1.5 Les conditions sanitaires actuelles et les
comportements des populations africaines
Dans les pays africains, la couverture en hôpitaux et
centres de santé est très insuffisante, en général
et ceux des soins obstétricaux en particulier. Par exemple, au
Sénégal, on compte un hôpital pour 420 000 habitants et un
centre de santé pour 140 000 habitants (J. BOUYER et al. 2003), alors
que les normes proposées par l'OMS sont les suivantes : un
hôpital pour 150 000 habitants et un centre de
santé pour 5 000 habitants. Dans ce pays, on compte un médecin
pour 17 000 habitants, au lieu de 5 000 comme le préconise l'OMS, un
infirmier d'Etat pour 8 500 habitants, au lieu de 300 et une sage-femme pour 6
900 femmes en âge de procréer, au lieu de 300, selon toujours
l'OMS (J. BOUYER et al. 2003).
La situation dans ce secteur n'est guère meilleur dans
la plupart des autres pays africains où l'on note, quelquefois, la
recrudescence de maladies transmissibles comme le paludisme, la typhoïde,
le choléra, s'expliquent principalement par la dégradation des
conditions de vie que connaissent, aujourd'hui, ces pays qui ont des
difficultés à résoudre les problèmes de
santé, même les plus graves, de leurs populations, comme les
épidémies. Le manque d'eau potable, par exemple est
fréquent dans beaucoup de régions africaines.
Ce sont les conditions économiques de vie qui
expliquent essentiellement l'anémie constatée par les
médecins chez beaucoup de femmes enceintes dans les pays de l'Afrique
sahélienne, en particulier, et non l'observance d'interdits alimentaires
traditionnels ; il faut reconnaître, néanmoins, que certaines
habitudes alimentaires peuvent favoriser cette anémie.
La fréquentation des centres médicaux par les
femmes enceintes, qui doivent être régulièrement suivies,
est relativement faible. Cette situation ne s'explique pas seulement par des
attitudes traditionnelles, surtout en milieu urbain, mais aussi par
l'insuffisance des structures sanitaires et des personnels médicaux.
De nombreux facteurs, de différents ordres, entrent en
jeu pour expliquer la forte mortalité maternelle et la morbidité.
Il y a les insuffisances concernant la gestion et la prestation des services
sanitaires, l'état de la surveillance épidémiologique, la
couverture et l'intégration des composantes du système sanitaire
(étendue de l'infrastructure, collaboration intra et intersectorielle,
possibilité d'évacuer les cas urgents). Les facteurs
socio-culturels concernent le comportement des femmes vis-à-vis de leur
santé, leur niveau d'information et de sensibilisation.
Les solutions les plus importantes préconisées
pour la réduction de la mortalité maternelle sont des
interventions directes : information, éducation et promotion sanitaire,
standardisation des services fournis par les paramédicaux en rapport
avec la période de grossesse et de l'accouchement, augmentation des
possibilités de prendre en charge des césariennes. Les
interventions de soutien concernent la formation des personnels médicaux
et
paramédicaux, l'implantation de système de
surveillance épidémiologique et de recherche
opérationnelle, la mise en place de capacité de management
relatif aux ressources exigées par ces interventions. Les mesures
envisagées en faveur des mères consistent à entreprendre
leur éducation, à favoriser l'espacement des naissances, à
rendre possible la supplémentation nutritionnelle et à
développer les soins curatifs.
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