1.2.1. Profil pédologique
A l'aide d'une pelle mécanique, des fosses
pédologiques ont été réalisées entre les
rangs, avec une largeur de 50- 60 cm, une longueur de 100x150 cm et une
profondeur de 150 cm sauf lorsqu'on atteint la roche mère.
Immédiatement après le creusement, les fosses ont
été couvertes par des bâches afin de réduire au
maximum les pertes d'eau par évaporation du sol et de garder le sol
à une humidité de terrain proche de la capacité au
champ.
Après nettoyage des profils, une description plus fine
des différents horizons constituants le solum est réalisée
sur l'une des parois perpendiculaire à la ligne de cep, en se servant
des différents critères utilisés pour
l'établissement de la base de données DONESOL, et ceux
décrits par Baize et Jabiol (1995); Baize et Girard (2008). Cette
description porte essentiellement sur: la couleur (code Munsell),
l'humidité, les éléments grossiers (abondance, taille,
nature, degré d'altération), la compacité, la texture
(test tactile), la structure, la porosité, les traces de
l'activité biologique, l'effervescence à HCL, les traces
d'hydromorphie (taches d'oxydo-réduction du fer, nodules et
concrétions du fer et du manganèse) et la transition entre les
horizons.
1.2.2. Echantillonnage
L'échantillonnage a été
réalisé en fonction des horizons. Des blocs de sol à
structure non perturbée, de taille décimétrique sont
prélevés à une humidité proche de la
capacité au champ (Bruand et al. 1996). Ils ont été
conservés à une température de 4 à 5°C dans
des boîtes plastiques hermétiques de façon à
modifier le moins possible leur état hydrique et éviter un pic de
minéralisation de la matière organique (réduire
l'activité
microbienne). En parallèle, des échantillons de
terre sont prélevés dans des sacs plastiques pour les analyses
physico-chimiques aux mêmes profondeurs.
1.2.3. Propriétés physico-chimiques et
hydriques 1.2.3.1. Analyses physico-chimiques
La composition granulométrique sans
décarbonatation (5 fractions), la teneur en azote et carbone organique,
la teneur en CaCO3 et en calcaire actif, le pH et la capacité
d'échange cationique des différents horizons ont
été déterminés au laboratoire d'analyses des sols
CESAR.
1.2.3.2. Humidités
caractéristiques
Dans la pratique, deux états caractéristiques de
l'eau sont retenus:
- Le point de ressuyage ou la capacité au champ; - Le
point de flétrissement permanent
La différence des quantités d'eau retenue dans ces
deux états représente la quantité d'eau réellement
utilisable par les plantes (réserve utile) (Mathieu et Pieltain 1998;
Baize 2000)
Teneur en eau massique (pondérale) à la
capacité au champ (Wcc)
Le dispositif utilisé pour mesurer la teneur en eau
à la capacité au champ est une table à succion (08.01.
SANDBOX) (Fig. 2). Elle permet de mesurer la teneur en eau à des valeurs
de dépression allant de 0 à 100 cm (0 à 100hPa),
c'est-à-dire de la saturation (pF=0) au pF=2 (capacité au
champ).
Pour chaque horizon, 5 mottes de dimension
centimétrique (5 à 10 cm3) sont obtenues par
fragmentation manuelle des blocs de terre prélevés et
conservés. Elles sont disposées sur une pâte de kaolinite
préalablement humidifiée qui assure une continuité
hydraulique entre les mottes et le sable synthétique contenu dans le bac
de la table à succion.
Les échantillons sont mis à l'équilibre
au pF=1,5 (31,6 hPa) pour bien s'assurer qu'on est à une humidité
supérieure à l'humidité équivalente au pF=2.
Plusieurs pesées sont faites pour vérifier l'équilibre au
pF=1,5. Dès que l'équilibre est atteint, le pF=2 (100 hPa) est
appliqué et les échantillons sont laissés une autre fois
à l'équilibre jusqu'à un poids stable qui
représente un état d'équilibre (une durée minimum
de 5 jours).
