Conclusion partielle
Ce chapitre avait comme objectif principal de faire ressortir
les implications d'une monnaie dans l'économie en général
et dans la performance du secteur Bancaire en particulier. Cela afin de
permettre la saisie de la problématique des monnaies au Congo (monnaie
scripturale et fiduciaire).
Il a été démontré que la
confiance. en matière des monnaies (monnaies dans toutes ses formes) est
un élément majeur, est que cette confiance ne dépend pas
que des institutions d'émission mais, également d'autres facteurs
notamment l'évolution des fondamentaux et certains
éléments extraéconomiques (climat politique, ordre
social), etc.
En conséquence les déterminants de la valeur
d'une monnaie n'est pas à l'apanage des autorités
monétaires, comme aussi les mouvements de la monnaie ne s'expliquent pas
seulement au différentiel de taux d'intérêt appliqué
par des Banques : les anticipations jouent un rôle clé.
Les désordres et le phénomène de
substitution monétaire observé au Congo durant la période
sous étude particulièrement durant la décennie 90 ne
répondait qu'à l'incohérence de politique monétaire
mais surtout en effondrement systématique des fondamentaux (avec une
implication implicite du politique) sur lequel se fondent les anticipations des
agents économiques.
Ce phénomène avait terni sérieusement
l'image des Banques n'ont produit comme effet que le changement dans le niveau
de prix, comme pour dire les vrais causes étaient à cherche
ailleurs.
Les monnaies donc étant le produit des banques, elles
reflètent réellement l'image de celles-ci, la défiance
à l'égard d'une monnaie est une manifestation concrète
d'un système désavoué par les agents économiques.
Nous allons y revenir dans les chapitres qui vont suivre.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
51
ChapitrE III. CrisE baNcairE EN RDC : syNthèsE
dEs 0faits
L'evolution des agregats economiques en RDC notamment : le
credit à l'economie ; le depôt bancaire ; la circulation
fiduciaire hors banque ; ainsi le nombre des guichets bancaires, attestent que
le secteur bancaire congolais a connu une crise durant toute la decennie 1990.
Cependant, cette periode n'est que le s'ocre d'une situation apparemment vielle
car, l'intermediation bancaire au Congo vegetait bien avant cette decennie.
Manifestement cette crise s'est remarquee par la faillite des certaines banques
; la liquidation ; la chute de credits et depôts bancaires,
l'inconvertibilite au pair des engagements bancaires et une montee remarquable
de la circulation fiduciaire hors banques. Plusieurs faits economiques
sociopolitiques l'ont precede.
Dans ce chapitre nous examinons systematiquement l'evolution
des principaux agregats economiques, enfin nous deriverons l'environnement
global de la periode sous etude mais, bien avant cela, nous donnerons un bref
aperçu theorique sur les crises bancaires.
III.1. Bref aperçu du débat sur les crises
bancaires
La crise bancaire est un fait economique apparemment vieux
mais son ampleur et sa multiplicite au cours de ce dernier demi-siècle a
suscite de nombreux travaux.
Globalement, un examen de la litterature financière
portant sur ces crises enseignes que deux courants de recherche ont essaye de
determiner les principales causes des crises bancaires :39 le
premier courant stipule que les crises bancaires reposent sur des fondements
macroeconomiques et que les pres conditions inappropriees au processus de
liberalisation financière constituent la principale cause des crises
bancaires : en revanche, le deuxième courant marque surtout par les
travaux d'Andre Cartapanis et Plihon, soutient l'idee que les crises bancaires
reposent plutôt sur les causes micro-economiques :C'est le
39 Ezzeddine abdou et al, op.cit, p.3.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
52
comportement spéculatif des banques que permet la
libéralisation financière qui en est la cause. Nous allons
analyser ces deux courants.
III.1.1. Lien entre libéralisation financière
et crise bancaire
Ce lien peut être appréhendé sous deux
aspects : premièrement en se basant essentiellement sur les objectifs
assignés à la libéralisation, deuxièmement, de
façon empirique, en étudiant les répercutions de cette
mesure sur le secteur financier.
Il convient de signaler que la libéralisation
financière est l'une des étapes majeures du processus de la
mondialisation, elle repose sur le principe de libre circulation des capitaux
Suivant les objectifs assignés, on libéralise le secteur
financier d'une économie pour lui permettre de jouer pleinement son
rôle, en attirant particulièrement les capitaux étrangers,
favoriser ainsi la bonne performance de l'économie. Selon certains
auteurs dont Alfaro et Hammel (2007) Kim et Kenny (2006), Hao (2006) Menzie et
Hiro (2005), Bekourt et al (2005)40, les pays en voie de
développement qui souffrent de l'insuffisance des capitaux doivent
libéraliser entièrement le système financier pour assurer
son bon fonctionnement et amorcer la croissance économique rapide.
