4-A- Effets Déséquilibre alimentaire en fin
de gestation
Les déficits minéraux impliqués dans le
processus de rétention placentaire pourraient concerner Ca, Mg, (carence
ou excès de potassium simultanément à une carence en
sodium).
Une carence en zinc, éventuellement renforcée par
une surcharge en calcium, favorise les parts languissants.
L'incidence de rétention augmente lors de carence en
sélénium, cette carence serait responsable des rétentions
annexielles quand l'incidence est haute dans un élevage ou une
région donnée mais ne serait pas responsable des cas
sporadiques.
Une carence en vitamine A, en carotène, en iode ou en
vitamine E serait favorables à une rétention annexielle. Les
animaux recevant une plus faible proportion de phosphore et de concentré
énergétique dans la ration mais une plus forte proportion de
céréales dans la ration présenterait également plus
de rétention annexielle.
Un excès d'apport d'acide linolènique par rapport
à l'acide linoléique dû à une ration riche en
ensilage d'herbe et peut riche en céréales en fin gestion et en
phase d'insémination entraînerait une carence en
dérivés biologiquement actifs de l'acide arachidonique, en
particulier la PGF2a et favoriserait la rétention annexielle.
La rétention placentaire est également plus
fréquente chez les vaches ayant un embonpoint excessif.
Remarque : le suivi des vaches qui n'ont pas
délivré est nécessaire. Il comprend une surveillance
attentive des écoulements dans 3ème semaine qui
suivent le vêlage, et un contrôle d'involution utérine au
cours des 6 ou 7 semaines après la mise bas.
Gestion des contraintes nutritionnelles autour de velage
ELBOUICHOU
Dossier Technique
~uillet 2008
Figure rétention placentaire :
> Par suralimentation ante-partum
> Par hypocalcémie et/ou
hypomagnésémie (subclinique)
> Par carence en vitamine A et carotènes
> Par carence en vitamine E et
sélénium.
> Par un déséquilibre des acides gras
essentiels (excès d'acide linolènique).
Résultat : augmentation des risques de métrites et
infertilité.
4-B- Prévention de Rétention placentaire :
Trinder et Coll, ont montré qu'une injection de
vitamine E et de sélénium et de sélénate de
potassium un mois avant le vêlage a réduit l'incidence de la non
délivrance. Il faut cependant remarquer que l'étude à
été réalisée dans un troupeau expérimental
carencé. Au contraire, Vallet ne met pas en évidence d'effet
positif suite à l'injection systématique de
sélénite de sodium et d'acétate d'á
tocophérol à des vaches n'étant pas spécialement
carencées.
Ces deux résultats sont confirmés par Segerson
et Coll, qui, en réalisant une injection de 50 mg de Se
(sélénite) et de 68 UI de vitamine E 2 jours avant le part,
constate que taux de rétention annexielle a été
réduit chez les vaches considérées en déficit avant
le traitement mais que l'incidence n'a pas changé chez les vaches ayons
une centration sanguine en Se adéquate au moment du traitement ni chez
les vaches extrêmement déficientes.
D'autres auteurs (HARRISON, HANCOCK), ont eux aussi des
expériences qui montrent le rôle préventif du
sélénium dans la rétention annexielle :
Groupe
|
Rétention placentaire
|
Métrite
|
|
Kyste ovarien
|
Lot1 : Se+VitE
|
0/21 :
|
0%
|
12/20 :
|
57%
|
4/21 :
|
19%
|
Lot2 : VitE
|
4/20 :
|
20%
|
16/19 :
|
84%
|
8/18 :
|
44%
|
Lot3 : Se
|
3/18 :
|
17%
|
11/17 :
|
65%
|
3/18 :
|
19%
|
Lot4 : témoin
|
3/19 :
|
16%
|
15/18 :
|
83%
|
9/18 :
|
50%
|
|
Tableau : incidence des affections génitales dans la
reproduction pendant les 12 premières semaines après vêlage
(HARRISON, HANCOCK)
5- Prévention d'autres affections d'origines
nutritionnelles et métaboliques : 5-1 Pissement de sang
à l'occasion de vêlage :
A l'occasion de vêlage peut survenir une crise de
d'hémoglobinuries, cette affection qui correspond à la
présence d'hémoglobine dans les urines bien destinée par
présence d'hématies dans les urines «
L'hémoglobinurie », elle résulte d'hémorragies dans
la vessie en raison d'ulcération en rapport avec une intoxication
chronique par la fougère grand aigle.
