4.2.3. Historicité par la violence
Au terminus de cette analyse, il parait complet d'interroger
les faits sur la possibilité de construire une historicité par le
« maimaisme » qui maintient la culture de la violence dans les
processus de lutte et négociation qui s'imposent à toute
société dans un continuum construction - destruction -
reconstruction. D'emblée, la thèse d'une historicité par
la culture de la violence n'est pas soutenable en ce qui concerne la
modernisation (97) du Sud-Kivu en particulier et de la R.D. Congo en
général. Cependant, l'hypothèse de construire un
système d'idéaux à partir du « mai-maisme » sur
lesquels peut être fondée l'historicité de la Nation
congolaise est théoriquement riche et défendable tant qu'il
transparait dans cette idéologie des valeurs telle que la nation, la
patrie, l'identité culturelle, etc. Faudra-t-il alors identifier ces
processus sociaux qui freinent son affirmation « modernisée »,
et qui rendent désintégré et inopérant le «
mai-maisme ». «Au banc des accusés » se trouvent
l'éthnicisme et les conflits communautaires qui germent dans sa
philosophie. Bien sûr, en tant que mouvements sociaux, les mouvements de
résistance ne peuvent s'empêcher d'une dimension conflictuelle ou
de la violence comme l'a démontré Alain Touraine en affirmant ce
qui suit :
« La crise des institutions touche encore plus l'Etat que
les relations de travail, et la globalisation affaiblit ou détruit la
capacité de nombreux pays, surtout parmi les plus pauvres, de se doter
d'un Etat. C'est la violence qui remplace l'espace du traitement institutionnel
des conflits. (...) L'Afrique centrale, de la région des Lacs
jusqu'à la République Démocratique du Congo et
97 Le sens de la modernisation est emprunté
à Alain Touraine pour qui, la modernisation combine la modernité
avec des champs culturels et sociaux différents les unes des autres.
Aucune société n'a le doit d'identifier sa modernisation à
la modernité. (A. TOURAINE, 2005, p.384).
récemment la Côte d'Ivoire, est marquée
par cette violence, de même que partout où l'Etat est
détruit ou affaiblit. La violence règne aussi dans les zones
rurales où les conflits ethniques ou régionaux ne sont plus
contenus par la puissance étatique (...) » (98).
|