1.2.2. Estimation des produits
Elle est effectuée à partir de l'estimation de
la production totale de la campagne agricole 2003-2004. Cette estimation est
effectuée par parcelle, par spéculation en unité de mesure
locale. Un étalonnage de ces unités est effectué en vue
d'homogénéiser celles-ci. Les données mercuriales sur le
cour des productions végétales utilisées sont fournies par
la Direction Provinciale de l'Agriculture, de l'Hydraulique, et des Ressources
Halieutiques du Zondoma. Deux marchés ont été
identifiés pour le suivi des données mercuriales. Il s'agit du
marché de Gourcy et du marché de Tougo. Nous avons choisi
d'utiliser les données mercuriales de février 2004 pour
être en conformité avec la période de l'enquête. Ces
données sont consignées dans le tableau suivant.
Tableau 7: Données mercuriales du mois de
février 2004.
Spéculations
|
Sorgho * (FCFA)
|
Mil * (FCFA)
|
Maïs * (FCFA)
|
Arachide* (FCFA)
|
Sésame* (FCFA)
|
Haricot* (FCFA)
|
Marché de Gourcy
|
8 000
|
8 250
|
7 500
|
6 000
|
18 000
|
10 500
|
Marché de Tougo
|
8 000
|
9 500
|
-
|
6750
|
-
|
10 800
|
Prix moyen
|
8 000
|
8 875
|
7 500
|
6 375
|
18 000
|
10 650
|
Source : Données de DPAHRH / Z
(Février, 2004). NB : - = données manquantes.
* = L'unité de mesure est le sac de 100 Kg. L'unité
de mesure utilisée est le sac de 100 Kg.
Après avoir défini la procédure
utilisée pour l'estimation des produits et des charges
intéressons-nous à présent aux résultats des
indicateurs retenus.
1.2.3. Résultats des indicateurs retenus
Le profit est l'un des indicateurs que nous avons
utilisé. Il est la différence du produit brut et des charges
totales d'où la formule profit = PB - CT. Avec PB, le produit Brut et CT
la charge totale. Le revenu agricole qui est la différence du produit
brut et des charges réelles. Celles-ci représentent les charges
qui ont occasionné une sortie effective d'argent. Les autres indicateurs
utilisés sont : le produit brut, qui est la valorisation des productions
réalisées sur l'exploitation, les charges variables et les
charges fixes. Pour uniformiser ces résultats et les rendre comparables,
nous ramènerons les différentes valeurs trouvées à
l'hectare.
Tableau 8 : Résultat des indicateurs
retenus
Indicateurs
|
Strate A (F CFA)
|
Strate B (F CFA)
|
Profit par hectare
|
- 16 715
|
- 14 035
|
Revenu par hectare
|
23 284
|
25 964
|
Charges variables par hectare
|
11 298
|
15 286
|
Charges fixes par hectare
|
47 599
|
43 820
|
Charges globales par hectare
|
58 898
|
59 107
|
Source : Données de
l'enquête
Le résultat montre que l'exploitation agricole vue
comme une entreprise fonctionne à perte. Que ce soit dans la strate A ou
dans la strate B la perte est observée ! Dans la strate A, elle se
chiffre à - 16 715 F CFA par hectare (Ha) et dans la strate B, elle est
de - 14 035 F CFA soit une moyenne de - 15 375 F CFA pour chaque hectare
exploité.
Le revenu agricole par hectare est de 23 284 F CFA pour la
strate A et 25 964 F CFA pour la strate B, ce qui donne une moyenne de 24 624 F
CFA. Cet indicateur est plus pertinent pour une analyse au niveau paysan car
les charges calculées ne sont pas perçu comme telles. Le revenu
agricole mesure la quantité d'argent et de produit que l'exploitation
met à la disposition du chef de ménage pour entretenir sa famille
et constituer sa propre fortune. La superficie moyenne exploitée est de
3,34 Ha dans la strate A et 3,905 Ha dans la strate B soit une moyenne
d'échantillon de 3,62 Ha. C'est dire que le revenu moyen des cultures
pluviales est de 933 989 F CFA par ménage.
Les charges variables par hectare sont inférieures au
revenu soit 11 298 F CFA pour la strate A et 15 286 F CFA la strate B soit une
moyenne de 13 292 F CFA. C'est dire que les producteurs arrivent à
couvrir les charges variables. Cela peut s'expliquer par la faiblesse des
charges allouées annuellement à l'exploitation.
Par contre pour les charges fixes nous constatons qu'elles
sont très supérieures au revenu agricole. Elles
représentent presque le double du revenu agricole. Nous sommes dans une
situation où le revenu agricole ne couvre pas les charges fixes. C'est
dire que le capital d'exploitation n'est pas rentabilisé. Pour la strate
A la valeur des charges fixes est de 47 599 F CFA par Ha et pour la strate B,
43 820 F CFA par Ha soit une moyenne de 45 710 F CFA.
Les revenus, les profits sont relativement faibles. On peut
considérer qu'ils sont en partie sous-évalués. En effet,
les personnes enquêtées doivent faire appel à un travail de
remémoration important surtout qu'à la récolte la mesure
des quantités engrangées n'était pas une
préoccupation. De plus, selon Gondard-Delcroix et al (2004),
l'instabilité des revenus agricoles est due notamment aux fortes
variations que peuvent connaître les prix des produits agricoles. En
effet, selon DPAHRH / Z pour le même mois de l'année,
février 2003 et février 2004, le sac de 100 Kg de sorgho avait
une valeur mercuriale moyenne respective de 15 500 et 8 000 F CFA. C'est dire
que le prix est passé du simple vers le double.
Les résultats des indicateurs ci-dessus permettent une
analyse économique des exploitations agricoles. Dans le cadre de la
sécurité alimentaire des ménages il est plus
intéressant d'approfondir cette analyse. Selon PSAZ (2003-c), la
principale destination de la production vivrière est l'autoconsommation
et les produits les plus consommés sont les céréales.
Alors faisons une analyse de la disponibilité des vivres dans les
ménages.
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