Liste des acronymes et des abréviations
LN : Langue Nationale
SEF : Système Educatif Formel
PDEF : Programme Décennal de l'Education et de la
Formation
P E : Parent d'Elève
CNREF : Commission Nationale de la Reforme de l'Education et de
la Formation EGEF : Etats Généraux de l'Education et de la
Formation
AOF : Afrique Occidentale Française
CITE : Classification Internationale Type de l'Education
GIE : Groupement d'Intérêt Economique
ROCARE : Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche et
Education
DPLN : Direction de la Promotion des Langues Nationales
IFAN : Institut Fondamental d'Afrique Noire
ADM : agence de développement municipal
SDAU : Schéma de développement et
d'aménagement urbain
EMILE : Enseignement d'une matière pour
l'intégration d'une langue étrangère PPF : Pour Parler
Français
INEADE : Institut national d'étude et d'action pour le
développement de l'éducation. DALN : Direction de
l'alphabétisation et des langues nationales
UNESCO : Organisation des nations unies pour l'Education, la
science et la culture OIF : Organisation internationale de la francophonie
CT : classe télévisuelle
CNT : classe non télévisuelle
ECB : école communautaire de base
ECE : école communautaire élémentaire
Sommaire
Dédicaces et remerciements
Liste des tableaux
Liste des acronymes et des abréviations
Introduction générale .... . 1
Première partie : cadre d'analyse théorique
et démarche méthodologique 5
Chapitre 1 : cadre d'analyse théorique
5
Chapitre 2 : démarches méthodologiques
39
Deuxième partie : présentation du champ de
l'étude 46
Chapitre 3 : présentation de la commune de Fatick
.46
Troisième partie : présentation des
résultats obtenus .59
Chapitre 4 : analyses et exégèses des
résultats de la pré-enquête .. 59
Conclusion générale : perspectives de
recherche doctorale 82
Bibliographie générale 84
Table des matières 86 Annexes
Introduction générale
L'objet de notre recherche consiste à analyser les
facteurs de blocage liés à l'introduction des LN1 dans
le SEF2 au Sénégal. En d'autres termes, nous nous
proposons de décrypter les « goulots d'étranglement »,
les facteurs ou les éléments empêchant l'introduction
totale et formelle de nos langues dans le système éducatif.
De prime abord, nous nous sommes posé la question de
savoir : qu'est ce qui fait que nos LN ne sont jusqu'à présent
introduites à l'école formelle suivant toutes les politiques
linguistiques et éducatives faites à leur égard ?
Le Sénégal, « indépendant »
depuis cinquante ans a, à son sein une multitude de langues dites
vernaculaires et une langue officielle. Son comportement éducatif et
administratif reste depuis toujours déterminé par cette
dernière, synonyme d'asphyxie pour les premières qui semblent
être d'importants vecteurs de transmission de connaissance en
matière d'Education et de Formation.
C'est dans ce sens que des politiques de codification et
d'introduction des langues autochtones dans l'enseignement étaient
entreprises depuis le début des indépendances par l'Etat du
Sénégal. Ainsi, de la période des six(06) langues
codifiées (1960-1971) jusqu'à celle de la massification avec dix
neuf (19) langues codifiées (1971-2001), le Sénégal n'est
pas encore parvenu à intégrer une seule langue déjà
codifiée dans l'enseignement formel ; qu'il s'agisse dans l'enseignement
élémentaire comme dans l'enseignement moyen- secondaire.
Dans les années 1977-1984, cette politique
d'introduction était entreprise par une mise à l'essai des
classes dites « télévisuelles et non
télévisuelles ».Ces dernières consistaient à
enseigner les LN en s'appuyant sur des émissions
télévisées réalisées. Cependant, ce mode
d'apprentissage et d'enseignement des LN sera sans suite puisqu'il connait des
écueils dont les causes demeurent incertaines et imprécises
à l'endroit des populations.
Par ailleurs, dans les années 2000, plusieurs
années après les conclusions des EGEF, une nouvelle relance des
« classes expérimentales » a été entamée
pour introduire formellement les LN dans l'enseignement
élémentaire. Mais aussi, cette deuxième et dernière
tentative est remise aux calendes grecques pour plusieurs motifs dont certaines
recherches ont montré.
1 Langue Nationale
2 Système éducatif formel
En effet, notre problème de recherche consiste à
analyser les blocages structurels liés à
l'introduction de nos langues dans l'enseignement primaire formel
dans un contexte oülesdites langues sont, pour la plupart
usitées informellement dans tous les secteurs et instances
éducationnels et administratifs sénégalais. Sous ce
rapport, notre objectif est de déterminer et d'analyser les facteurs
de blocage afin que les politiques antérieures soient plus revues,
sérieuses et renforcées. Nous voulons par ailleurs,
éveiller les `'consciences scientifiques» sur la dynamique d'un
enseignement via nos LN afin qu'elles puissent analyser scrupuleusement
l'enjeu de nos valeurs linguistiques pour un
développement socioéducatif capable de nous enraciner dans nos
us et de nous permettre ensuite de s'ouvrir au monde.
