En définissant la catégorie des Pays les Moins
Avancés (PMA) en 1971, la communauté internationale a reconnu que
certains pays souffraient d'handicaps structurels, qui risqueraient de les
maintenir durablement dans une situation de pauvreté. Trois
critères ont été retenus par le comité des
politiques de développement des Nations Unies pour définir les
PMA : le faible niveau du revenu par tête, le bas niveau du capital
humain et la vulnérabilité économique.
FIG. 2.2 - Évolution de l'indice de pauvreté
humaine au Burkina Faso
Impacts des politiques fiscales sur l'économie
burkinabè: Simulation à l'aide d'un MEGC
22
Si l'indice de pauvreté humaine (IPH1)5 a
connu une légère hausse entre 2001 et 2002, il subira une baisse
continuelle passant de près de 65 en 2002 à 51 en 2007
(confère figure6 2.2). Ce niveau de pauvreté risque de
maintenir l'économie du Burkina Faso dans un cercle vicieux de la
pauvreté et du sous développement, la pauvreté allant de
paire avec la faiblesse de l'épargne, la faiblesse de l'investissement
et donc de la production. Ceci justifie que soit accordé aux PMA, des
préférences commerciales et des volumes d'aide par tête
plus élevé par rapport aux autres pays. C'est dans ce contexte
que le Burkina Faso, appartenant au groupe des PMA, bénéficie de
l'aide au développement dont le volume n'a cessé de croître
depuis 1995, avec une accélération à partir de l'an 2000
(confère figure 2.3). Un ajustement de type polynomial permet de
résumer l'évolution de l'APD au cours de la période.
FIG. 2.3 - Évolution de l'aide publique au
développement au Burkina Faso
L'année 2000 est historique : elle marque la
définition des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) qui constituent des objectifs mondiaux de l'ONU
visant notamment la réduction de la pauvreté, la faim, la
propagation de certaines maladies, l'amélioration de l'accès
à l'eau potable, à la formation du capital humain, etc. La
réalisation de ces objectifs nécessitent un financement
conséquent de projets de développement dans les pays à
faible revenu. Ce pourquoi, le volume d'aide octroyé au Burkina Faso a
cru rapidement, passant de moins de 400 millions de dollars US en 2000 pour
franchir la barre de 1000 millions de dollars US en 2008. Si le Burkina Faso
bénéficie de plus en plus un volume d'aide croissant, quelles
sont les principales utilisations ou destinations de ces ressources?
L'analyse de la figure 2.4 montre que l'aide est
principalement dévouée au financement des
projets sans fonds
communs, qui représentent plus 61% de l'aide totale reçue en
2008. L'appui
5l'IPH-1 mesure la pauvreté en termes de
manque dans les trois dimensions fondamentales du développement
humain retenues dans l'IDH : une vie longue et en bonne
santé, les connaissances et un niveau de vie décent
6l'ajustement polynomial montre en effet l'existence de maximum
autour des années 2001, 2002
Impacts des politiques fiscales sur l'économie
burkinabè: Simulation à l'aide d'un MEGC
23
budgétaire général constitue la seconde
destination des flux d'aide, avec 28% du volume d'aide totale de 2008. Les
autres utilisations de l'aide sont constituées pour l'essentiel de
l'aide aux projets avec fonds communs (6,8%), de l'appui budgétaire
sectoriel (1,12%), l'aide alimentaire (1,4%) et marginalement des secours
d'urgence (0,56%).
FIG. 2.4 - Répartition de l'aide publique au
développement en 2008
L'aide publique au développement est plus
dirigée vers le financement des projets de développement. Ce qui
parait normal au regard des handicaps structurels dont souffre le Burkina Faso.
Le souci de maintenir un rythme croissant de formation de capital productif et
le besoin de ressources durables pour la formation du capital humain rendraient
l'économie du Burkina Faso dépendante de l'aide
extérieure.