4.1.3. Que reste-t-il du mai-maisme ?
Ce paragraphe, au titre interrogatif, n'annonce pas la fin du
« mai-maisme ». Il ouvre une réflexion sur l'existence de ce
système d'idées en dehors des mouvements de résistance
appelées à disparaître en réponse aux dynamiques
politiques nationales.
Au regard des recherches empiriques, il y a lieu de soutenir
que le « mai-maisme » reste présent dans les
communautés rurales surtout dont il provient. La mémoire
collective dans les milieux ruraux au Sud-Kivu le considère comme une
source d'idées protectrices des communautés. Toutes les personnes
ressources interrogées en milieu rural (les bami, les notables)
regrettent la reconversion des mouvements de résistance. Les
mécanismes nationaux mis en place pour cela sont suspectés
d'être à la solde d'un courant extérieur pour la
balkanisation du pays voire l'expropriation des terres ancestrales. Dès
lors, il nous semble que la militarisation des communautés rurales et le
maintien des valeurs symboliques qui fondent le mai-maisme pourraient le
pérenniser.
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