C'est pourquoi notre hypothèse principale de recherche
est posée comme suit : La velléité politique linguistique
de l'Etat du Sénégal (des décideurs politiques),
conséquence des représentations sociales des LN par la
société sénégalaise et de la reproduction de la
violence symbolique linguistique hélas, véhiculée par
l'administration coloniale, constitue un facteur de blocage pour l'introduction
des LN dans l'éducation formelle.
Par ailleurs, les causes de cette non-introduction ne sont pas
uniquement liées à des problèmes socioculturels,
économiques ou didactiques, mais aussi elles sont dues à une
velléité politique linguistique des décideurs politiques
sénégalais qui constitue aussi la résultante de la
violence symbolique linguistique des temps coloniaux et des
représentations sociales actuelles des LN par la société
sénégalaise elle -même.
Ensuite, les parents ne refusent aucunement ce projet
d'enseignement bi-plurilingue.
En effet, pour la vérification de nos conjectures de
travail nous avons entrepris une démarche qualitative et quantitative
pour comprendre, analyser et interpréter les discours de certains
socioprofessionnels de l'éducation (enseignants, inspecteurs de
l'éducation, syndicalistes de l'enseignement, parents
d'élève, les élus locaux etc.) de la commune de Fatick.
La commune de Fatick qu'est notre cadre de recherche est dans
le département de la région situé à 42
kilomètres de la région de Kaolack et à 62
kilomètres du département de Mbour (région de
Thiès).La commune, à l'instar du reste du Sénégal
est déterminée par la présence de plusieurs langues
locales /nationales(sérère, wolof, peulh, maninka etc.) et son
comportement éducationnel de base reste marqué
uniquement par le truchement de la langue française même si
quelques écoles élémentaires privées franco-arabes
y ont vu le jour.
En effet, notre étude s'articulera autour de trois
grands axes pour répondre à ses préoccupations. Elle part
du cadre d'analyse théorique à l'analyse et
l'exégèse des résultats de l'enquête, via la
démarche méthodologique.
Toutefois, cette étude comme toute autre n'est pas
réalisée sans difficultés. Celles-ci sont d'ordre
épistémologique et méthodologique.
La complexité du fait étudié nous a
conduit dans des difficultés épistémologiques et
méthodologiques dans la mesure où l'introduction des LN dans
l'enseignement élémentaire formel constitue une
problématique dont les orientations pour sa réalisation sont le
plus souvent souples et inconséquentes.
D'abord, le thème a un caractère sensible et
préoccupant :sensible dans le fait qu'il laisse remarquer des
valorisations particulières au niveau de certaines langues vernaculaires
au détriment des autres par nos enquêtés ,
préoccupant parce que nombres de sénégalais n'ont ni la
volonté ni la conviction que ce fait soit un objet d'étude ou une
question de recherche .Estil nécessaire de signaler le désaveu de
certains intellectuels qui, après sollicitation de notre part pour leurs
suggestions sur le thème , affichent leur désintéressement
presque total?
En outre, d'autres difficultés sont notées
durant notre observation par rapport au discursif de nos cibles qui
s'enlisaient dans un amalgame redondant et permanant entre scolarisation en LN
et alphabétisation.
Par ailleurs, se posait la difficulté de joindre nos
cibles ou encore celle de les faire parler du fond des choses en vue de
démasquer leur points obscures ou codés. Il faut aussi rappeler
que la relation d'enquête n'était pas du tout facile à
établir dans la mesure où la quasi-totalité de nos
répondants avait un âge très avancé que nous, d'ou
la présence d'une certaine pudeur de poser le débat et d'insister
sur les non dits.3
Enfin, nos outils méthodologiques malgré leurs
valeurs astucieuses n'ont pas suffit pour saisir tous les tenants et
aboutissants de la quintessence du problème posé.
3 Nous faisons référence à la
pudeur (kérsa en wolof) qui constitue un élément
de socialisation très fondamental dans la société
sénégalaise. Le « kérsa »est une
attitude parmi certaines règles de politesse plus souvent
adoptées par le moins âgé à l'égard du plus
âgé.
Mais, quelles que délicates qu'elles eussent
été, ces difficultés ont été
contournées en adoptant quelques modalités de résolution
afin d'apporter des éléments de réponse à notre
objet de recherche. Il s'agissait plus particulièrement de canaliser nos
enquêtés dans le vif de notre sujet.
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