2.1.3 L'écotourisme, un mode de
valorisation communément adopté
Les communautés locales s'étant vues confier la
gestion des ressources naturelles, le choix des moyens de valorisation leur
incombait aussi. Parmi les activités les plus répandues figurent
l'apiculture, l'exploitation des plantes médicinales ou
l'écotourisme (terrestre et balnéaire). Ce choix de mis en avant
de la biodiversité n'est évidemment pas anodin : les
communautés percevant tout ou partie des revenus dégagés
par les activités respectueuse de l'environnement (loi GELOSE), elles
ont tout intérêt à profiter de ce formidable atout
-biodiversity pays for itself [Lapeyre, Andianambinina,
Requier-Desjardins et Méral, 2007]. De ce point de vue, la protection de
l'environnement dépasse la simple conservation, au sens de
« laisser intact ». La valorisation des
écosystèmes est un mode de protection actif, n'excluant pas les
populations locales, bien au contraire. Ces dernières, en tant que
gestionnaires des ressources naturelles, sont incitées à proposer
un mode l'exploitation durable du capital naturel. Ce passage d'un rapport
conflictuel pouvoirs publics / paysans prédateurs à un rapport
coopératif organismes de protection de l'environnement /
communautés implique aussi un changement dans l'approche que les
populations ont face à la Nature. Celle-ci n'est plus vue comme un moyen
de survie à court terme, mais comme un support de développement
sur le long terme, assurant des revenus, au moins complémentaires, bien
plus stables dans le temps.
Cette expansion de l'écotourisme, soutenue au moins
indirectement par les pouvoirs publics, marque aussi une modification dans les
comportements des communautés. Désormais responsable de leur
empreinte sur l'environnement, elles préfèrent le mettre en avant
pour le préserver et en soutirer des nouveaux revenus. S'il est vrai que
les bénéfices de cette activité touristique sont encore
faibles, ils sont tout de même devenus essentiels pour beaucoup de
communautés. Le secteur écotouristique est encore dans sa
jeunesse à Madagascar et les acteurs en dépendant ne sont pas
aussi organisés que ne le sont ceux profitant de la marque
« Parc Naturel Régional » en France. Le manque de
coordination et de cadre d'action défini fait que chaque partie prenante
agit indépendamment des autres, fragilisant la création d'une
synergie. Or, l'écotourisme, comme tout type de services, implique un
producteur et un consommateur. Si l'on a tenté de montrer ce que le
producteur (communautés, ONG) avait à gagner à
gérer intelligemment le patrimoine, une analyse du point de vue du
consommateur (touriste) peut aussi être pertinente.
|