Classiquement l'hémoglobinurie est rapportée
à une carence en phosphore, qui aggravée par excès de
calcium [R.Wolter]. Elle était d'ailleurs surtout rencontrée en
région calcaire, avec des régimes pauvres en phosphore et
particulièrement riche en calcium, à base de foin de luzerne, de
pulpes de betteraves, choux. En-dehors d'une déficience chronique en
phosphore, aujourd'hui mieux prévenue, les saponines de la luzerne ou
des feuilles de betteraves seraient directement des facteurs de
fragilité des hématies. La S méthylcystéine
sulfoxyde des choux fourragers le devient après transformation par la
microflore ruminale en diméthylsulfures. Ces derniers se retrouvent
également dans les mauvais ensilages (par dégradation des acides
aminés soufrés) et concourent d'ailleurs à transmettre une
odeur désagréable au lait [R.Wolter]. 5-2 Syndrome de la vache
couchée
Le syndrome de la vache couchée ou de « vache
rampante » fournit un bon exemple d'une étiologie multifactorielle
assez caractéristique des affections métaboliques. Une même
maladie métabolique peut reconnaître des causes très
variées plus ou moins lointaines, plus ou moins associées selon
les circonstances et les exploitations. Le diagnostique étiologique doit
donc être établi sur mesure, en fonction de chaque cas particulier
, à partir d'une étude approfondie de la conduite du rationnement
pour détecter les erreurs alimentaires réellement responsable .
En effet, on a généralement affaire à une «
association de malfaiteurs » nutritionnels avec de nombreuse interactions
qu'il faut identifier pour parvenir à une prévention efficace.
Ainsi dans le cas présent, une même symptomatologie de
parésie ou de paralysie en période péripartum peut
impliquer sur le seul plan alimentaire :
> Toute cause d'insuffisance hépatique : sous
alimentation brutale à l'origine d'un fort amaigrissement,
déficit en PDIA, carence en soufre (précurseur de
méthionine), excès d'azote dégradable et autre
intoxication chronique, telle que mycotoxines, cétose ou distomatose.
[R.Wolter].
> Toute carence conditionnée en magnésium, lors
d'amaigrissement ou de surcharge alimentaire en azote dégradable, en
potassium, soufre.
> Les déséquilibres phosphocalcique induisant
une hypocalcémie
> Un déficit en sélénium susceptible de
se manifester par des lésions musculaire à l'occasion de
vêlage
Gestion des contraintes nutritionnelles autour de velage
ELBOUICHOU
Dossier Technique
~uillet 2008
6- Alimentation des vaches en tarissement.
Trois semaines avant la date présumée du
vêlage, il faut prévoir l'alimentation de ces
vaches qui vont vêler et habituer les microbes de la
panse à transformer avant vêlage les fourrages et les
concentrés qu'elles recevront après le vêlage.
Pour satisfaire la performance des animaux, une distribution
de concentré s'impose en complément de la ration de base. La
préparation au vêlage demande d'être très prudent sur
les quantités de concentré azoté type tourteau offert aux
animaux ; il ne faut pas dépasser par vache laitière et par jour,
un kilo d'aliment, au-delà le régime risque d'être trop
riche en azote et perturbateur pour le départ de lactation. Les
excès azotés peuvent favoriser l'oedème mammaire et
fragiliser la Mamelle. Le concentré de production n'est pas
limité dans sa distribution il peut atteindre 2 à 3 kg sans
prendre de risque la dernière semaine avant le vêlage.
6-A- Alimentation de la vache tarie (jusqu'à 3
semaines avant le vêlage)
La vache devrait être bien en chair (indice de 3,5 ou
4) avant le début de son tarissement. La vache est mieux apte à
restaurer son état de chair pendant sa lactation qu'au cours de sa
période de tarissement. Elle devrait reconstituer ses réserves
corporelles durant la seconde moitié de son cycle de lactation. Les
vaches ne devraient ni engraisser ni maigrir pendant leur période de
tarissement.
La quantité de grain à donner quotidiennement
après le tarissement dépendra de la qualité du fourrage
grossier. Si le fourrage grossier est de qualité médiocre, 2
à 4 kg de grain par jour peuvent être nécessaires pour
maintenir l'état de chair de la vache. S'il s'agit de bon fourrage, mais
que les vaches sont maigres, 2 à 4 kg seront requis pour permettre un
gain modéré et graduel de poids durant la période de
tarissement.
Des programmes d'alimentation individualisés peuvent
être élaborés pour des vaches taries groupées selon
leur état de chair et la proximité du vêlage. Une ration
équilibrée pour vache tarie doit contenir des quantités
adéquates de fibre, de protéines, de vitamines et de
minéraux. Une ration adéquate pour vache tarie prévient
les désordres métaboliques et la rétention du placenta, et
elle permet aux vaches de continuer de s'alimenter au vêlage.
6-B- Alimentation prévêlage (2 à 3
semaines avant le vêlage)
Pour permettre aux bactéries du rumen de s'adapter aux
changements de ration, la vache doit commencer à recevoir du grain et la
quantité doit augmenter lentement jusqu'au vêlage. Dans le cas de
vaches groupées, on prépare une ration commune pour tout le
groupe en prévêlage.
Deux semaines avant la date de vêlage prévue, on
augmente la quantité de grain jusqu'à un maximum de 1 % du poids
vif de la vache. C'est la ration prévêlage, à la date du
vêlage, de 5 à 7 kg par jour conviennent pour les vaches
Holstein.
