B-5-Origines possibles d'un déficit
Energétique exagéré
Un déficit énergétique trop
élevé peut être lié à la nature de la ration,
à un niveau de consommation insuffisant, ou à une mauvaise
utilisation des aliments par les animaux. Chez la vache laitière,
l'augmentation de la capacité d'ingestion après vêlage est
insuffisante pour assurer la couverture des besoins de début de
lactation.
La sous-alimentation est donc inévitable. Un
accroissement du déficit énergétique (consécutif
à une diminution des apports ou a une augmentation de production
laitière) a des conséquences sur la sécrétion de LH
(diminution de la fréquence et de l'amplitude des pulses de LH), la
croissance folliculaire (diminution du nombre de gros follicules, absence
d'ovulation du follicule dominant de la première vague de croissance
folliculaire) et la production d'embryons en réponse à un
traitement de superovulation (diminution de la production totale d'embryons et
de la production d'embryon viables). Les mécanismes physiologiques qui
peuvent lier nutrition/production laitière et reproduction sont
complexes et certains ont bénéficiés de nombreux apports
de la recherche ces dernières années. A l'interface entre ces 3
fonctions on trouve l'hormone de croissance (GH pour Growth Hormone ou bST pour
bovine Somatotropine), les systèmes des IGFs, l'insuline et le glucose,
la leptine. La fonction thyroïdienne pourrait elle aussi être
impliquée mais elle a été très peu explorée
chez les bovins.
Selon INJALBERT dans les troupeaux laitiers, la densité
énergétique des rations est rarement en cause. Par contre, la
distribution de quantités élevées de suppléments de
protéines protégées (sous forme de tourteaux tannés
en général) stimule la mobilisation des réserves
corporelles, et la production laitière d'où une très bonne
expression du pic de lactation. Il en résulte un accroissement du
déficit énergétique.
Une mauvaise consommation de la ration peut être
liée à son mode de distribution. Il est impératif que les
vaches puissent consommer à volonté les fourrages ou le
mélange fourrages-concentrés en ration complète ou
semi-complète. Les compétitions entre animaux lorsque les auges
sont trop courtes alors que la quantité de fourrage distribuée
Gestion des contraintes nutritionnelles autour de velage
ELBOUICHOU
Dossier Technique
~uillet 2008
est limitée, ou lors de consommation en libre service
au silo, peuvent être préjudiciables à certains animaux, en
particulier aux primipares. En dehors des problèmes liés au mode
de distribution des aliments, les vaches grasses ont un appétit moindre
que les vaches en état corporel moyen.
L'efficacité de la digestion d'une ration peut être
affectée par le mauvais équilibre des rations. Deux cas
fréquents peuvent être mis en avant :
- le manque d'azote dégradable pour la flore du rumen,
qui peut s'apprécier par le rapport (PDIE - PDIN) / UFL de la ration
(qui ne doit pas dépasser 4 sur des vaches en lactation), ou par une
faible teneur en urée du sang ou du lait. Il y a alors une carence en
azote pour la flore du rumen. La digestion des fourrages se fait moins vite
(d'où une moindre consommation), et moins complètement
(d'où une faible valorisation de l'énergie de la ration).
- l'acidose chronique, le plus souvent due à un
défaut de transition alimentaire en début de lactation. Le
passage brutal de la ration de tarissement à la ration de lactation se
traduit par une modification rapide du rapport fourrages / concentrés,
et souvent par une modification de la nature des fourrages. Ici encore, la
flore est très sensible à cette anomalie, avec au plan de
l'efficacité de la ration les mêmes conséquences qu'un
déficit d'azote dégradable.
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