L'idée de base est donc la suppression pure et simple de toute forme de
répression financière car elle est préjudiciable pour
l'économie. A terme avec la libéralisation financière, les
banques ne devraient plus être contraintes de financer les
déficits publics ou financer les secteurs moins rentables du point de
vue économique mais jugés prioritaire par les responsables de la
politique économique, comme cela fut le cas pour la RDC vers la
décennie 1975-1985 (Cfr le Chapitre II). Ainsi en ayant plus de
liberté d'initiative, les banques pourront se développer et faire
développer les autres secteurs lucratifs, et accroitre par
conséquent la compétitivité de l'économie. Les
activités bancaires ou le secteur bancaire doit répondre
uniquement à la logique du marché.
En définitive, selon les auteurs cités ci-haut,
le libre épanouissement de la sphère financière
permettrait le développement de la sphère réelle par une
allocation optimale du capital et génère une croissance
économique.
40 Plihon, op.cit, p.10.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
53
Mais, le résultat empirique de la libéralisation
financière s'est avéré mytigieux ; au lieu de permettre
l'éclosion du secteur financier, elle engendré de crises
bancaires très significatives. L'étude menée par Kaminsky
et reinhart est assez révélatrice sur ce sujet : sur 25 crises
bancaires recensées entre la période 1970- mi 1995, le secteur
financier a été libéralisé dans les cinq
années précédentes dans les 18 cas. Il en est ainsi pour
deux principales raisons : d'une part, en accordant aux banques plus de
liberté, celles-ci ont l'opportunité de s'engager davantage dans
les opérations de spéculations, motivées par la diminution
de part de marché et de la baisse de rentabilité dans le secteur
du fait de l'entrée des nouvelles banques dans la firme.
D'autre part, l'entrée des capitaux engendre un
accroissement rapide des crédits bancaires et de la masse
monétaire (contre partie exogène) favorisant l'inflation et la
constitution de bulles spéculatives, parce que l'accroissement de
crédit et ce supplément de la masse monétaire n'ont pas de
fondement interne, c'est-à-dire, ils ne sont pas en relation directe
avec le besoin de l'économie, l'appréciation de la monnaie qui en
découle freine les exportations et ralentit la croissance. Cette
évolution macroéconomique qui en fragilisant les agents
financiers, porte préjudice aux banques.
III.1.2. La spéculation et les crises
bancaires
Dans cette approche, les crises bancaires ne sont plus
explicables par des causes exogènes, c'est-à-dire, par la
libéralisation financière mais elles revêtent un fondement
micro-économique, dans le sens qu'elles résultent du comportement
délibéré des banques face aux risques ; les banques se
laissent guider par le profit, et se livrent dans les opérations de
spéculation.
Partant de la définition de spéculation
donnée dans le chapitre deux, on peut selon Plhions, considérer
que les opérations spéculatives ont quatre
caractéristiques :
- Elles impliquent une prise de risque : prises de position sur
les taux d'intérêt, les prix d'actif ou le taux de change
- Ces opérations sont motivées par l'espoir de
plus-values liées aux variations anticipées des prix des
actifs
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
54
- Elles sont pures ou sèches, c'est-à-dire
qu'elles sont autosuffisantes et qu'elles n'ont pas de contre partie directe
dans la sphère réelle de l'économie
- Elles s'effectuent plus à « crédit
», c'est à dire que les capitaux engagés sont
empruntés par les spéculateurs que cherchent à faire jouer
des effets de levier.
Ces opérations sont souvent très rentables
potentiellement mais elles comportent une part énorme des risques, les
banques se livrent à ce genre d'opérations uniquement à
cause de la rentabilité alléchante.
La spéculation qui selon Kindleberger, se
caractérise aussi par deux concepts : l'euphorie et détresse
financière, résulte elle-même d'un changement majeur
(déplacement).
L'euphorie constitue la première phase de la
spéculation, caractérisée par une perte de contact des
agents économiques avec la réalité (les fondamentaux) et
par des phénomènes de psychose collective : le sommet de
l'asymétrie informationnelle.
La détresse financière est la phase finale de la
spéculation qui précède la panique. Il s'agit de la
situation où les spéculateurs se trouvent dans
l'incapacité de pouvoir honorer leurs engagements.
