Ecotourisme: une amélioration de la contribution de la pratique touristique dans les PED ? Exemple de Madagascar( Télécharger le fichier original )par Mathieu Meyer Sup de Co Reims - Master en Management 2010 |
4.1.2 L'écotourisme, premier motif de visiteUne enquête Banque Mondiale (2003) fait état que l'écotourisme est la principale raison de visite invoquée par les arrivants (55%). La beauté des paysages et l'incroyable biodiversité des espèces place Madagascar parmi les premières destinations choisies sur ce critère, ses principales concurrentes se situant d'ailleurs essentiellement en Amérique Centrale. Le tourisme balnéaire « Soleil et Plage » en est la seconde raison invoquée (19%). Or, ces deux types de touristes envoient vers des visiteurs originaires du Nord. En effet, les traits du profil-type de l'écotouriste seraient ceux d'« un voyageur expérimenté d'âge moyen voire mûr, jouissant d'un haut niveau d'éducation et de revenus confortables, leader d'opinions et aimant partager ses expériences »29(*) [TIES, 2006]. Une étude menée dans ce cadre précise ce profil, précisant que les pratiquants de l'écotourisme avaient « entre 35 et 54 ans, possédaient à 82% un niveau d'éducation supérieur et voyageaient habituellement en couple »30(*). Ils sont pour la plupart ressortissants de pays développés, où la préservation de l'environnement tient une place de plus en plus prépondérante [Euromonitor International, 2008]. Ces caractéristiques expliquent que la quasi-totalité des voyages à destination de Madagascar provienne des pays du Nord, et plus particulièrement d'Amérique, du Royaume-Uni ou d'Allemagne. Ces pays, notamment les Etats-Unis et l'Angleterre, sont parmi les premiers à générer des écotouristes. 4.1.3 La faiblesse des liaisons internationales conditionne les arrivéesAu-delà des motifs écotouristiques, le taux d'arrivée sur l'Île Rouge des Français et des Mauriciens tient aussi à une raison plus pratique et évidente. L'accès à Madagascar pour un touriste international peut s'avérer relativement compliqué, du fait des faibles liaisons existantes (voir Annexe 12). Le transport aérien reste le moyen d'arrivée le plus utilisé. Huit compagnies internationales opèrent sur l'aéroport international d'Ivato, situé en périphérie de la capitale : § Air Austral (Réunion), § Air France (France), § Air Madagascar (Afrique du Sud, France, Italie, Kenya, Maurice, Réunion, Thaïlande et vols intérieurs), § Air Mauritius (Maurice), § Corsairfly (France), § Interair South Africa (Afrique du Sud), § Kenya Airways (Kenya), § South Africa Airways (Afrique du Sud) A cela s'ajoute la liaison maritime assurée par Mauritius Trochetia, reliant Madagascar à Maurice et à la Réunion. Au vu des destinations desservies par ces moyens de transports, la forte fréquentation de Madagascar par les touristes français et mauriciens semble s'expliquer plus aisément. Cependant, si le développement de l'écotourisme sur la Grande Île est dépendant d'une filière globale, laquelle est dominée par des tours opérateurs situés en aval et contrôlant les flux touristiques, l'écotourisme risque de perdre de son caractère alternatif et profitable aux communautés locales et de devenir une simple diversification de l'offre touristique [Lapeyre, Andrianambinina, Requier-Desjardin et Méral, 2007]. A défaut de règlementations de la filière, la possibilité de se mettre directement en relation avec les marchés émetteurs serait un moyen de contourner ces problèmes de répartition des pouvoirs. * 29 Traduction libre de l'anglais * 30 Traduction libre de l'anglais |
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