1.2.3.1. Phases de la recherche
Notre recherche a connu quatre moments clés, à
savoir : la documentation, les pré-enquêtes, les enquêtes
proprement dites, l'analyse des données et la rédaction.
- Documentation
Après une formulation provisoire de notre sujet
d'étude qui, avouons-le, a connu plusieurs modifications avant la
version finale, nous avons consulté plusieurs ouvrages, articles pour
essayer de comprendre la thématique à aborder et élaborer
des conjectures théoriques. Cet exercice de lecture
37 M. ANGERS, Initiation pratique à la
méthodologie des sciences humaines, Anjou, Centre éducatif
et culturel, 1992, p.353.
38R. QUIVY et L. V. CAMPENHOUDT, Manuel de
recherche en Sciences sociales, 2e éd. Paris, Dunod,
1995, pp.3-4.
pour la recherche a commencé aussitôt qu'il nous
a été demandé de formuler un sujet de mémoire de
DES et un sujet provisoire de thèse, et s'est poursuivi jusqu'à
la rédaction finale de résultat de notre recherche.
- Pré-enquêtes
Ce stade a consisté en des interviews
semi-structurées auprès de quelques anciens Mai-Mai
intégrés ou démobilisés et certains chefs
coutumiers. Les pré-enquêtes se sont déroulées dans
certains milieux jugés accessibles ou sécurisés
principalement dans la ville de Bukavu, la cité d'Uvira et le Territoire
de Kabare. Ces pré-enquêtes nous ont permis de formuler les
hypothèses empiriques et d'explorer tant soit peu le terrain de
recherche.
- Enquêtes proprement dites
C'est le stade de collecte des données sur le terrain.
Pour ce faire, nous nous sommes rendu dans tous les territoires de la province
du Sud-Kivu et la ville de Bukavu pour rencontrer des sujets
sélectionnés rigoureusement et parfois accidentellement en vue de
nous fournir les informations.
Les catégories sociales choisies sont les
autorités coutumières, les combattants Mai-mai et ex-combattants
Mai-mai, les chefs de groupes armés nationaux, les autorités
politico-administratives, les acteurs de la société civile.
Nous avons ainsi observé les phénomènes
sous analyse dans leur manifestation (Camp de transit, activités
économiques, effets de la guerre, etc.) et recueilli des
témoignages et opinions des personnesressources triées dans les
catégories sociales ci-haut énumérées. Ces
enquêtes se sont déroulées entre Juin 2008 - Juillet
2009.
Nos fiches d'enquêtes, à savoir le protocole
d'interview et la grille d'observation fournissent les renseignements suivants
:
- Bukavu : presque toute la période d'enquête
- Territoire de Mwenga : Juin 2009
- Territoire de Fizi : Juillet 2009
- Territoire de Shabunda : Août 2009
- Territoire de Kabare : Novembre 2009
- Territoire de Walungu : Novembre 2009
- Territoire de Kalehe : Février 2009
- Territoire d'Uvira : Juin 2009
Le territoire d'Idjwi n'a pas été pris en compte
car le phénomène de mouvement de résistance ne s'y
était pas manifesté. Nous avons passé en moyenne 4-5 jours
par Territoire.
- Analyse des données
Les données récoltées sur le terrain ont
été analysées grâce aux méthodes
quantitatives et qualitatives. La combinaison de ces deux types de
méthodes est liée à la nécessité pour une
recherche de rendre compte de la complexité du social qui a des
dimensions à la fois quantifiables, qualifiables voire objectivables.
Cependant, il faut reconnaître que les méthodes quantitatives
telle la méthode statistique n'a servi qu'au traitement des
données et peut, à ce titre, être considérée
comme une technique car n'ayant pas conduit à des données
approfondies d'explication des faits.
La prégnance des méthodes qualitatives est
liée à la nature des faits étudiés. Grâce
à ce type des moyens nous avons pu construire les variables et leurs
indicateurs, les types-idéaux ; déterminer les homologies ;
dégager les relations entre les variables ; construire des typologies ;
interpréter et expliquer le rapport entre les mouvements de
résistance et la culture politique par une analyse interactionniste.
S'agissant de la complémentarité entre les
méthodes qualitatives et celles quantitatives, l'on retient de Madeleine
Grawitz les propos suivants :
« En fait, la plupart des savants et chercheurs en
sciences sociales admettent qu'il n'y a pas une seule technique, un seul moyen
utilisable dans toutes les sciences sociales. Ils reconnaissent qu'il n'y a pas
oppositions entre qualitatif et quantitatif, mais un continuum allant de la
recherche qualitative systématisée jusqu'à des formes plus
rigoureuses »(39).
- Redaction
C'est le dernier moment de notre recherche par lequel nous
avons rédigé sous le format exigé notre mémoire
contenant les résultats de l'investigation scientifique. Le travail
présenté est, de ce fait, un moyen de communication
rédigé selon les règles d'élaboration d'un travail
scientifique rédactionnel.
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