Le déplacement est un événement
extérieur, d'une ampleur importante, qui modifie les perspectives, les
attentes et les centres de profit, ..., il peut être des
événements politiques (guerres, changements de régime,
...) ou économique (découverte de nouvelles colonies ou de mines
d'or, etc.).
De façon systématique, les banques ont
adopté un comportement actif et délibéré de prise
de risque, lié au fonctionnement même des marchés
libéralisés et concurrentiels.
La crise est résultante d'un effet de contagion, elle peut
naitre dans une ou plusieurs banques et frapper tous les secteurs.
En résumé, suivant cette logique, la
libéralisation financière ainsi que les innovations
suscitées par le marché financier, ont propulsé les
banques
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
55
vers les opérations spéculatives. Cela non pas
seulement parce que ces opérations se présentent comme une
alternative alléchante mais surtout les banques privilégient
désormais leur seul profit : la myopie face aux risques est le principal
facteur déclencheur des crises bancaires de notre ère.
III.1.3. La réglementation et les crises
bancaires
Face à la régénérescence des
crises bancaires dans le temps et l'espace, et compte tenu des coûts
énormes qu'elles engendrent sur le plan économique et social, on
se pose la question de savoir s'il n'est-il pas possible de se préserver
des crises ou de moins d'atténuer les coûts ? D'autres personnes
s'interrogent sur la possibilité de contenir le risque
systémique, c'est-à-dire d'éviter la transmission de choc
d'un secteur vers un autre ou tout simplement empêcher l'effet de
contagion entre les entités composantes d'un secteur et/ou entre les
secteurs. Cette problématique est le fond du débat autour de la
réglementation prudentielle. Tout le monde en est convaincu la
pertinence mais la forme et le fond qu'elle doit prendre pose
problème.
Après l'échec du Bale I et II, la question au
tour de la réglementation future du système financier demeure
d'actualité d'autant plus que, de l'aveu du J.P Landau,
«l'économie est constamment soumise au risque d'une nouvelle
crise.41 » L'histoire des crises bancaires montrent
qu'après la sortie de crises, la question sur la réglementation
s'impose vite. Le célèbre Glass-Steagall Act ou le Banking, Act
de 1933aux USA, Bale I et II en sont des exemples.
Quelqu'un soit la vraie cause, les comportements des banques
jouent un rôle décisif dans le processus qui conduit aux crises
bancaires. D'où la nécessité d'en freiner
l'élan.
D'après le vice-gouverneur de la Banque de France, la
réglementation prudentielle doit agir plus directement sur les
incitations individuelles et collectives. Cette réglementation, selon
André Cartapanis doit être macro et micro prudentielle. La
finalité d'une approche macro-prudentielle est de limiter le risque de
détresse financière impliquant des pertes significatives en
termes d'out put réel pour l'économie toute entière. Celle
d'une approche micro-prudentielle est de limiter le risque de détresse
financière pour des
41 J.P Landau, « Bulles et surveillance macro
prudentielle » conférence organisée par la banque de France
et l'école d'économie de Toulouse, Paris, Janv 2008.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
56
institutions individuelles indépendamment de leur impact
sur le reste de l'économie.42
III.1.4. Les crises aux multiples causes : un diagnostic
nécessaire
A l'évidence, les fondements des crises bancaires
varient avec le temps et l'espace. La cause principale de la crise bancaire en
Argentine (1994) n'est pas la même que celle des USA (2008) : alors que
pour l'Argentine, les retraits de fond par les investisseurs étrangers
suite à l'effondrement des fondamentaux avait précipité
les banques dans la crise, aux USA ce le lâchement constaté sur le
marché des immobiliers qui explique la crise : de même la crise
coréenne de 1997 n'est pas identique avec celle observée en
Grèce (2009). Parallèlement la crise d'Octobre 1929 aux USA
laquelle avait donné naissance en 1933 au « banking Acte, n'a pas
des mêmes fondements que celle de l'an 2008.
La structure du marché, les instruments ainsi que les
agents intervenants dans le marché évoluent avec le temps, cela
fait que les facteurs générateurs varient également.
Dans tous les cas, chaque crise peut être
spécifique, le diagnostic s'impose comme une étape
nécessaire pour l'identification des éléments à
l'origine d'une crise bancaire, la similarité de ces crises ne diminue
en rien leurs spécificités.
III.2. Evolution des principaux agrégats
économiques en RDC 1976-2007
L'année 1976 est considérée par plusieurs
économistes spécialistes du Congo comme l'année de
manifestation de signe de détresse économique en RDC ! C'est en
cette année qu'il a eu, de la part du gouvernement, le premier grand
plan de redressement des fondamentaux accompagné par la
dévaluation de la monnaie nationale de 41,2% par rapport au dollar
américain43.