La ration prévêlage améliore
l'appétit au vêlage et au début de la lactation. Le
mélange de concentrés pour vache laitière peut causer la
fièvre vitulaire s'il est trop riche en calcium. Les grains d'orge,
d'avoine ou de maïs, et les minéraux pour vaches taries,
conviennent idéalement dans la ration prévêlage. On peut y
ajouter en surface de faibles quantités (0,5 à 1 kg) de
complément protéique juste avant le vêlage.
Certains fourrages pour vaches en lactation peuvent être
servis dans la période de prévêlage. Toutefois, le foin ou
l'ensilage préfané de légumineuse de haute qualité
servis en grande quantité peuvent causer la fièvre vitulaire. On
évitera les rations riches en ensilage de maïs pour prévenir
la torsion de l'estomac. Si l'on utilise plus de 7 kg d'ensilage de maïs,
il faut réduire le niveau de grain dans la ration
prévêlage. Le foin à longues tiges devrait former une part
importante de la ration prévêlage.
Au troupeau qui reçoit une ration totale
mélangée (RTM) on offrira 8 à 9 kg de la RTM pour vache en
lactation comme ration prévêlage, plus du foin sec. Il n'est pas
nécessaire de servir aussi du grain si la RTM pour vache en lactation en
contient déjà une forte proportion. Il faut que le passage
à la ration pour vache en lactation soit graduel pour maintenir une
bonne alimentation et la santé des vaches.
6-C- Alimentation de défi (peu après le
vêlage)
Une alimentation judicieuse au prévêlage permet
à l'éleveur habile d'amener rapidement ses vaches à la
pleine alimentation après le vêlage. Pendant les premiers jours
après le vêlage, il ne faut pas augmenter le grain au-delà
de la quantité offerte en prévêlage. Il est
préférable d'offrir du fourrage de qualité, comprenant
autant de foin sec que possible. Servir plusieurs seaux d'eau
tiède pour réduire le stress de vêlage. Il faut
s'assurer que la vache s'alimente à volonté et que son rumen
reste plein pour prévenir la torsion d'estomac et la fièvre
vitulaire.
Environ 3 ou 4 jours après le vêlage, utiliser la
ration de défi pour obtenir la meilleure production possible, en
commençant par augmenter la quantité de grain. Ajouter au grain,
qui constitue l'aliment énergétique principal en début de
lactation, un aliment riche en protéines. Offrir le complément
protéique dès les premiers jours de lactation s'il n'a pas
été servi en prévêlage. Les protéines
stimulent l'appétit et la digestion chez la vache qui reprend sa
production. Au début de la lactation, les besoins en protéines
sont élevés, atteignant 19 % de la MS de la ration (tableau
p.46). Au pic de la production laitière, le besoin de protéines
est de 18 %. L'objectif est d'amener les vaches au maximum d'aliment riche en
protéines dans les deux premières semaines de lactation.
Augmenter graduellement la quantité de grain. Trop
poussées, les vaches en viendront à manifester du refus. La
plupart des vaches tolèrent une augmentation de 1 kg tous les deux jours
pendant la première semaine, puis 0,5 kg tous les deux jours de la
deuxième semaine et ensuite 0,3 kg tous les deux jours de la
troisième semaine. Si les niveaux de
Gestion des contraintes nutritionnelles autour de velage
ELBOUICHOU
Dossier Technique
~uillet 2008
ration prévêlage étaient corrects, on
amènera ainsi les vaches à leur consommation maximale de grain et
de protéine dans les 3 à 31/2 premières
semaines de lactation.
Remarque : La consommation de grain et de complément
protéique varie selon la qualité du fourrage.
Pour les troupeaux à ration totale
mélangée (RTM) séparés en deux groupes de vaches
pendant la lactation (niveau élevé et niveau faible de
production), les vaches seront placées dans l'un ou l'autre des deux
groupes selon leur production. Servir un peu de RTM en prévêlage
aidera les vaches à s'adapter aux niveaux élevés de grain
dans la RTM. Certains producteurs laitiers ont bien réussi en
introduisant les vaches à leur retour en lactation dans le groupe
à faible production pour deux semaines et en les déplaçant
ensuite vers le groupe à haute production. Pour réduire le stress
de compétition, on déplace plusieurs vaches du même coup et
en soirée, moment où les animaux sont les plus calmes. Maintenir
l'alimentation continue en servant la RTM à volonté. Les vaches
doivent s'alimenter autant qu'elles le désirent et quand elles en
sentent le besoin. À cette fin, il faut garder les auges remplies et
être disposé à tolérer 5 % de refus. Une auge
complètement vide signifie que nombre de vaches ont faim et n'atteignent
pas leur potentiel de production.
III- GESTION DES CONTRAINTES NUTRITIONNELLES EN DEBUT DE
LACTATION.
|
|
Période péri-partum
Le vêlage provoque un stress important, de plus la flore
microbienne du rumen est paresseuse et rapidement les besoins alimentaires sont
importants.
|
|
|