La fluctuation des devises expose les entreprises de
négoce et les multinationales à des risques de change, c'est
théorique. Mais dans la pratique celles qui paient au comptant leurs
transactions ne s'exposent à aucun risque. Elles maîtrisent leur
position en devises étrangère en tant réel et accepte de
bénéficier d'une conjoncture favorable ou défavorable de
l'évolution des cours.
La notion de risque intervient lorsque qu'il s'agit d'un
règlement à terme, à un moment incertain et prend
naissance dès l'arrivée d'une facture pro forma (importateur) ou
d'un catalogue (exportateur).
La nécessité d'une gestion du risque de change
est importante du fait que plus de 70% des transactions traitées sur le
marché de change se font à terme. Faisant ainsi du marché
de change un marché principal du change à terme. Définir
des politiques de couvertures sur ce risque à terme est du ressort de
chaque entreprise et ce en fonction de son activité et donc de son
exposition. Mais la nécessité d'une gestion spécifique
reste primordiale. Une non couverture peut entraîner une
dépréciation ou une appréciation des cash flows à
encaisser ou à décaisser, et ainsi modifier la valeur d'une
entreprise.
La notion de risque de change est intimement liée
à la notion de position. Une position longue sur une devise permet
à un importateur de payer à échéance en devise
étrangère sans avoir appel au marché de change. Par contre
une position courte fait interférer le marché de change au
comptant, ou à terme. Le risque peut aussi prendre plusieurs formes
selon le type d'expositions (transaction, Comptable, économique).
D'où le lien étroit entre risque de change, position et
exposition de change. Le risque existe quand il y a exposition tout d'abord et
position courte par la suite, lors d'un règlement en devise
étrangère différé dans le temps.
Politique et instruments de couverture :
Logiquement et en se référent aux notions
prédéfinis d'exposition au risque, un agent ou opérateur
économique ne peut avoir que deux attitudes à adopter face aux
fluctuations de devises ; Ces attitudes sont en fait les piliers fondamentaux
de la gestion du risque :
· La non couverture ou exposition, cette
attitude peut être prise par la négligence de risque couru, ou
pour spéculer en vue de réaliser un gain de change.
· La couverture, elle peut être
partielle (sur les positions débitrice ou créditrice en
souffrance) ou simplement systématique (sur toutes les positions).
Dans le cas d'une couverture, le choix de l'instrument
à utiliser est fonction de sa pertinence et de son adaptabilité
par rapport à la situation. Rappelons que dans la pratique, le change
à terme est de loin l'instrument de prédilection des entreprises
pour se couvrir en externes contre les risques de change.
Instruments de couverture
Il existe une multitude d'instruments de couverture contre le
risque de change, qui peuvent ~tre internes ou externes à l'entreprise.
Nous nous limiterons pour ce résumé de synthèse aux
instruments les plus utilises dans la pratique. A savoir,
Comme méthode interne :
· Le choix de la devise de facturation,
C'est un transfert de risque à une contrepartie qui peut
compliquer les negociations commerciales, à moins d'être le leader
inconteste dans un domaine.
· Le termaillage, technique qui permet
d'anticiper (Leading) en cas de baisse ou de retarder (Legging) en cas de
hausse, un paiement en devise etrangère, pour un importateur.
· Les clauses contractuelles, il s'agit
ici de prevoir dans le contrat commercial des clauses par rapport aux
variations du cours de change de la devise choisie afin de proceder à un
partage du risque (voir à un transfert).
Comme méthodes externes :
· Le change à terme, C'est
l'instrument externe le plus utilisé pour la couverture contre le risque
de change. On fixe à un temps t, un taux à payer à t+n
(echeance du règlement).
· Le SWAP de change, est un instrument
financier grâce auquel deux operateurs procèdent à des
echanges de capital et de taux d'interêt dans deux devises differentes,
et s'engagent contractuellement à effectuer de façon regulier des
paiements qui correspondent aux interêts, et à se rendre le
montant echange au terme de la periode.
· Les instruments optionnels (Call, Put),
confèrent à leur detenteur le droit et non l'obligation
d'acheter ou de vendre un certain montant en devises à un prix determine
à l'avance, appele prix d'exercice jusqu'à une certaine echeance,
qu'on appelle date d'exercice, contre le paiement d'une prime. La souplesse de
cet instrument de couverture est directement liee au montant de la prime, qui
est determinee en fonction de six principaux elements :
ü le cours actuel de la devise
concernée;
ü le prix d'exercice;
ü la durée de l'option;
ü les taux d'intérêt des deux devises
concernées;
ü le type de l'option;
ü la volatilité des taux de change.