WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude comparative des procédures d'attribution des titres d'exploitation forestière Cameroun - République du Congo

( Télécharger le fichier original )
par Stephen Mongkuo NOUNAH
Université de Limoges - Master 2 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion

Il a été question comme nous l'avions suggéré dans notre introduction de faire une étude comparative des législations camerounaise et congolaise sur les procédures d'attribution des titres d'exploitation forestière. Il fallait répondre si ces procédures répondent à des exigences de transparence et de durabilité de ces deux pays. Une analyse critique de ces procédures nous a permis de comprendre qu'avant d'aborder la question des procédures d'attribution proprement dite, nous devrions nous attarder le statut de l'exploitant forestier qui est au Cameroun la condition sine qua none de l'attribution des grands titres d'exploitation. Pour postuler à une vente de coupe ou à une concession forestière il fallait être agréé à l'exploitation forestière selon une procédure bien définie par la loi forestière camerounaise. Or en République Démocratique du Congo, le législateur n'a pas voulu faire de l'exploitation forestière une profession et n'a pas jusqu'à lors envisagé mettre sur pied un cadre juridique destiné à faire de l'exploitation forestière une profession. Considère t-il l'exigence d'une profession bien réglementée comme étant un frein à la rentabilité économique ou alors la considère il comme une lourdeur administrative inutile ? Il est tout cas difficile de lire dans les intentions du législateur, mais notre humble avis permet de pencher pour la seconde hypothèse compte tenu des expériences du Cameroun par exemple qui, on peut le dire est loin d'avoir porté du fruit.

Par la suite, nous avons abordé le second temps fort de notre travail qui consistait à commenter les cadres légaux des procédures d'attribution proprement dite. Deux grands modes d'attributions existent en tous cas dans ces différentes législations. La procédure de gré a gré et la procédure d'adjudication ou encore vente aux enchères des ressources forestières. La loi camerounaise du 20 janvier 1994 sur le régime des forêts, de la faune et de la flore et un de ses décrets d'application notamment celui d'août 1995 sur le régime des forêts sur venu matérialiser l'intention du législateur de faire de la bonne gouvernance en matière forestière une réalité. Ceci en consacrant la procédure d'adjudication comme étant la seule procédure d'attribution valable pour les grands titres. Les petits titres quant à eux ont d'abord dans un premier temps été attribués de gré à gré ; principalement les permis d'exploitation, les autorisations personnelles de coupe et les autorisations de récupération. C'est par un décret du 27 janvier 2006 modifiant l'article 86 du décret de 1995 que le législateur camerounais est venu changer de gré à gré en adjudication la procédure d'attribution des petits titres d'exploitation. Le législateur congolais quant à lui est venu relayer les bonnes initiatives du législateur camerounais en faisant de la procédure d'adjudication le principal mode d'acquisition des concessions forestières. C'est également une importante avancée du législateur qui bien entendu mérite d'être peaufinée avec les expériences que le Cameroun a vécu en en la matière. Mais la mise sur pied de la législation forestière congolaise bien qu'elle ait évoluée lentement, évolue sûrement. La mise sur pied d'un plan de zonage participatif en incluant les communautés concernées par la forêt est une condition indispensable à la création d'un cadre formel destiné à l'attribution des titres d'exploitation forestière.

Une procédure transitoire dite procédure de conversion a été mise sur pied afin de rendre conforme les titres en cours de validité à l'esprit que le législateur a voulu imprimer à la loi forestière congolaise. Il faut avouer que de la société civile a été d'un grand apport dans le processus jusqu'ici et pourra rendre au moins perfectible le cadre formel des procédures d'attribution des titres d'exploitation forestière en RDC. La procédure de gré à gré pour l'acquisition des permis de déboisement aura quand même été compréhensive mais l'on se pose beaucoup de question quand à l'avenir de la loi forestière congolaise. Cette interrogation va à l'endroit de la seule disposition de l'article 86 de la loi forestière congolaise qui prévoit une procédure d'exception de gré à gré en matière d'attribution des concessions forestières. On comprend l'exigence de rentabilité économique du législateur congolais qui prévoit une alternative au cas par exemple où il n' y aurait pas d'adjudicataire pour une forêt à concéder. Mais, il aurait été souhaitable que des précisions soient apportées dans la loi forestière en ce qui concerne les modalités d'attribution de gré à gré qui est bien entendu exceptionnelle. Cette précision nous éviterait d'être sceptique quant aux bonnes intentions du législateur. On le dit surtout à la vue des conséquences négatives en termes de trafic d'influence et de corruption que connaît le domaine de l'exploitation forestière, surtout en matière d'attribution des grands titres d'exploitation.

La législation camerounaise et congolaise ont-elles sur le plan écologique su combiner les exigences de rentabilité économique et écologique ? Nous louons les bonnes intentions du législateur camerounais qui cherche à parfaire les modalités d'adjudication au moins sur le plan normatif. Mais les bonnes lois seulement ne suffisent toujours pas surtout lorsqu'elles présentent des failles à corriger. Mais la volonté réelle de changer qui n'est pas forcément liée avec la pression des bailleurs de fonds est indispensable pour le bon fonctionnement des procédures d'attribution des titres d'exploitation forestière. Mais il faut le noter, comme nous le fait remarquer le législateur congolais qu'une législation se construit au jour le jour.

Quant à la législation congolaise on lui accorde encore le bénéfice du doute. Mais le seul fait d'avoir envisagé la procédure d'adjudication comme principale procédure d'attribution des titres d'exploitation des grands titres, et d'avoir été ouvert aux organisations de la société civile qui participent de façon effective dans le processus de mise en oeuvre de la loi forestière est un élément déterminant. Une tournant décisif dont seul l'avenir témoignera de la bonne fois du législateur. Quelle procédure d'attribution des titres d'exploitation forestière type pour le Cameroun et la RDC ? La réponse n'aura certainement pas été trouvée dans les recherches que nous avons effectuées. Mais elles auront quand même donné des axes de réflexion au législateur et au monde scientifique à ce sujet.

TABLE DES MATIERES

Sommaire...................................................................................................2

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo