Les types d'activité à l'étranger,
même si elles se distinguent des formes d'expansion, sont à
étudier (au moins de façon très brève) afin de
mieux comprendre, de façon globale, l'expansion des firmes chinoises.
Ces dernières regroupent : les bureaux de représentation, les
agences, des bureaux de vente, des usines de fabrication, des centres de
sous-traitance, des centres de distribution... (Voir tableau
I.A.1).
Tableau I.A.1 : Types d'activités à
l'étranger
Source: China council for the promotion of international
trade.
L'analyse de ce tableau permet, tout d'abord, de montrer que
les entreprises chinoises qui s'installent à l'étranger exercent
plus d'une activité (trois en moyenne). Tous les types d'activité
sont concernés à part les agences, cependant l'échantillon
sélectionné par le conseil chinois pour la promotion du commerce
international (China Council for the Promotion of International Trade) reste
limité avec seulement 691
entreprises chinoises implantées à
l'étranger qui ont répondus à l'enquête. Cependant,
malgré un échantillon faible, on peut s'apercevoir que les
entreprises installées à l'étranger sont
multifonctionnelles. Certaines activités sont d'ailleurs facilement
connectées comme : les bureaux de représentation et les bureaux
de vente qui sont, de plus, les deux activités
privilégiées par les entreprises chinoises avec respectivement
20,12% et 27,93%. Ces deux types d'activités ont comme avantage commun,
de donner à l'entreprise une implantation directe, tout en gardant une
forme de souplesse. En effet de cette manière, l'entreprise peut mieux
observer les marchés visés et donc adapter ses exportations
à ces derniers, sans engager des montants d'IDE gigantesques et
difficiles à assumer pour elle-même. L'entreprise se limite ainsi
donc, à une R&D adaptative au marché local, et à une
prospective de nouveaux clients afin de pouvoir mieux écouler ses
produits. Cela permet donc de mieux comprendre les faibles montants
caractéristiques des investissements chinois qu'on a pu observer
précédemment (cf. page.28). Le choix de cette
activité peut aussi s'expliquer par le désir de ne pas trop
s'engager de la part des firmes chinoises, surtout s'il est difficile
d'intégrer le marché, et donc, un manque d'expérience de
la part des entreprises correspondantes. Cependant, pour pouvoir
véritablement confirmer cette hypothèse, il faut regarder s'il
existe des différences sur ce point précis, entre les
marchés développés et en développement.
Une autre notion intéressante à extraire de ce
tableau est celle des centres de soustraitance. Cette activité ne se
base pas sur la production d'un bien ou d'un service propre à
l'entreprise (comme pour l'usine de fabrication, en ce qui concerne la
production de biens), mais sur la signature de contrat de sous-traitance avec
d'autres entreprises. L'entreprise ne fournit ici aucun réel effort de
R&D afin de créer un produit spécifique, elle s'engage juste
à produire un bien ou un service qu'une autre entreprise ne peut ou ne
veut pas réaliser. Or dans ce tableau, on s'aperçoit que les
centres de sous-traitance sont plus choisis comme deuxième que
première activité par les entreprises chinoises, cette
activité est la seule dans ce cas de figure précis. Même si
aucun chiffre ne l'atteste, il semble logique d'avancer que l'activité
de centre de sous-traitance (qui est d'ailleurs la moins favorisée avec
à peine 6,37%) est sans doute liée à celle des usines de
fabrication. Ces dernières (7,67%) choisissent en effet,
l'activité de sous-traitance comme apport de revenu
complémentaire, si la production n'est pas à sa cadence maximale.
L'usine de
fabrication peut alors compléter une chute des ventes
directes par un contrat de soustraitance pour une autre entreprise, qui elle,
connaît un excès de demande. Cependant, les usines de fabrication,
en tant que première activité, remplissent d'autres rôles.
Les usines de fabrication peuvent remplir différents objectifs selon si
elles sont rachetées ou si elles sont construites à partir de
rien (greenfield investment). Si elles sont le fruit d'une
acquisition, le but peut être double : acquisition d'une technologie et
entrée sur un marché. Si elles sont le fruit d'une
création, elles ont surtout pour but l'inondation d'un marché par
un produit spécifique maîtrisé par l'entreprise
créatrice. Or, pour donner une réponse définitive et
claire, il faudrait mettre ces données en relation avec les formes
d'expansion privilégiées par ces mêmes entreprises.
La dernière notion intéressante soulevée
par ce tableau est : les inconnus. Il semblerait en effet, que près de
120 entreprises chinoises sur 691, soit 17,37% soient incapable de
définir quel type d'activités elles mènent à
l'étranger. Cette réponse peut sembler étonnante de la
part de firmes menant des activités à l'étranger. Ceci
peut montrer un autre aspect des firmes multinationales chinoises : une
difficulté à définir une stratégie claire et se
lancer sur des phénomènes d'opportunité. Certes, ceci ne
concerne pas de grands groupes chinois somme Haier ou Lenovo,
mais peut faire écho à certaines entreprises d'Etat mal
préparées à une expansion internationale et qui
connaissent par le suite des difficultés. Il semblerait logique pour les
grands groupes de posséder plus de trois activités, mais quatre,
cinq, six voir beaucoup plus. Activités toutes complémentaires
afin de mener des projets clairs et précis de grandes envergures.
Ainsi, les firmes chinoises possèdent un large panel
d'activités, qui peut autant laisser supposer des points forts que des
faiblesses profondes. Cependant, pour pouvoir mieux se faire une idée
sur cette situation, il faut mieux laisser de côté pour l'instant
les types d'activités afin de se concentrer sur les formes d'expansion.
Ces dernières permettent de se faire une meilleure idée des
entreprises chinoises, et de leurs aptitudes à s'étendre sur les
marchés mondiaux. En effet, certaines formes d'expansion laissant, plus
ou moins, apercevoir un certain niveau d'expérience.