SECTION II : LA SITUATION DE L'EMPLOI
Elle s'articule autour de l'environnement de l'emploi et des
problèmes du marché de l'emploi.
A - L'ENVIRONNEMENT DE L'EMPLOI
Le tableau suivant retrace le bilan démographique et
global sur l'emploi.
Tableau n°1 : Bilan démographique et global
de l'emploi de 1975 à 1990
N°
|
|
1975
|
1980
|
1985
|
1990
|
1
|
Population totale
- Rurale
- Urbaine
- Ivoirienne
- Non Ivoirienne
|
6 709 000
4 563 000
2 145 700
5 230 000
1 470 000
|
8 000 000
4 900 000
3 100 000
6 100 000
1 900 000
|
9 407 000
5 357 000
4 050 000
7 055 000
2 352 000
|
11 217 000
5 890 000
5 320 000
8 266 000
2 951 000
|
2
|
Population active
|
2 555 000
|
3 264 000
|
3 264 000
|
4 593 000
|
3
|
Population occupée
- secteur agricole
- secteur moderne
- secteur informel
|
2 485 000
1 900 000
340 000
245 000
|
3 154 000
2 284 000
440 000
430 000
|
3 630 000
2 547 000
405 000
678 000
|
4 313 000
2 964 000
385 000
964 000
|
4
|
Sans emploi
|
70 000
|
110 000
|
182 000
|
280 000
|
5
|
Taux de chômage
|
2,7
|
3,4
|
4,8
|
6,1
|
Source : Estimation DERT/MTFRA
Ce tableau ci-dessous montre une évolution nette aussi
bien de la population totale et la population active, que des sans emplois. Ces
derniers ont vu leur nombre augmenté de 70 000 à
280 000 entre 1975 et 1990, soit un taux de chômage évoluant
de 2,7% à 6,1% de la population active.
De plus, il apparaît que la population des
« occupés » a la même configuration que celle
des actifs. Le secteur agricole continue de dominer. On note une augmentation
du secteur informel et une baisse nette du secteur moderne de 1975 à
1990. Au total, il y a donc le besoin réel d'emploi car le chômage
prend une proportion considérable.
Le tableau suivant présente l'évolution du flux
des demandes, offres et placements de 1982 à 1991.
Tableau n°2 : Evolution du flux des demandes, offres
et placements de 1982 à 1991
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
Demandes
|
32 152
|
66 459
|
50 832
|
49 272
|
52 855
|
47 110
|
48 171
|
36 231
|
37 281
|
41 314
|
Offres
|
9 217
|
6 905
|
4 088
|
6 907
|
8 367
|
8 144
|
6 761
|
5 O36
|
5 147
|
6 202
|
Placements
|
6 175
|
5 635
|
3 346
|
4 571
|
5 309
|
5 609
|
3 992
|
3 228
|
3 086
|
3 504
|
Offres non satisfaites
|
2 502
|
1 270
|
2 336
|
2 336
|
3 058
|
3 058
|
2 769
|
1 808
|
2 061
|
2 693
|
Source : OMOCI (service statistique)
A l'analyse, il ressort de ce tableau que les demandes
d'emploi augmentent alors que les offres d'emploi et les placements suivent une
diminution progressive de 1982 à 1991. De sorte que le taux de
couverture des demandes d'emploi par rapport aux offres diminue.
Tout cela traduit en fait, les difficultés de
placements liées à l'environnement économique
précaire et à situation de monopole de l'OMOCI.
Il apparaît par conséquent, des problèmes
du marché de l'emploi.
B - LES PROBLÈMES DU MARCHÉ DE L'EMPLOI
Ils concernent en particulier l'inadaptation des offres et des
demandes ainsi que le dysfonctionnement du marché de l'emploi.
1 - L'inadaptation des offres et des
demandes
Il y a des déséquilibres sur le marché du
travail. Ils se manifestent sur le plan structurel par une insuffisance des
offres par rapports aux demandes d'emploi. Cette inadaptation des offres et des
demandes pourrait s'expliquer par plusieurs facteurs.
En effet, la croissance naturelle de la population
(près de 4% entre 1985 et 1990) associé à une forte
immigration démographique, créent un déséquilibre
entre le rythme de croissance des demandes d'emploi et celui des offres.
D'une part, les demandes d'emploi sont de loin
supérieures aux offres présentées par les entreprises et
cela à la faveur des mesures d'ajustement structurel qui ont conduit
certaines entreprises publiques à compresser. De ce fait, les demandes
ont connu une tendance à la hausse chaque année avec
l'arrivée de nouveaux jeunes diplômés.
Il faut, d'autre part, mentionner le retard du système
de formation à s'adapter aux changements qui ont lieu sur le
marché de l'emploi.
2 - Le dysfonctionnement du marché
Le fonctionnement du marché du travail doit conduire
à créer des conditions favorables au rapprochement des offres et
des offres et des demandes. L'inadaptation des offres et des demandes de
main-d'oeuvre a plutôt conduit à un dysfonctionnement de ce
marché à telle enseigne qu'il est resté
déprimé au cours des dix (10) dernières années. Le
taux de chômage était élevé.
Le mauvais fonctionnement s'est traduit par une contraction de
l'emploi dans le secteur moderne et ainsi la plupart des nouveaux venus se sont
tournés vers le secteur moderne et ainsi la plupart des nouveaux venus
se sont tournés vers le secteur non structuré. Par
conséquent, la gestion des compressions du personnel en cette
période des programmes de stabilisation économiques s'est
avérée difficile.
CHAPITRE II : LA REFORME DU MARCHE DU TRAVAIL EN
CÔTE D'IVOIRE
Au cours des années quatre-vingts, la conception
collective qui sous-tendait le marché du travail suscita des critiques
de plus en plus nourries ; ces critiques furent entérinées
par le FMI qui observa que c'était sur le marché du travail que
l'action réformatrice avait été la moins marquée.
Par exemple, jusqu'à cette époque, c'était le code du
Travail de 1964 qui réglementait les relations professionnelles.
Plusieurs mesures sont prises afin de redonner au pays une
compétitivité sur le plan international avec une économie
efficiente et moins rigide. Elles ont porté exclusivement sur la
libéralisation du placement en 1991 suivie de la flexibilité des
effectifs et celle des rémunérations.
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