L'évolution des agrégats économiques que
nous présentons dans ce chapitre atteste, à suffisance, que le
secteur bancaire en RDC était en difficultés depuis 1976.
Celles-ci sont administratives et fonctionnelle. Les problèmes
42 André Cartapanis « plaidoyer pour une
réglementation macro prudentielle des banques », IEP, octobre
2008.p15
43 MUTAMBA LUKUSA, Déséquilibre
macro-économique et ajustements au zaïre de 1976 à 1987,
PUZ, Kinshasa, 1990, p.52
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
57
d'ordre administratif incombe à la BCC, il s'agit de
l'inadéquation de ces mesures au regard de l'évolution de
l'environnement économique, et les difficultés fonctionnelles
sont dues à l'instabilité macroéconomiques.
Globalement, la circulation fiduciaire hors banque a connu une
évolution inquiétante, elle est restée positive durant la
période sous étude, rapporté à la masse
monétaire, le ratio CFHB/MM est resté au tour de 50,97% en
moyenne durant la même période. Cela montre la défaillance
et le caractère peu attrayant du système bancaire congolais. Nous
allons y revenir.
Depuis 1976, la monnaie zaïroise-congolaise connait des
dévaluations et des dépréciations significatives.
L'évolution du taux de change que nous présenterons dans le
tableau 8 le démontre bien. Parallèlement, l'évolution du
taux croissance de la masse monétaire, du taux de l'inflation, du taux
de la croissance de PIB et l'indice de la dollarisation prouve la
spécificité de l'économie congolaise : avec un
accroissement prononcée de la masse monétaire et une inflation
galopante durant la décennie 90, le taux de croissance du PIB est
demeurée négatif et l'évolution de l'indice de
dollarisation qui s'en suit, donne une illustration concrète de
l'incertitude qui règnent dans l'esprit des opérateurs
économiques oeuvrant en RDC.
III.2.1. Circulation fiduciaire hors banque et le ratio
CFHB/MM
L'évolution de la circulation fiduciaire hors banque
que nous présentons dans cette sous section, comme les autres
données traitées dans ce travail, est tirée principalement
dans les différents rapports de la BCC.
Cet agrégat peut être considéré
comme un indicateur de l'efficacité du secteur bancaire, dans la mesure
où elle reflète l'attrait des services bancaires,
c'est-à-dire, la capacité du secteur bancaire à attirer
les capitaux nationaux. Rapproché à la masse monétaire, le
ratio CFHB/MM est un bon indice qui renseigne sur l'aptitude des banques
à véhiculer les impulsions de la politique monétaires.
Durant la période à laquelle notre travail se
rapporte, l'évolution de ces indicateurs est la suivante :
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
58
Tableau n°7
Année
|
197644
|
1977
|
1978
|
1979
|
1980
|
|
1981
|
|
1982
|
|
CFHB
|
286
|
215
|
464768
|
799
|
975
|
566
|
124
|
1538
|
129
|
2090
|
297
|
3282
|
818
|
Taux CFHB
|
39
|
|
62
|
72
|
|
-29
|
|
177
|
|
36
|
|
57
|
|
CFHB
|
42
|
|
44
|
48
|
|
31
|
|
48
|
|
48
|
|
46
|
|
MM
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
6136683
|
8 802 233
|
12 293
|
18967
|
36421
|
82798
|
153662
|
425845
|
87
|
43
|
40
|
54
|
92
|
127
|
85
|
178
|
46
|
49
|
54
|
50
|
49
|
49
|
56
|
54
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
10.830142
|
363 963515
|
13972038 158
|
271765
|
1644357
|
2443
|
3261
|
3768
|
318
|
505
|
59
|
47
|
71
|
74
|
87
|
1996
|
|
1997
|
|
|
1998
|
|
1999
|
2000
|
2001
|
8720
|
435
|
1521
|
70
|
580
|
514
|
520
|
041
|
2944499065
|
15962788910
|
31417133
|
403
|
|
84
|
|
|
238
|
|
|
472
|
442
|
-100
|
38
|
|
46
|
|
|
61
|
|
|
75
|
68
|
41
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
49757474
|
63148445
|
101467260
|
119934976
|
118233759
|
233252894
|
58
|
27
|
61
|
18
|
-1
|
97
|
50
|
49
|
46
|
43
|
27
|
35
|
Source :
- BCC, op.cit
- Auteurs sur base des données de la BCC
44 *De 1974 à 1993 en million de zaïres
:
* En million de nouveaux zaïres à partir de 1994 *En
FC à partir de 1999
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
59
Graphique n°2 : Evolution de la circulation
fiduciaire hors banque et le ratio
CFHB
MM
1,6E+10
1,4E+10
1,2E+10
1E+10
CFHB
Taux CFHB CFHB/MM
4E+09
2E+09
0
-2E+09
8E+09
6E+09
L'évolution de la circulation fiduciaire hors du
circuit bancaire et le ratio CFHB/MM est demeurée croissante, 1979,
1994, 2001 et 2006 exceptées pour le premier indice. Les années
1991, 1992, 1993, 1995 et 1998 se distingue en terme de proportion
d'accroissement : c'est à partir de 1991 que pour la première le
taux de croissance de la circulation des espèces hors banques se chiffre
à 4 chiffres, soit 2443%, ensuite 3261, 3768, 55 et 3281 respectivement
pour l'an 1992, 1993, 1995 et 1998.
