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Analyse de la rentabilité financière des centres de café dans la région de Baptiste-Belladere.

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par Pierre ANTOINE
Faculte d'Agronomie et de Medecine Veterinaire (FAMV) de l'Universite d'Etat d'Haiti (UEH) - Ingenieur-agronome 2011
  

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2.4.- Les contraintes liées à l'évolution de l'industrie caféière en Haïti

Nous avons vu tantôt que la production caféière ne cesse de chuter en dépit de lourds investissements qui sont consentis à ce niveau, ces dix (10) dernières années. Dans cet ordre d'idées, il nous est indispensable de présenter les principales contraintes capables d'influencer directement le niveau de production des centres de traitement. Ainsi, nous tenons à attirer l'attention des lecteurs sur les maladies et les pestes qui, en amont de la filière, ont des effets néfastes sur le flux de production des centres.

Les maladies sont nombreuses et fréquentes chez les caféiers. Parmi les plus connues, on a les pourridiés des caféiers dont les agents causaux sont des champignons appartenant aux groupes des ascomycètes et des basidiomycètes. Les premiers comprennent les Roselinia bunodes Berk, Roselinia pepo Pat., Roselinia arcuta responsables de la pourriture noire des racines et Roselinia necatrix responsable de la pourriture laineuse tant disque les seconds comprennent : Leptosperus lignotus (pourriture blanche), phelimus lamaensus (pourriture brune), Gadema pseudoterrum (pourriture rouge). Ces maladies causent des dégâts les plus importants sur le plan économique (ANGRAND, 2008).

Quant aux pestes, notre choix a été porté les scolytes du caféier, notamment les scolytes des cerises (Hypotenemus hampei), considéré comme le principal fléau des caféières aujourd'hui. En effet, suite à l'attaque du scolyte, on peut perdre du quart à plus de la moitié de la récolte. En cas d'attaques sévères, les dégâts arrivent jusqu'à 80%. Le café avec un pourcentage aussi élevé de grains attaqués par les scolytes imposera aux centres un taux de triage donc de rejets importants et sera vendu à un vil prix au niveau des marchés local et Dominicain (ANGRAND, 2008).

De plus, la position géographique des centres, l'insuffisance des infrastructures existantes, auxquels s'ajoute le manque d'esprit d'entreprises des entrepreneurs, la faiblesse des fonds de roulement et autres, sont autant de problèmes qui ne plaident pas en faveur de l'évolution des centres (APKAB, 2007).

2.5.- Différentes interventions relatives au café

Le début du déclin de le caféiculture a commencé au cours de la décade de 1960. Elle connut une reprise dans les années 1970. Au milieu des années 1980, des événements à caractère national et international entraînèrent la crise actuelle. Les conséquences furent catastrophiques sur la filière. Les grandes maisons d'exportation tentèrent d'assumer la crise internationale en répercutant la baisse des cours sur le prix d'achat tout en maintenant leur marge, ce qui entraîna pour le producteur une vente à perte. En dépit de ces contraintes majeures, le café conserve encore une place dans l'économie nationale. Rappelons rapidement quelques-unes des interventions.

Tout d'abord, la création du Code du Café par un décret- loi du 6 novembre 1942 en vue de réglementer l'industrie caféière en Haïti. Mais, ce Code n'étant pas tout à fait conforme aux réalités du pays (puisqu'il n'est plus respecté) est considéré inadéquat dans le contexte de la production caféière actuelle.

En 1958, le Code du Café est devenu lois sous le régime de  François DUVALIER. Il a été conçu comme pour réglementer tous les aspects de la filière, depuis la conduite des caféiers et de la récolte jusqu'aux procédés utilisés dans les usines de transformation, les obligations des intermédiaires et le transport du café vers les marchés. Il prescrit des pénalités sévères (y compris des peines de prison) pour toute personne dans la filière qui violerait ses dispositions (APPOLON, 1994, cité par : PASQUETTI, 2007). Le 7 mars 1958, la loi organique du DARNDR (Département de l'Agriculture, des Ressources Naturelles et de Développement Rural) initie au sein de la division de l'agriculture une section de café et de cacao.

Le 19 août 1958, la restructuration de l'Office National du Café a donné naissance à l'Institut Haïtien du Café et des Denrées d'Exportation (IHPCADE). Cet organisme avait pour mission de promouvoir la production, la commercialisation, la standardisation, l'industrialisation du café et le contrôle des autres denrées d'exportation. Il était chargé également d'élaborer des plans de rénovation de la caféiculture et des autres denrées, d'analyser les marchés et d'étudier l'évolution du commerce. Dans la réalité, cette institution ne concernait que la production et le commerce du café.

Le programme Petits Planteurs Café (PPC) fut mis en place entre 1975 et 1981.Il était appliqué dans 7 grandes zones caféières haïtiennes. Il s'agissait d'améliorer la quantité et la productivité du café, grâce à la vulgarisation de paquets techniques (utilisation d'engrais, régénération des plantations, implantation de variétés nouvelles, etc.) et à l'accès facilité au crédit. Le programme entraîna l'expansion des jardins caféiers. Cependant, il buta sur le volet de promotion de la taille des arbres. Celle-ci était en concurrence avec les activités dans le jardin vivrier. Les traces du programme PPC peuvent être observées à Baptiste. On note quelques vestiges d'usines, et la demande d'engrais était réclamée avec insistance.

Le 2 Avril 1981, l'Office de Promotion des Denrées Exportables (OPRODEX) remplace l'IHPCADE. Il est rattaché au Ministère du Commerce et de l'Industrie (MCI) avec pour mission la promotion et le contrôle des denrées en vue d'accroître les rentrées de devises.

Après 1986, le contrôle de qualité effectué par le Ministère du Commerce et l'OPRODEX (Office de Promotion des Denrées Exportables) a été interrompu, ce qui a conduit à une évaluation insuffisante de la qualité des produits exportés. Les acheteurs se découragèrent et perdirent confiance en ce produit. Et, après avoir subi des pertes en finançant des entreprises déficitaires, les banques ne voulurent plus prendre le risque dans le secteur et limitèrent le crédit, noeud du circuit de commercialisation.

Le 11 novembre 1994, la Fédération des Associations Caféières Natives (FACN) a été créée. Son objectif principal est de promouvoir la production caféière. Ce projet fut géré par l'Institut International de Coopération pour l'Agriculture (IICA). Cette fédération est la propriété du café de label « Haitian Blue » et exporte principalement sur les marchés Nord-américain et européen. Actuellement, elle devient une organisation autonome bénéficiant du financement des gouvernements haïtien et taïwanais.

En fin, par le décret présidentiel du 7 février 2003, l'Institut National du Café d'Haïti (INCAH) fut créé dans le but de promouvoir et de dynamiser le secteur caféier pour atteindre la durabilité et la compétitivité (LEBELON, 2004)

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