Paragraphe II: Dans le domaine socioculturel.
Le mariage entre ces deux tendances n'est pas évident.
Fortement influencé par les idées et les attitudes que lui
communiquent les médias modernes, mais continuant à se
référer aux vestiges plus ou moins actifs de son éducation
traditionnelle, le citoyen dogon est continuellement tiré à hue
et à dias.
La culture dogon se trouve à la croisée des
chemins. Elle doit servir d'inspiration pour une société qui
cherche de manière souvent désespérée ses
repères, mais a-t-elle suffisamment évolué elle-même
pour pouvoir donner des réponses satisfaisantes à ceux qui la
sollicitent?
D'une part il faut noter que les tabous engendrent souvent des
superstitions qui sont facteurs de retardement, car elles sont filles de
l'ignorance et ne survivent que grâce à celle-ci.
Un très grand nombre de dogon croient encore par les
temps qui courent aux présages et aux influences occultes. Cette
disposition d'esprit les rend vulnérables à toutes sortes
d'impulsions instinctuelles qui sollicitent leur être profond et
l'emporte vers les sphères sécurisantes des traditions.
C'est dans cette optique que l'on peut situer ces interdits
qui, empêchent dans certains milieux, aux femmes qui
présenteraient des signes distinctifs dits maléfiques; ou qui
empêchent les nobles de s'adonner à des travaux comme ceux de la
forge. Même, lorsque cette activité est
rémunératrice.
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