déchets urbains selon leurs catégories ;

3° informer, éduquer et Sensibiliser les populations pour qu `elles s'abonnent aux PME en payant 3000F/mois/ménage ;

4° créer une police de salubrité, un Comité communal d'assainissement qui coordonne cette activité et laisser les sociétés privées et les ONG se développer dans le domaine de l'assainissement (décentralisation) ;

5° mobiliser toutes les sources possibles de financement des activités d'assainissement pour que les PME aient les matériels et équipements nécessaires en quantité suffisante.

Le fait que les tas d'ordures et les flaques d'eaux usées dégagent des gaz nauséabonds dans tous les secteurs et tous les quartiers de la ville de N'Zérékoré découle de leur nature commune de milieux réactifs anaérobie, siège des réactions d'hydrolyse, d'acidogénèse,

d'acétogénèse, de méthanogénèse, de réduction de sulfate en sulfure d'hydrogène et de nitrates et nitrites en ammoniac.

Les mauvaises odeurs qu'on rencontre dans tous ces milieux proviennent des alcools, des mercaptans, du sulfure d'hydrogène, de l'ammoniac, de l'acide gras volatiles etc. Contenus dans ces émanations gazeuses. Les plaintes des ménages relatives à cette pollution de l'air sont fondées, car ces gaz présentent des risques pour les humains. Ils contiennent des substances toxiques, des produits asphyxiants, des gaz inflammables. Ils engendrent le smog et la mauvaise visibilité sur la ville, à cause du mélange des aérosols avec les fumées. Enfin ils contiennent le méthane et le gaz carbonique, qui engendrent l'effet de serre.

L'impact le plus général sur la qualité de la ville est l'intensification des mauvaises odeurs et la qualité médiocre de l'environnement; nuisances ayant un impact très négatif en santé publique.

Selon Lardinois et al. (1999) le caractère bio-réacteur des décharges d'ordures croit avec l'humidité de cette décharge et du sol.

En effet selon ces auteurs, la majorité des villes localisées dans la zone climatique tropicale humide et équatoriale (comme N'Zérékoré). Présentent des bilans hydriques particulièrement favorable à une évolution biochimique des décharges, surtout que les périodes d'humidité du sol y sont habituellement longues (7 à 10 mois). La biométhanisation y serait observable dans les moindres tas d'ordures. C'est pourquoi dans les quartiers des ménages se plaignent des mauvaises odeurs.

Les lixiviations ou eau de percolation des décharges d'ordures de la ville sont à la fois très chargées des micro-organismes et de substances chimiques minérales et organiques. Ils contaminent qualitativement et quantitativement autant les eaux de surface que les eaux souterraines.

Ces lixiviats propagent ainsi dans le sol et dans les eaux les éléments écotoxicologiques, dangereux pour la santé humaine. Les impacts évidents des lixiviats sont l'intoxication des hommes et des animaux par les eaux de boisson contaminées par eux, les épidémies ainsi que la destruction de la flore.

Les tas d'ordures dans les quartiers, les odeurs nauséabondes et leurs lixiviats ont un impact très nocif sur la sécurité dans la ville, sur la qualité esthétique des paysages, et par voie de conséquence sur le tourisme et la convivialité des citoyens.

Le rejet direct des déchets solides, les restes des matériaux de construction et les ordures ménagères dans lit majeur des cours d'eau urbains, les ravins engendrent le soulèvement de poussières, d'objets volants d'une part et de l'autre l'obstruction des cours d'eaux, les inondations, allant jusqu'à mélanger les eaux courantes avec les eaux des latrines mal bâties.

Les effets directs de cette forme de gestion des déchets sont la prolifération des vecteurs des maladies, le péril fécal, les accidents, l'érosion accélérée des berges, etc.

Ces effets sont aggravés par l'épandage direct des déchets et des excréments d'animaux sur les buttes dans les bas-fonds, sans compostage préalable. Or, près que tous les ménages interrogés croient que la fertilité des sols s'en trouve améliorée. En réalité, les sols sont ainsi contaminés par des métaux lourds provenant surtout des piles, des hydrocarbures, des huiles et graisses plus ou moins saponifiées, des colorants, etc.

L'impact de cette gestion des déchets est reflété par les statistiques sanitaires recueillies au sein des structures de santé et les déclarations de maladies vécues par les ménages dans les quartiers échantillons. Les dépenses pour les soins de santé sont énormes et il n'y a pas de remède à cela pour un proche avenir.

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