Dans l'ensemble le taux moyen de croissance de la circulation
fiduciaire hors banque est de 413%.
Ce pourcentage montre l'effectivité dramatique de la
dégradation progressive des activités bancaires ; il signifie que
chaque année 413 % de la monnaie banque centrale échappe au
circuit bancaire, et sont donc détenues par les agents
économiques non financiers. Toutefois, il sied de souligner le fait que
cette moyenne doit être interprétée avec réserve
parce que, comme toute moyenne, elle est influencée par des valeurs
aberrantes, en l'occurrence le pourcentage des années 1991, 1992, 1994,
2001 et 2006. Cette petite nuance ne
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
60
diminue en rien la portée de notre analyse car
l'évolution annuelle atteste bien que le système bancaire
congolais détériore au fil du temps.
Cela revient à dire aussi qu'avec le temps le moyen de
financement en RDC se raréfie au détriment des opérateurs
économiques évoluant dans le circuit normal (par opposé du
circuit informel).
III.2.2. Taux de dépréciation et taux de
croissance de la masse monétaire
Le taux de change sera notre première variable
explicative dans le modèle qui va servir de validation empirique des
arguments théoriques avancés dans les différents
chapitres, parce que, seule cette variable reflète au mieux la
qualité d'une bonne monnaie. En effet dans ses fonctions de
réserve de valeurs et d'intermédiaire des échanges, la
monnaie est censée jouir d'une certaine stabilité : celle-ci se
fait en rapport avec les biens et les services locaux, et avec les autres
monnaies. Dans ce contexte, la dépréciation comme
l'appréciation d'une monnaie entame sérieusement le choix de sa
détention. Le taux de change reflète mieux la qualité
d'une bonne monnaie.
Par ailleurs, une augmentation de l'offre de monnaie par
rapport à une devise, provoque une dépréciation de cette
monnaie sur le marché des changes, du moins à cours terme. Dans
la perspective de long terme, une augmentation de la monnaie à le
même effet qu'une réforme monétaire : un changement dans le
niveau des prix (Cfr le chapitre II).
En RDC, l'évolution du taux de change (sous
différents régimes) et de la masse monétaire de 1976
à 2007 se présente comme suit :
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
61
Tableau n°8
Année
|
1976
|
1977
|
1978
|
1979
|
1980
|
1981
|
Taux de
change
|
0,8475
|
0,8568
|
0,8359
|
1,7286
|
2,7999
|
4,3835
|
Taux de
dépréciation
|
41
|
1
|
-3
|
52
|
38
|
36
|
MM
|
678675
|
1057721
|
1650995
|
1808889
|
9178446
|
4367330
|
TCMM
|
47
|
56
|
56
|
10
|
76
|
37
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
5.7500
|
12,90
|
36,13
|
49,87
|
59,71
|
112,4017
|
187,0508
|
24
|
55
|
64
|
28
|
16
|
47
|
40
|
7187855
|
13434343
|
17799986
|
22224,8
|
37995,5
|
74741
|
169851
|
65
|
87
|
32
|
29
|
66
|
97
|
127
|
Année
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
Taux de
change
|
390,5082
|
718,1533
|
15587,055
|
645549,083
|
729303,83
|
1193,9525
|
Taux de
dépréciation
|
52
|
46
|
95
|
98
|
91
|
97
|
MM
|
273605
|
1784647
|
18282194
|
770717419
|
19903789564
|
821403
|
TCM
|
61
|
187
|
2230
|
4116
|
2483
|
788
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
7040,5075
|
50184,90
|
131344,76
|
160666,01
|
4,0178
|
21,8209
|
206,6169
|
83
|
86
|
62
|
18
|
56
|
82
|
89
|
3398415
|
21575313
|
32 7756680
|
845042571
|
3915273633
|
23558063993
|
77143732
|
314
|
535
|
52
|
158
|
363
|
502
|
227
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
346,8104
|
404,5189
|
398,2337
|
474,0053
|
468,2789
|
516,7531
|
40
|
14
|
-2
|
16
|
-1
|
9
|
98832881
|
130118714
|
222.226541
|
277.111477
|
436922182
|
658833855
|
28
|
32
|
71
|
25
|
