Au niveau démographique,
Bruxelles compte plus d'1.1 millions d'habitants sur 161,4 Km2, soit une
densité d'environ 6.815.4 hab/km2 (variant de 1.880 à
Watermael-Boitsfort à 20.260 à Saint Josse). Une majorité
de ménages vivent en appartement (47%) et plus d'un logement sur 4 est
situé dans un bâtiment comportant 10 logements et plus. Seulement
28% des ménages vivent dans des maisons unifamiliales contre 75% pour la
moyenne belge. Mais surtout 63% de la population n'a pas accès à
un jardin privé. Le manque d'espace dans les logements est une
contrainte par rapport aux possibilités de séparation et de
stockage des déchets. Il appelle des fréquences de collecte plus
élevées.
Au niveau de la répartition de
l'habitat, et ce justement grâce à une densité
très forte et à une politique volontariste de protection de la
nature, Bruxelles a su préserver de nombreux espaces verts. Ainsi, avec
plus de 8000 hectares d'espaces verts, soit près de la moitié de
sa surface, Bruxelles est l'une des capitales européenne les plus
vertes. Cette donne implique aussi la production de nombreux déchets
verts aux périodes de taille.
D'un point de vue institutionnel, Bruxelles
est une région à part entière, avec comme
compétence notoire la gestion des déchets et de l'agriculture.
Depuis le 1er janvier 2010, le tri des déchets PMC
(Plastiques/Métaux/Cartons à boissons) et papiers y est
obligatoire. En matière agricole, contre toute attente, Bruxelles
possède 13km2 de terres agricoles, soit 8% de son territoire.
Au niveau socio-économique, Bruxelles
est à la fois une des villes les plus riches d'Europe29, mais
ayant près de 30% de sa population en dessous du seuil de
pauvreté (moyenne belge - 15%). De par son statut de
ville-région-capitale de la Belgique et de l'Europe, regroupant une
majeure partie des institutions européennes, Bruxelles développe
essentiellement une activité économique de services demandant une
main d'oeuvre très qualifiée. C'est d'ailleurs en partie pour
cette raison que les jeunes de moins de 30 ans peu qualifiés souffrent
du chômage (entre 20 et 50%).
29 Bruxelles - wikipedia
L'UE produit chaque année entre 118Mt et 138Mt de
biodéchets et ce chiffre devrait encore augmenter de 10% d'ici à
2020. En moyenne, 40% de ces biodéchets sont encore mis en
décharge (100% dans certains pays). Or cette forme d'élimination
des déchets est considérée comme « la pire des
solutions ». En effet, elle présente des risques
environnementaux considérables tels que les émissions de
GES et la pollution du sol et des eaux souterraines
et elle soustrait de précieuses ressources des cycles naturels et
économiques. Nous aborderons donc dans cette partie les
différents aspects environnementaux et économiques d'une gestion
durable des biodéchets à Bruxelles.
Une bonne application de la législation
européenne génèrerait chaque année 72 milliards
d'euros d'économies et un chiffre d'affaires pour le secteur des
déchets de 42 Mds €, selon une étude publiée par la
Commission Européenne. Environ 34 millions de tonnes équivalent
CO2 pourraient être évités dont 80-90% grâce à
la prévention.
Il est établi que les avantages environnementaux et
économiques des différentes méthodes de traitement
dépendent dans une large mesure des conditions locales, telles que la
densité démographique, l'infrastructure, le climat, mais aussi
des marchés existant pour les produits associés (énergie
et composts). C'est pour cette raison que la hiérarchie des
déchets est contraignante sauf situation particulière.