Dans son histoire, la Chine a toujours
considéré l'Asie du Sud-Est comme son « pré
carré », en preuve les expéditions maritimes de l'amiral
Zheng He (\u25972ê®ç : Zhèng Hé)
de 1405 à 1433 sous la dynastie Ming. Ce dernier dans ses premiers
voyages explora toute l'Asie du Sud-Est, et fit reconnaître la Chine
comme la puissance hégémonique de la région. Il
n'hésita pas pour cela à mener une expédition militaire
sur l'actuel Sri Lanka, afin d'imposer l'hégémonie de la dynastie
impériale. Chaque dignitaire des royaumes vassaux devait alors venir
à Pékin offrir des offrandes à l'empereur en signe de
soumission, en échange la Chine assurait la paix dans la région.
Aujourd'hui, la Chine essaie de remettre la main sur cette zone
géographique majeure et même plus loin encore, jusque dans l'Asie
centrale.
En Asie centrale, c'est à travers ses liens avec la
Russie que le Chine essaie de s'implanter. En effet, Pékin et Moscou
estiment tous les deux que chacun est un partenaire efficace pour limiter
l'avancée des Etats-Unis dans la région, surtout depuis le
déclenchement de la guerre contre le terrorisme et l'invasion de
l'Afghanistan. Ces deux pays, à travers l'Organisation de
coopération de Shanghai (cf. page.51) renforcent leurs liens
stratégiques. Ici, la Chine rajoute ses intérêts
énergétiques avec les réserves pétrolières
et gazières du Kazakhstan qui se révèlent un atout vital
pour Pékin. En effet, la Chine essaie d'augmenter son approvisionnement
en pétrole tout en le sécurisant, ceux de l'Afrique passant par
voie maritime où stationne la 7e flotte américaine ne
sont pas considérés par Pékin comme étant
totalement surs.
Pour L'ASEAN, les choses sont différentes depuis la
mise en place en 2009 de la zone de libre échange. La Chine agit de
façon plus active (n'oublions pas que la première zone
d'investissement des firmes chinoises est l'Asie) dans cette région
spécifique pour
elle. Celle-ci essaie déjà d'internationaliser
sa monnaie, même si elle reste prudente pour éviter toute chauffe
du RMB, Hong Kong a déjà commencé à émettre
des crédits en RMB, tandis que des accords avec les banques centrales de
Corée, d'Indonésie, de Malaisie, d'Argentine, et de
Biélorussie ont été signés pour leur fournir du
RMB. La Chine utilise aussi ses énormes réserves de change afin
de mettre sous tutelle des pays dont les réserves sont faibles, et en
leur accordant des aides au développement ou des crédits à
taux zéro. Face à ces « aides » l'ASEAN
s'inquiète, car même si la Chine demeure un partenaire local
incontournable, ces derniers essaient de faire revenir à la table des
négociations les Etats-Unis absent sous la présidence Bush.
Néanmoins, au-delà de stratégies économiques visant
les pays membres de l'ASEAN, le développement militaire du pays
inquiète. D'après le livre blanc de janvier 2009, le marine
chinoise dispose depuis 2010 d'une force de projection englobant Taiwan et le
sud du Japon (green line), et devrait d'ici 2020 augmenter ses forces
pour atteindre toute l'Indonésie (blue line), enfin pour le
moitié du 21e siècle, le Chine pourrait
dépasser cette « blue line » et agir directement dans
l'Océan Pacifique. Cette montée en force de la marine chinoise
inquiète les membres de l'ASEAN ainsi que les Etats-Unis, et qui leurs
rappellent la montée en puissance identique du Japon au cours du
20e siècle.
Ainsi, la Chine essaie d'établir une politique
régionale auto-centrée sur elle-même. Cette politique
s'appuie sur des moyens économiques (firmes chinoises, aides au
développement...), ainsi que militaires. Face à cela, les Etats
de la région hésitent entre résistance et soumission
à la montée de la Chine.