A la sortie, les mottes sont débarrassées de la
kaolinite, puis pesées à son état d'humidité
(Mh à pF=2). Les mêmes mottes sont utilisées pour
mesurer la densité apparente ãd et la teneur en eau
(Wcc) après passage à l'étuve
(Ms). La teneur en eau pondérale au pF= 2 est
calculée par la formule:
Wcc M s
Mh
![](Caracterisation-de-la-reserve-utile-des-sols-viticoles-bourguignons-dans-le-reseau-de-suivi-des-m3.png)
Ms
Avec Wcc est la teneur en eau
pondérale au pF=2 (g/g). Mh, masse des échantillons
humides à pF=2 (g). Ms, masse après
passage à l'étuve à 105°C (g).
Teneur en eau massique au point de flétrissement
permanent (Wpf)
Le dispositif utilisé pour cette valeur correspond
à une presse à membrane de Richard (1953) (Fig. 3). Les sols
à l'état d'humidité de prélèvement sont
tamisés à 2 mm et placés dans des anneaux de 1 cm de
hauteur et 2 cm de diamètre (5 répétitions par
échantillon). L'ensemble est mis dans l'enceinte à
l'équilibre à 15 bars pendant 24 heures. L'eau en excès
est donc éliminée à travers une membrane cellulosique
préalablement saturée en eau, jusqu'à la
réalisation d'un équilibre entre la force appliquée et la
force de rétention de l'eau par les particules du sol. A la sortie de la
presse, les échantillons sont séchés à
l'étuve pendant 24 heures, puis pesés. La teneur en eau
pondérale au pF= 4,2 est calculée par la même formule
utilisée pour Wcc.
Humidité de prélèvement (terrain)
(Wp)
Afin de vérifier la relation entre l'humidité de
prélèvement et la teneur en eau à la capacité au
champ, 5 mottes de 4 à 6 cm3 de taille pour chaque horizon
ont été utilisées pour mesurer l'humidité de
prélèvement (Wp).
1.2.3.3. Densité apparente
ãd
La densité apparente est l'indice de l'état
structural de l'horizon. Elle est utilisée également comme un
facteur convertisseur. è=W*ãd (è
(cm/cm3) : teneur en eau volumique. W (g/g) : teneur en eau
massique. ãd : densité apparente (g/cm3)).
La densité apparente des différents horizons a
été mesurée sur des mottes équilibrées au
pF=2 par la méthode au pétrole (Monnier et al. 1973; Bruand et
al. 1996; Mathieu et Pieltain 1998). Vu la différence de tassement entre
les horizons de surface, la densité apparente du rang et de l'inter-rang
est mesurée.
Les mottes sont saturées au pétrole pendant une
durée minimum de 6 heures. Après ce temps, le pétrole
excédentaire à la périphérie des mottes est
éliminé. A l'aide d'une nacelle suspendue et immergée dans
un bécher contenant du pétrole, on mesure la force opposée
à la poussée d'Archimède (poids de pétrole
déplacée Mp) (Fig 4). Les échantillons
sont récupérés et séchés à
l'étuve à 105°C pendant 48 heures. La densité
apparente est calculée par la relation :
s s
=
ã = *
M M d V M
a p
ãdp
Avec : ãd : densité apparente
(g/cm3), Ms : masse sèche (g).
Va : volume apparent (cm3).
Mp : masse de pétrole déplacé (g).
ãdp : masse volumique du pétrole
(généralement voisine de 0,782 g/cm3).
1.2.3.4. Indice de vide (e) et indice d'eau
(? )
Les résultats de la teneur en eau et du volume poral sont
exprimés par référence à l'indice de vide
(e) et l'indice d'eau (? ).
e = ãs - 1 Et ? =
W * ã s
ãd
Avec e, indice de vide
(cm3/cm3), , indice d'eau
(cm3/cm3), ãd, densité apparente
(g/cm3), ãs, densité apparente de la
phase solide, généralement voisine de celle du quartz : 2,65
(g/cm3) dans le cas des sols peu organique (Mathieu et Pieltain
1998; Calvet 2003).
![](Caracterisation-de-la-reserve-utile-des-sols-viticoles-bourguignons-dans-le-reseau-de-suivi-des-m4.png)
Figure 2 : Table à succion
utilisée Figure 3 : Presse à membrane
utilisée pour Figure 4: dispositif pour
pour mesurer la teneur en eau au mesurer la teneur en eau au
pF=4,2 (Wpf) mesurer la densité apparente ãd
pF=2 (Wcc)
|