3.1.4. Bénéficier d'un appui en aide
alimentaire
L'aide alimentaire est très souvent utilisée
pour encourager les personnes qui font les fosses fumières par un don
gratuit ou une vente des vivres à un prix modique. En ce moment, les
familles insécures qui ne remplissent pas ce critère sont
d'office écartées. Dans cette localité, on constate
souvent la présence d'une aide alimentaire non ciblée faite avec
un apport propre des bénéficiaires. La période de ces
aides correspond très souvent au temps de soudure et les personnes les
plus vulnérables sont exclues car ne pouvant pas contribuer. Les
groupements villageois négocient l'aide alimentaire pour leurs
adhérents. C'est l'un des nombreux avantages d'en être membre.
Cette stratégie sera représentée par le code « Aid
».
3.1.5. Obliger de vendre des animaux
Cette pratique est très répandue et c'est le
principal but de l'élevage. Très souvent, les sommes
engagées dans l'achat de grains pendant ou juste après les
récoltes proviennent de la vente d'animaux d'élevage. La vente
des animaux devient nécessaire quand le stock céréalier
est insignifiant et que les premières récoltes ne sont pas encore
prêtes. La décision de vendre son animal est lié non
seulement au prix des céréales en cours mais aussi de la taille
de l'animal. Des chefs de ménages nous ont fait savoir que très
souvent, juste après les récoltes, les prix des
céréales sont très intéressants mais en ce moment
la plupart des animaux sont jeunes et leurs prix marchands très
d'où l'énorme difficulté de s'approvisionner en
céréales à cette période. Le code utilisé
pour représenter cette stratégie est « VentA ».
3.1.6. Obliger de vendre d'autres biens
Dans notre échantillon, le bien le plus couramment
vendu est la bicyclette. Or, celle-ci est le moyen de transport
privilégié en zone rurale. Les ménages qui ont
déclaré avoir vendu une bicyclette n'avaient pas d'animaux
d'élevage en leur possession en ce moment. Cette stratégie sera
représentée par le code « VentB ».
3.1.7. Obliger de travailler dans le champ d'autrui
Elle est une stratégie que les chefs de ménage
n'aiment pas trop aborder car elle manifeste de l'incapacité d'assurer
la survie de leurs familles et la dépendance par rapport aux autres. Le
travail dans le champ d'autrui peut faire l'objet d'un payement en nature ou en
espèces. En nature, le travailleur reçoit après sa
journée de travail des vivres, très souvent c'est le sorgho
blanc. Cette forme devient de plus en plus rare car il est moins coûteux
de donner la liquidité que de payer avec des vivres et cela se justifie
par le fait que le prix des céréales est élevé
à cette période. Le travail dans le champ d'autrui appelé
dans la zone « ko gara » est vu comme une activité
dégradante. Les jeunes refusent souvent de s'y adonner même dans
des situations de pénurie céréalière. Elle
échoît alors à de petits groupes d'enfants désireux
d'avoir de quoi préparer les fêtes à venir ou satisfaire
les menus besoins. Dans des situations de crises
céréalières aiguës un programme est souvent
effectué avec le chef de ménage. Certains ont fait cas d'un
travail de trois jours sur le champ familial et un jour pour le « ko gara
». Pour d'autres, c'est le travail dans le champ commun jusqu'à
midi et l'après midi chacun peut travailler dans son champ ou aller
ailleurs
Des chefs de ménage ont affirmé qu'il y a eu des
années où ils se sont décidés à ne pas
travailler dans le champ d'autrui tellement l'activité est humiliante.
Cette stratégie est représentée par le code « Gara
».
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