58
|
51
|
Sources : - BCC : rapports annuels, 1975, 1985, 1990, 1993, 1998,
2000
- BCC : condensés d'informations statistiques 1998 et 2000
- Auteurs sur base de données de BCC
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
62
L'analyse de l'évolution du taux de change ; et de taux
de croissance de la masse monétaire présentée au tableau
n°8 montre l'instabilité chronique de la monnaie
zaïroise-congolaise : exceptée les années 1978, 2004 et
2000, où le taux d'appréciation était de -3, -2 et -1
respectivement, la monnaie nationale se constamment fléchie face aux
dollars américain. Les pourcentages de cette dépréciation
sont en soi révélateurs de cette instabilité. Dans
l'ensemble le taux de dépréciation est de 50% ; le plus bas
niveau est celui de l'année 1977. Cette année là, le taux
était de 1% tandis que le niveau le plus haut est celui de
l'année 1992, 98%.
Il faut souligner le fait que le régime de change n'est
pas resté le même durant la période d'étude, la
valeur de la monnaie zaïroise-congolaise était
déterminée soit par les monnaies de rattachement, soit
fixée arbitrairement ou déterminée suivant
l'évolution du marché : on est passé donc d'une
période à une autre au régime de change soit administre
soit libre.
Jusqu'à 1983, la valeur de zaïre monnaie
était fixée par rapport aux devises en l'occurrence ; le dollar
américain de 1971 à 1976 ; et le DTS de 1976 à 1983.
Cette situation mérite d'être analysée
avec minutie ; elle signifie avant tout que durant la période de
1976-1983, la monnaie du zaïre (l'appellation du pays sous le règne
de Mobutu) fluctuant non pas sur base des considérations
économiques locales, mais plutôt en fonction de la valeur de
monnaie de rattachement. En d'autres termes, la monnaie nationale, le
zaïre, était dépendante de la politique monétaire du
FED. Nous disons FED, parce que même dans la composition du DTS, le
dollar américain était la monnaie dominante.
En principe la politique de rattachement d'une monnaie
à une devise ne porte pas directement préjudice aux
activités des banques car celles-ci pouvaient connaitre à
l'avance les orientations de la politique monétaire nationale via la
politique du FED. En revanche les banques devraient subir les effets
collatéraux dus à cette politique, l'économie dans
l'ensemble se trouve exposé directement par cette mesure. Voyons-en.
Lorsqu'un pays fixe la parité de sa monnaie à
une devise, la détermination du taux de change échappe, par
conséquent, à la politique interne,
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
63
autrement dit, la monnaie locale vaut ce que valle la monnaie
étrangère ; en conséquence, la monnaie par sa valeur
exprime en terme d'échange, peut être un obstacle majeur pour la
réalisation des objectifs de la politique économique, car dans ce
cas, elle peut s'apprécier alors que la conjoncture économique
locale était en faveur d'une dépréciation, tout comme elle
peut se déprécier alors qu'elle devrait plutôt
s'apprécier.
Pour les activités des banques, on peut envisager trois
incidences
possibles :
1. La perte en valeur réelle des dépôts et
crédits bancaires, et les conséquences qui vont en
découler
2. La sortie des capitaux
3. L'accroissement du risque systémique
4. L'incidence de la variation des prix sur les
dépôts bancaires
La dépréciation d'une monnaie affecte la valeur
de dépôts et de crédits bancaire : la
dépréciation diminue la valeur, en terme du pouvoir d'achat, de
dépôts effectués en monnaie qui subie ladite
dépréciation. En raison de lien entre le taux de change et les
prix des produits importés, la dépréciation rend les
services bancaires moins intéressants, toute chose étant
égale par ailleurs.
