INTRODUCTION :
L'agriculture sénégalaise constitue l'un des
principaux secteurs économiques du pays. En plus d'occuper 60% de la
population, elle contribue à hauteur de 11%2 à la
formation du PIB.
Malgré toutes ces performances, le secteur est
confronté (depuis les années 70 et cela à la suite de la
sécheresse et des programmes d'ajustement structurel) à
d'énormes difficultés d'ordre économique, structurel et
politique. Cette crise a eu pour répercussion le maintien de
l'agriculture dans une logique d'agriculture familiale
caractérisée par un faible niveau d'équipement, une main
d'oeuvre peu qualifiée et des rendements très faibles.
L'inadéquation des programmes agricoles menés
jusque là explique en grande partie cette image hideuse que
présente ce secteur. En effet au lendemain des indépendances, la
plupart des politiques agricoles avaient mis de côté
l'investissement sur le capital humain au profit de l'investissement massif
dans les autres facteurs de production.
Par ailleurs, face à la mondialisation
caractérisée par une forte société de consommation,
l'agriculture a de nombreux défis à relever d'une part et fait
l'objet de plusieurs enjeux d'autre part. Ces défis tournent autour de
la production, de la qualité, de la technologie et surtout au
défi de marché (manque de marché d'écoulement des
produits entre autre...). Pour autant, depuis quelques années, l'Etat a
initié une nouvelle politique agricole qui place l'agriculteur an centre
du développement de ce secteur stratégique. Il s'agit de la
nouvelle stratégie nationale de formation agricole rurale (SNFAR) qui
est basée sur la formation des exploitants agricoles. Cette SNFAR est
appuyée par la loi agro-sylvopastorale pour mieux organiser le secteur
de l'agriculture en particulier et le monde rural en général. Ces
nouvelles stratégies de développement de l'agriculture prennent
leur départ à l'intérieur de l'exploitation agricole. En
d'autres termes, dans ces stratégies, l'Etat semble avoir compris
l'idée selon laquelle, il ne saurait y avoir de développement
agricole sans le développement des exploitations.
L'éducation et la formation constituent de nos jours les
principaux leviers sur lesquels toute politique agricole devrait se baser
pour influer sur le capital humain des
2 Programme d'appui au renforcement
des capacités des acteurs du monde rural au Sénégal :
bilan et perspective phase 1999-2002 ; bureau d'appui à la
coopération sénégalo-suisse
exploitations agricoles. Toutefois, il ne faudrait pas que ces
leviers soient perçus comme des programmes prêts à l'emploi
c'est-à-dire des programmes conçus à l'insu des
agriculteurs. A cet effet, il est important de connaître les demandes
d'éducation et de formations des agriculteurs et ceci dans le but de
minimiser toute possibilité d'échec de ces politiques agricoles.
Cependant la seule connaissance de la demande d'éducation et de
formation des agriculteurs ne saurait en elle seule suffire, il faut
également s'intéresser aux revenus de ces derniers. La
connaissance des revenus des agriculteurs permet d'imaginer le calcul
économique que fera l'agriculteur en terme de rentabilité de la
formation. Effectivement, si le gain de la formation ne compense pas le temps
que l'agriculteur consacre à la formation, il aura tendance à se
désintéresser de celle-ci. Ainsi le revenu de l'agriculteur est
un assez bon indicateur de la réussite ou pas des politiques agricoles
basées sur la formation agricole rurale en particulier et le
développement du capital humain en général.
C'est dans le but de comprendre tous ces paramètres que
nous entreprenons cette recherche. En effet une évaluation des revenus
des agriculteurs, de leurs demandes d'éducation et de formation et leurs
capacités contributives permettra de mieux appréhender cette
problématique.
Pour ce faire notre mémoire sera structure en trois
grandes parties :
Le cadre de référence en est la première,
il présente dans un premier point la revue critique de
littérature, le cadre conceptuel en est le deuxième point et la
problématique le dernier.
La deuxième partie porte sur le cadre de l'étude et
la méthodologie. Elle présente entre autre la zone
d'étude, la population cible et les outils de collecte de
l'information.
La troisième partie repose sur l'analyse des
résultats et la présentation des propositions d'orientation.
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