G-B- Fractions protéiques du mélange de
concentrés
La quantité de protéines fournie par le
mélange de concentrés revêt une grande importance. La sorte
de protéines est également importante (tableau 4). La
protéine alimentaire se compose de deux fractions protéiques
principales. La protéine digérée dans le rumen par la
population microbienne est la protéine dégradable dans le rumen
(PDR). Les aliments riches en PDR sont l'ensilage préfané, le
soya cru et l'urée. À peu près 55 à 65 % de la
protéine totale dans la ration devrait être dégradable dans
le rumen.
La protéine non digérée par les
micro-organismes du rumen est la protéine absorbable dans l'intestin
(PAI). C'est la protéine «tannée», qu'on dit
«soustraite à la dégradation ruminale» parce qu'elle
traverse le rumen sans y être digérée. Quelques exemples
d'aliments riches en PAI de sources végétales sont le soya
torréfié, les drêches de distillerie, les drêches de
brasserie et la farine de gluten de maïs. La PAI devrait constituer
environ 35 à 45 % de la protéine de la ration. Le niveau de 35 %
convient aux vaches dans la seconde moitié de leur lactation. En
début de lactation, les vaches à haute production ont
besoin de 40 à 45 % de PAI dans la MS de la ration. Pour les vaches qui
consomment de grandes quantités de gras alimentaire, les besoins de PAI
sont de 45 à 50 %.
G-C- Recommandations concernant l'énergie, la fibre et
les lipides dans les mélanges de concentrés
Même si elle consomme 14 à 16 kg (30 à 35
lb) de grain par jour, une vache à forte production ne peut pas absorber
assez d'énergie pour satisfaire à ses besoins en
début de lactation. La vache doit donc puiser dans ses
réserves corporelles de gras pour compléter son apport en
énergie alimentaire. Brûler des graisses de réserve
corporelle peut fournir l'énergie nécessaire, mais la
dépendance à l'énergie des réserves doit rester
faible.
Une carence en énergie alimentaire amène la
vache à faire une dépense excessive de ses réserves
corporelles. Une mobilisation rapide des lipides du corps accompagnée
d'un apport faible en aliment ou en énergie conduit à
l'acétonémie. La vache maigrit et son bilan
énergétique devient négatif. Ses chaleurs sont moins
apparentes et son taux de conception est plus bas que celui des vaches qui
progressent en état de chair et connaissent un bilan
énergétique positif. En début de lactation, la plupart des
vaches à
Gestion des contraintes nutritionnelles autour de velage
ELBOUICHOU
Dossier Technique
~uillet 2008
forte production sont dans un faible état (chronique)
d'acétonémie, ce qui pose peu de problèmes exception faite
de l'amaigrissement graduel.
Le maïs est le grain le plus énergétique,
suivi de l'orge puis de l'avoine. Les grains sont très riches en amidon.
Digéré par les micro-organismes du rumen, l'amidon est
transformé en produits acides. L'augmentation d'acidité dans le
rumen nuit à la digestion de la fibre. Il peut en résulter un
refus des aliments ainsi qu'une diminution de la production laitière et
de la teneur en matière grasse du lait. Il faut donc augmenter la
densité énergétique de la ration en servant plus de grain
à haute énergie. On doit aussi maintenir un niveau de fibre assez
élevé pour une bonne santé du rumen et de la vache.
Les glucides solubles (GS), c.-à-d. qui ne renferment
pas de fibre, sont rapidement digérés. Ils forment un groupe de
glucides qui comprennent les hydrates de carbone, l'amidon et la pectine. On
détermine leur quantité dans un aliment au moyen de
l'équation suivante : 100 - (NDF + PB + lipides + cendres). Dans la
ration totale, les GS doivent constituer au moins 20 à 25 % de la MS
mais pas plus de 40 à 45 %. Les rations dont la MS renferme de 35
à 37 % de glucides solubles ne causent aucun des troubles
métaboliques généralement associés aux hautes
teneurs en amidon des mélanges de grains et des compléments. Dans
le cas de régimes qui contiennent beaucoup d'ensilage de maïs ou de
grain, l'utilisation de sous-produits alimentaires riches en fibre contribue
à réduire la charge d'amidon dans le rumen. Les sous-produits
tels que les enveloppes de soja, le son de blé, les drêches de
brasserie et de distillerie sont tout indiqués pour les rations visant
une forte production laitière puisqu'ils sont pauvres en glucides
solubles.
Quand les niveaux de grain sont au maximum, l'ajout de gras
est un moyen plus coûteux d'élever le niveau d'énergie. Le
gras coûte trop cher pour être servi à des vaches qui ne
sont pas en début de lactation ou qui ne produisent pas au moins 35
à 40 kg de lait. Le gras contient au-delà de 21/4 fois
plus d'énergie que les grains. Le gras ajouté améliore le
bilan de l'énergie en diminuant la perte de poids de la vache, en
prolongeant la production de haut niveau et en favorisant le retour
précoce à un bilan positif d'énergie
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