4.2.2 Organiser le secteur grâce
aux systèmes de gestion des destinations
L'adoption d'un système de gestion des destinations
(SGD) est une solution répondant au problème de disparité
et d'hétérogénéité de l'offre touristique.
Il s'agit d'outils informatiques répondant à deux fonctions
majeures [CNUCED, 2005]:
§ Fournir des informations riches, complètes et de
qualité aux visiteurs et leur simplifier les démarches, notamment
de réservation
§ Mettre à disposition des prestataires de
services touristiques un portail de référencement fiable et mis
à jour, et assurant leur promotion et intégration sur le
marché mondial
La mise en place d'un SGD fonctionnel maintient l'autonomie
des acteurs d'amont et éviter le risque de dépendance
(financière et d'arrivants) vis-à-vis d'autres
intermédiaires, laissant les prestataires locaux jouir de leur
capacité de gestion. Un SGD ne peut cependant qu'être le fruit
d'une coopération entre pouvoirs publics et secteur privé. Les
premiers ont pour rôle d'initier une stratégie nationale de
promotion du tourisme et de créer un terreau propice au
développement d'initiatives locales, notamment par des soutiens
financiers ou par une veille économique pertinente, pour répondre
efficacement aux objectifs du SGD (voir Annexe 9).
Selon les fonctions développées et les
possibilités accordées par ces outils, les SGD se classent en
quatre niveaux (voir Annexe 10) :
§ Le premier fournit uniquement des informations sur le
lieu et répertorie les prestations disponibles
§ Le second ajoute une fonction de réservation en
ligne
§ Le troisième dispose en plus d'une base de
données utilisateurs, pour optimiser la personnalisation de la promotion
et commercialisation
§ Le quatrième y inclut en sus une gestion
correspond à la stratégie globale de la destination
Les PED s'en tiennent cependant souvent à un SGD de
niveau 1, par manque de ressources financières, de stratégie ou
de compétences en informatiques par exemple. C'est le cas de Madagascar,
dont le site madagascar-tourisme.com représente le SGD (voir
Annexe 11). Géré par l'Office National du Tourisme de Madagascar,
il fournit un ensemble d'informations à caractère
touristique : son histoire, les parcs nationaux, les modalités
d'arrivée, la météo ou tous autres types d'informations
pratiques. De plus, un grand nombre de prestataires y sont
référencés, catégorisés par coeur de
métier (Agences de voyages, Hébergement, Restauration et Tour
opérateurs) permettant à l'utilisateur d'organiser son
séjour. Les résultats obtenus présentent une description
rapide de l'hôte, ainsi un lien direct vers le site Web et les
coordonnées téléphoniques et postales de
l'opérateur sélectionné, pour en connaître davantage
ou entrer en contact.
L'hétérogénéité et la
diversité des prestations touristiques dans les PED, dont Madagascar ne
fait pas exception, a souvent conduit à une exclusion de ces derniers du
circuit traditionnel de distribution des produits touristiques. Le manque de
transparence de l'offre écotouristique (pas de normes ou de charte de
qualité) et la faiblesse de ses capacités d'accueil ne favorise
guère l'inversion de cette tendance. Pour palier à cette
distorsion, certains opérateurs n'eu le choix que de se soumettre aux
exigences de tours opérateurs réputés pour s'assurer un
revenu faible mais stable. Cependant, la montée en puissance de
l'e-tourisme tend à ouvrir de nouvelles opportunités à la
fois pour le consommateur et les acteurs d'amont. En court-circuitant le
processus de distribution traditionnel pour mettre ces deux parties directement
en relation, les TIC élargissent les possibilités de choix et de
comparaison pour le client et les moyens d'intégration et de promotion
pour les prestataires de services. L'exploitation de cette opportunité
est d'autant plus cruciale que la quasi-totalité des visiteurs de la
Grande Île proviennent des pays du Nord, dont la France essentiellement.
A cela s'ajoute l'intérêt croissant que portent les consommateurs
aux nouvelles formes de tourisme, plus respectueuse de l'environnement et dont
les prestations sont modulables et personnalisables. Une flexibilité
à laquelle l'e-tourisme répond bien mieux que la filière
globale traditionnelle.
La disparité et le manque de structure du secteur
écotouristique malgache demande davantage de coopération entre
secteur public et secteur privé, pour s'accorder sur les moyens à
développer pour promouvoir et consolider cette offre. La mise en place
d'un système de gestion des destinations est un outil essentiel à
l'élaboration d'une image touristique, à la promotion des
ressources touristiques et au renforcement des flux de fréquentation. Le
déploiement d'un tel dispositif doit être soutenu par les pouvoirs
publics, lesquels sont en charge d'aides au financement du projet, de
référencement des acteurs, de soutien d'actions de promotion, et
d'élaboration d'une stratégie touristique globale en accord avec
l'image mise en avant. Si Madagascar a bien amorcée ce processus en
confiant à l'Office National du Tourisme l'élaboration et la
maintenance d'un tel site, les améliorations en termes de
fonctionnalités et de simplification des opérations pour
l'utilisateur restent à faire. Mais cela ne pourra être
effectué qu'avec une amélioration globale et une meilleure
accessibilité aux moyens de communication sur l'ensemble du
territoire.
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