A- Evénement du vêlage Soins de la
mère
Dès la naissance du veau on s'assurera par une fouille
qu'il n'y a pas de second veau.
L'éleveur fera lever la vache aussitôt
après la mise-bas afin de mettre un terme aux contractions et
éviter ainsi que l'animal n'expulse aussi le vagin et l'utérus.
On surveillera l'expulsion des enveloppes et, lorsque cette expulsion est
faite, on présume de leur intégralité en s'assurant
qu'elles forment une poche complète. Si au bout de 24 h la
délivrance ne s'est pas produite, il faut intervenir (technicien ou
vétérinaire). La délivrance manuelle est toujours
délicate. Dans le cas d'avortement, ne pas opérer les bras nus,
utiliser des gants, faire un prélèvement de la délivrance
et l'amener à un vétérinaire (recherche de la cause
d'avortement).
Pour éviter tous problèmes d'infection
après la mise-bas, les éleveurs mettent de plus en plus
fréquemment des oblets dans l'utérus après la
délivrance. Ces oblets contiennent des antibiotiques. Il est
préférable de les introduire avec des gants jetables après
intervention.
Si la vache de ne relève pas après le vêlage,
il voudra appeler le vétérinaire.
Gestion des contraintes nutritionnelles autour de velage
ELBOUICHOU
Dossier Technique
~uillet 2008
B- Alimentation et pathologie pendant le Début
de lactation :
La période qui se situe autours du vêlage correspond
à deux moments physiologiques différents :
cr La fin de la période sèche,
caractérisée par des besoins alimentaires modérés,
et le début de lactation, avec des besoins importants.
cr Evaluation des besoins et capacité d'ingestion
Le Postpartum apparaît comme une période critique
dans la vie de production et de reproduction de la vache laitières haute
productrice, au cours de laquelle la vache doit à la fois
répondre à des contraintes métaboliques engendrées
par une production lactée à forte croissance, mais aussi
redevenir rapidement fertile par la restauration d'un équilibre hormonal
entre hypothalamus, hypophyse ovaires et utérus, indispensable à
une nouvelle mise à la reproduction. C'est le point de départ de
la future lactation de la vache laitière. Toutes négligences dans
cette période peuvent être lourde de conséquences et
compromettre la lactation voire la carrière de l'animal les
difficultés propres à cette période peuvent
résumées :
Les difficultés propres à la fin de la gestation et
la réduction de sa capacité d'ingestion
La mise bas elle-même
Le déclenchement de la lactation
Les fluctuations de la prise alimentaire et de
l'appétit,
Le changement de régime alimentaire (passage d'un
régime de gestation à un régime de lactation),
Les fluctuations des taux hormonaux. B-1- Les contraintes de
déficit énergétique
En début de lactation , compte tenu d'une part de
l'augmentation brutale et massive des besoins nutritifs , d'autre part de
progression lente et modérée de la capacité d'ingestion ,
le déficit énergétique est inévitable et d'autant
plus accentué initialement que le potentiel génétique est
plus élevé.
1-1-niveaux d'énergie après vêlage
Chez la vache laitière, le déficit
énergétique est, avec les niveaux génétiques
actuels en élevage, systématique et inévitable. Il
tient, physiologiquement, à une capacité d'ingestion qui
augmente beaucoup moins vite que les besoins (voir figure ci-dessous),
et à une aptitude des vaches à bon potentiel
génétique à donner la priorité à la
production laitière par rapport à leurs réserves
corporelles.
En début de lactation , compte tenu d'une part de
l'augmentation brutale et massive des besoins nutritifs , d'autre part de la
progression lente et modérée de la capacité d'ingestion ,
le déficit énergétique est inévitable et d'autant
plus accentué initialement que le potentiel génétique est
plus élevé .
Vouloir l'interdire par une introduction immédiate de
grosses quantités de concentrés condamne à une
acidose, avec anorexie, chute de production, troubles
digestifs, fourbures...
Le laisser s'installer exagérément conduit à
la cétose avec anorexie, chute de production.
Pratiquement, il faut admettre que l'amaigrissement initial
des VLHP DL puisse atteindre jusque 1 à 1.5 kg de poids corporel par
jour au cours des 2 premières semaines de lactation et un total maximum
de 30 à 50 kg en 1 à 1.5 mois.
Pour éviter que l'amaigrissement n'outrepasse cette
limite de protection contre la cétose et l'infertilité, sans
déclencher pour autant une acidose, l'attribution journalière de
complément concentré peut et doit être accrue
jusqu'à 1 livre par jour (en plusieurs repas) correspondant à un
maximum de 15 kg en 1 mois, s'ajoutant à la complémentation de
fin de tarissement. Elle permet ainsi de rattraper le niveau des besoins
énergétiques, d'arrêter l'amaigrissement, de relancer
l'activité hypophysoovarienne, parallèlement au
rétablissement de la glycémie.
/ besoin 1 mois avant vêlage
400%
300%
200%
100%
0%
-6 -4 -2 0 2 4 6
PDI UFL Ca MSI
Semaine / vêlage
Figure n° 1 : Évolution
comparée de l'appétit et des besoins autour du vêlage
(ENJALBERT).
