CHAPITRE II : REVUE DE
LITTERATURE
2.1.- Le café et
l'économie haïtienne
De l'introduction du café à Saint-Domingue vers
la fin du premier quart du dix-huitième (1725) siècle sur
l'habitation des jésuites à Terrier rouge, jusqu'à
l'avènement de l'industrie de sous-traitance vers les années 60,
l'économie du pays reposait fondamentalement sur les recettes provenant
de son exportation (CAZEAU, 1995). Au lendemain de l'indépendance du
pays, par exemple, il contribuait à plus de 90% de nos recettes
d'exportation (MORAL, 1961). En fait, vers la seconde moitié du
vingtième siècle, plus précisément vers la fin des
années 80, la filière a entamé un long déclin qui
se traduit par une baisse continue du niveau de sa production. Actuellement, la
production caféière globale est estimée à moins de
500000sacs de 60 kilos contre 633000 sacs en 1950, 740000 en 1955(record) et
660000 en 1973. Les volumes de café exportés vont dans le
même sens. Ils sont passés de 580000sacs en 1956 à moins de
100000 sacs à partir de l'an 2000 (ANGRAND, 2008). Les recettes
d'exportation du café suivent une courbe décroissante
également, ce qui est normal vu la chute continue des volumes de
production et d'exportation. Elles sont évaluées actuellement
à 4 684 801 USD contre 15000000 USD en 1990 (ANDAH, 2007). Son poids
dans la cote d'exportation du pays qui était de 34% en 1983 n'est que
aujourd'hui de 3%. Malgré les déboires de la production
caféière durant ces vingt dernières années, et la
tendance très marquée des producteurs à remplacer le
café par d'autres cultures vivrières plus rentables, les enjeux
de la caféiculture dans l'économie haïtienne, nous dit Yves
CHANLATTE (2008), restent encore un atout considérable.
2.2.- Production
caféière, une activité génératrice
d'emplois
De la pépinière au port d'embarquement en
passant par les différentes opérations de traitement dans les
ateliers, le café constitue une source d'emplois de grande envergure
dans les pays caféiers (CAZEAU, 1995). En Haïti, des dizaines de
milliers d'emplois directs et indirects sont créés le long de la
filière. En effet, un hectare de café nécessite à
lui seul plus d'une centaine d'hommes-jours de travail (SAINT-DIC, 2009).
D'après une étude menée par Frisner PIERRE en 2005, plus
de 200000 familles seraient impliquées directement dans la production
caféière dans le pays.
Le circuit caféier rémunère de nombreux
agents tels que : Les exportateurs, les spéculateurs, l'Etat
percevant des taxes à l'exportation dudit produit, les
intermédiaires commerciaux, les agents caféiers, les travailleurs
urbains, les producteurs, les travailleurs agricoles de divers types. (CAZEAU,
1995).
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