D'après DUPRIEZ, l'appréciation ou la
surévaluation décourage les apports de capitaux frais quand elle
ne les écarte pas complètement, parce qu'elle rend les
exportations coûteuses. Et s'il existe un marché parallèle
de devises, l'écart entre le taux de change sur ce marché et le
taux de change officiel encourage les exportateurs à la fraude, ce qui
contribue à réduire les recettes en devises. Les mêmes
effets se produisent lors de la persistance d'une dévaluation ou
dépréciation. Cette thèse se vérifie en RDC au
cours de la période 1976-1979 durant laquelle l'écart entre les
deux taux était à plus de 300%.
La politique de rattachement pour qu'elle ne entame pas les
activités des banques, devrait être accompagnés d'une
libéralisation financière intégrale afin de permettre aux
banques de répercuter les coûts encaissés sur le
marché, cela ne fût pas le cas pour le zaïre.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
64
En 1976, la BCC avait centré sa politique au tour de
crédit, c'était la politique restrictive et sélective du
crédit. Ces mesures ont été renforcées en 1979 par
l'instauration d'un coefficient de réserve obligatoire imposé aux
banques pour les opérations de réescompte et mise en pension.
Toutes ces mesures étaient censées, dans un premier temps casser
l'inflation et rééquilibré les fondamentaux.
Or en vertu de la solidarité des prix, et contenu la
part importante des biens importés dans nos marchés avec le
rattachement de zaïre monnaie au dollar, la maitrise de l'inflation
échappait à la BCC. Ainsi donc ces mesures, outre le fait
qu'elles étaient inopportunes, asphyxier inutilement les banques.
Obliger de suivre la politique de la banque centrale du Congo, les banques
subissaient les conséquences de l'instabilité
macro-économiques à laquelle même la BCC n'y pouvait rien
faire. Ces répressions financières et l'instabilité
macroéconomiques sont deux facteurs explicatifs de l'émergence du
risque systémique en RDC. A ce niveau, il est prématuré
d'expliquer les facteurs à l'origine de cette
dépréciation. On peut néanmoins, en avoir une idée
en se référant a la théorie classique du mouvement de la
monnaie.
« Cette théorie stipule qu'une augmentation de
l'offre de monnaie d'un pays provoque une dépréciation de sa
monnaie sur le marché des changes » : une augmentation de l'offre
de monnaie zaïroise provoque une dépréciation de la monnaie
nationale par rapport aux autres monnaies.
Il s'avère pertinent donc de voir le rythme de
croissance de la masse monétaire afin d'avoir une idée sur les
facteurs potentiels à l'origine de cette dépréciation
continue. Le tableau n°8 donne, à cet effet, l'évolution de
la masse monétaire. L'analyse de cette variable montre que la masse
monétaire s'est accrue d'une année à une autre avec un
rythme accéléré, les pourcentages de cette croissance sont
énorme : le taux moyen d'accroissement est 408%, les valeurs
extrêmes : 10% et 4116% respectivement pour les années 1979 et
1992. L'analyse des composantes de la masse monétaire pour ces deux
années (à laquelle se rapportent les pourcentages extrêmes)
: montre la prédominance de la circulation fiduciaire par rapport aux
autres composantes (les quasis monnaies), au cours de ces années les
fiduciaires englobées 31 et 47% de la masse monétaires.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
65
La masse monétaire quant à elle, donne une
tendance sommairement identique avec celle du taux de
dépréciation, du taux de change : son évolution demeure
positive, les pourcentages de cette variation sont éloquents, dans
certaines années, le taux de croissance de la masse monétaire
s'est chiffré à quatre chiffre.
Globalement, les années 1991, 1992, 1993, 1994, 1995,
1996, 1998, 1999, 2000 et 2001 se distinguent nettement des autres
années, en termes de pourcentage, l'évolution de la masse
monétaire en pourcentage se présente comme suit : 2230, 4116,
2483, 788, 314, 535, 158, 363, 202 et 2007. L'analyse de composante de la masse
monétaire durant cette sous période donne l'image globale de
facteurs à l'origine de cette variation soit l'évolution suivante
:
1991
1992 1993
Circulation 10.845400
fiduciaire
|
364297400
|
14.078314700
|
Dépôt à vue en 7209700
monnaie nationale
|
39665000
|
5409721500
|
Dépôt à terme en 227100
monnaie nationale
|
9770200
|
4157461000
|
1997 1998
Circulation fiduciaire
|
152170580
|
514 520041
|
Dépôt à vue en monnaie nationale
|
71166400
|
123634128
|
Dépôt à terme en monnaie nationale
|
795920
|
4655542
|
Dépôt en devises
|
71947430
|
126980829
|
Provisions pour paiement des impôts
|
31676470
|
75252031
|
Sources : BCC : rapports annuels 1993 et 1998
On remarque dans cet échantillon la circulation
fiduciaire représente en 1991, 59,3% de la masse monétaire, elle
a baissé pour atteindre 47% en 1992 70,7% en 1993, 46% en 1997 et 61 en
1991, il y a donc une prédominance de cette composante par rapport aux
autres.