Gestion des contraintes nutritionnelles autour de velage
ELBOUICHOU
Dossier Technique
~uillet 2008
1-2- capacité d'ingestion (* INRA 88) tableau
1.
Vache de 600 kg
|
UFL
|
PDI (g)
|
Ca (g)
|
P (g)
|
Quantités ingérées kg MS*
|
Capacité d'ingestion UEL
|
Vache tarie gestante
Avant le 7ème mois de
gestion
7ème mois de gestion
8 ème mois de gestion
|
5
5.9 6.6
|
395
470 530
|
36
45 52
|
27
30 32
|
(11
à
15)
|
(11.5
à
15.5)
|
9ème mois de gestion
|
7.6
|
600
|
61
|
35
|
Vache en
production
(TB 4%)
|
|
|
|
|
|
|
Kg Du Lait
|
2,5
|
6.1
|
515
|
47
|
30
|
(11 à15)
|
11.5à15.5
|
5,0
|
7.2
|
635
|
57
|
35
|
7,5
|
8.3
|
755
|
67
|
40
|
10,0
|
9.4
|
875
|
78
|
45
|
13.4
|
15.3
|
12,5
|
10.5
|
995
|
89
|
50
|
14.2
|
15.6
|
15
|
11.6
|
1115
|
100
|
54
|
15.1
|
15.9
|
17,5
|
12.7
|
1235
|
108
|
58
|
15.9
|
16.2
|
20,0
|
13.8
|
1355
|
115
|
62
|
16.7
|
16.5
|
Kg Du Lait
|
22,5
|
14.9
|
1475
|
123
|
66
|
17.6
|
16.7
|
25,0
|
16.0
|
1595
|
130
|
71
|
18.4
|
17
|
27,5
|
17.1
|
1715
|
135
|
73
|
19.2
|
17.2
|
30,5
|
18.2
|
1835
|
140
|
75
|
20.1
|
17.5
|
32,5
|
19.3
|
1955
|
145
|
77
|
20.9
|
17.7
|
35,0
|
20.4
|
2075
|
150
|
80
|
21.7
|
17.9
|
37,5
|
21.5
|
2195
|
155
|
82
|
22.5
|
18.1
|
40,0
|
22.6
|
2315
|
160
|
85
|
23.4
|
18.3
|
42,5
|
23.7
|
2315
|
165
|
88
|
-
|
18.5
|
45,0
|
24.8
|
2555
|
170
|
91
|
-
|
18.7
|
Corre de PV var 100 kg
|
0.6
|
50
|
6
|
5
|
0.8 à 1.5
|
1
|
Dans le cas d'une vaches en début de lactation, les
valeurs du tableau 1 peuvent être réduites d'au plus 18 %, les
vaches ayant moins d'appétit en début de lactation. En outre,
toute difficulté au vêlage, la fièvre vitulaire, la
rétention placentaire et la torsion d'estomac (volvulus) sont autant de
facteurs qui font chuter la consommation de MS. Chez la plupart des vaches, la
consommation de MS augmente graduellement après le vêlage pour
atteindre un sommet à 10 ou 12 semaines de lactation.
Les vaches réduisent leur consommation de MS quand la
température ambiante dépasse 24 °C. La diminution est
généralement attribuable à une baisse de la consommation
de fourrage. Les vaches commencent à ressentir intensément le
stress de chaleur quand la température dépasse 27 °C et
l'humidité dépasse 80 %, ou quand la somme des deux valeurs est
supérieure à 100. Pendant les très chaudes journées
d'été, la consommation de MS peut subir une baisse de 15 à
20 %. Pour rehausser la consommation de MS en été, il suffit de
servir au moins 60 % de la ration en soirée et de s'assurer que les
aliments et l'eau sont offerts dans un endroit ombragé.
Un taux d'ingestion énergétique trop bas en
début de lactation peut provoquer une mobilisation excessive des
graisses corporelles, soit plus de 1,5 à 2,0 kg par jour. Cela
accroît les risques d'accumulation de graisse dans le foie de la vache et
peut mener à la cétose, à une plus grande
sensibilité aux maladies, au retard du retour des chaleurs et à
une baisse de la fécondité. Pour cette raison, un apport
protéique suffisant pour répondre aux besoins de la
période de pleine lactation signifie que la teneur en protéine de
la ration doit se situer entre 18 et 20 % de la matière sèche.
L'idéal c'est que 40 % des protéines ingérées
échappent à la dégradation dans le rumen et soient
digérées dans l'intestin. Elles devraient renfermer les acides
aminés qui constituent un facteur limitant pour l'élaboration du
lait.
L'alimentation des vaches en début de lactation doit
donc être conduite avec soin pour que l'ingestion de matière
sèche soit maximale et que la digestibilité de la ration soit la
meilleure possible. Il faut que l'apport en protéine soit convenable
pour stimuler la prise alimentaire et fournir les éléments
nutritifs (acides aminés) nécessaires à la production du
lait. Les réserves protéiques dans lesquelles la vache peut
puiser sont limitées.
Gestion des contraintes nutritionnelles autour de velage
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