d) Stratégie de diversification :
Les stratégies de diversification sont limitées
à un type d'entreprises, les entreprises d'Etat. Ces dernières
avant l'ouverture du pays en 1979 jouissaient d'un monopole, ce qui leurs
permettaient de s'ultra-spécialiser. Or l'ouverture du pays, et la
concurrence avec le secteur privé, obligèrent ces
dernières à se diversifier afin de résister à la
concurrence grimpante sur le marché domestique. Le PCC donna son accord
pour permettre à ces entreprises d'Etat de se diversifier autant sur le
marché domestique qu'à l'international. C'est ainsi qu'en 1987
après l'accord du gouvernement, la China National Chemicals Import
& Export Corporation (SINOCHEM) pu abandonner sa
spécialisation dans le commerce du pétrole, des engrais
chimiques, et des matières premières pour le
production d'objets plastiques, pour se diversifier dans
d'autres secteurs comme : l'agriculture, l'énergie, la finance... Le but
du gouvernement était de permettre la création de grands groupes
fortement compétitifs à la concurrence internationale, et ceci
fut un succès, en effet, le groupe SINOCHEM est depuis
classé dans Fortune Global 500.
e) Augmentation de l'efficacité :
Bien que la Chine soit un pays qui possède une main
d'oeuvre bon marché, cette dernière est quand même plus
élevée que celle qu'on peut trouver dans d'autres pays en voie de
développement, comme en Indonésie. En effet, les grandes
grèves du printemps 2010 ont amené à une
réévaluation de 20% du salaire minimum dans chaque région
de Chine, faisant passer ce dernier à 960 RMB à Pékin et
1030 RMB dans la province du Guangdong82. Face à cette
augmentée des coûts salariaux en Chine continentale, des
entreprises chinoises se mettent à délocaliser afin de
bénéficier de coûts plus bas dans d'autres pays. Cette
expansion des firmes chinoises commença dans les années 1990 vers
les pays membres de l'ASEAN, pour des entreprises travaillant dans le secteur,
de la fabrication d'appareils électroménagers, de l'automobile,
du textile et de l'industrie agroalimentaire.
De plus, on peut s'apercevoir que les entreprises qui sont
délocalisées réalisent des objets de faible valeur
ajoutée et d'un faible niveau de technicité. Ces derniers
produits qui sont sensibles aux variations des coûts de production font
la place en Chine continentale à d'autres industries, fabriquant des
objets plus contextes et de plus haute valeur ajoutée. Cette
méthode qui consiste à délocaliser des produits à
faible valeur ajoutée pour en accueillir d'autres de meilleure
qualité est celle du modèle du vol d'oies sauvages du professeur
en économie Kaname Akamatsu (cf. page.53). Après le
Japon et les Dragons d'Asie (Corée du Sud, Hong Kong,
Singapour, et Taiwan), c'est autour de la chine d'user de ce modèle de
développement économique.
82 Le Renminbin ou RMB (\u20154êl-? :
rénmínbì) est la monnaie officielle de la
République Populaire de Chine. Le taux était de 1€=9,0513,
le 28/02/2011.
Ce phénomène devrait continuer dans le temps
à se renforcer avec l'appréciation du RMB et l'augmentation
inévitable des coûts salariaux. Face à ces
phénomènes, les entreprises chinoises préparent leur
reconversion.
Ainsi, nous avons pu apprécier les facteurs
économiques majeurs à l'origine des stratégies d'expansion
des firmes multinationales chinoises. Ces derniers sont plus ou moins
prioritaires pour les entreprises et les attentes du gouvernement chinois. Bien
sur, il est possible de trouver d'autres facteurs pouvant avoir une importance
cruciale ou de réorganiser ces derniers (diviser par exemple, les
acquisition de technologies et de marques), mais le but de cette étude
est de permettre une compréhension globale de ces facteurs et non
d'établir une liste quantifiant tous ces derniers. Néanmoins,
même si les facteurs économiques peuvent répondre à
la majorité des questionnements sur les sources d'influence des
stratégies d'expansion des firmes chinoises, il faut s'intéresser
désormais au point de vue politique.
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