45 *de 1991 à 1993 en milliards de zaïre * 1997 et
1998 en FC
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
66
De façon récurrente, la BCC attribue
l'augmentation de la masse monétaire observée durant les
différentes années à l'accroissement du crédit
intérieur net, notamment des avances accordées au trésor
public par le système bancaire (Cfr les différents rapports
annuels). Des études empiriques attestent également cet
argument.
Tout semble indiquer l'existence d'une corrélation
apparente entre le mouvement de la masse monétaire et le taux de change
en RDC durant la période à laquelle s'insère notre
mémoire. Cependant la nature de cette corrélation apparente ne
pourra être précisée que dans le chapitre IV.
II.2.3. Evolution du taux d'intermédiation
bancaire, d'indice de dollarisation et du taux de réescompte
Le taux de réescompte est le principal lieu de
référence pour les banques. Il détermine implicitement le
coût de crédit bancaire d'une part, et le gain de
dépôt bancaire d'autre part. Cela d'autant plus que le taux
débiteur est déterminé en fonction du taux
créditeur. Dans un environnement stable, seul le taux de
réescompte illustre l'attrait des services bancaires traditionnels.
Toute proportion gardée, une augmentation du taux de
réescompte devrait s'accompagner d'une diminution de crédit, et
une diminution de ce taux produirait des effets inverses parce que, ce taux est
le principal taux de refinancement pour les banques, et représente donc
le coût d'acquisition des capitaux. Ce taux, nous le verrons est
fortement influencé par le taux d'inflation. Les facteurs qui
déterminent l'inflation, influencent également le taux de change,
de ce fait, le taux de réescompte enferme en lui un certain aspect de la
qualité d'une bonne monnaie. Son instabilité continuelle montre,
en effet, que la monnaie ne jouit pas de toutes ses fonctions telles que
décrites au chapitre précédent.
Parallèlement, l'indice de dollarisation semble
également être déterminé par les mêmes
facteurs et véhicules le même message que le taux de change. Ce
dernier avec le taux de réescompte et d'inflation détermine le
taux d'intermédiation bancaire. Au cours de la période en
étude, leur évolution est la suivante :
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
67
Tableau n°9
Année
|
1977*
|
1978
|
1979
|
1980
|
1981
|
Crédit
|
473,115
|
585,504
|
807715
|
969104
|
1243052
|
Dépôt
|
693,152
|
850,9462
|
1436,4667
|
1845,1341
|
2516,129
|
Intérêt
|
1,4
|
1,45
|
1,78
|
1,90
|
2,02
|
Indice
|
15
|
12
|
19
|
31
|
28
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
986
|
1987
|
1989
|
1784,389
|
2757,301
|
4169,542
|
6515,300
|
9647,900
|
25096
|
43457
|
4663,25
|
8345,7824
|
9827,1424
|
11469,916
|
19046,947
|
31313
|
79538
|
2,62
|
3,62
|
2,37
|
1,78
|
1,97
|
1,25
|
2,83
|
22
|
7
|
9
|
24
|
76
|
67
|
54
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
73512
|
153957
|
2389000
|
461211206
|
8471296613
|
253305
|
801276
|
7446584
|
110147
|
188476
|
3982000
|
164325000
|
3707556000
|
205633
|
1173706
|
8271782
|
1,50
|
1,22
|
1,67
|
0,36
|
2,28
|
1,23
|
0,68
|
0,89
|
81
|
88
|
97
|
92
|
33
|
100
|
99
|
96
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
9446391
|
14620822
|
255821
|
2060141
|
10030877
|
12688768
|
17933681
|
11216919
|
174754186
|
5946344
|
5334041
|
314057688
|
443917312
|
614868728
|
1,18
|
1,45
|
2,31
|
2,65
|
3,10
|
3,46
|
3,45
|
99
|
96
|
99
|
100
|
100
|
100
|
90
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
40477153
|
63464184
|
113859978
|
193652769
|
1099125012
|
16161802
|
270665,2042
|
1844808567
|
2,71
|
2,54
|
2,38
|
2,34
|
93
|
100
|
100
|
100
|
Source : BCC ; op.cit
Il ressort de l'examen du tableau n°9 que le taux
d'intermédiation est resté au tour de 2,06% durant la
période 1980-1990 et au tour de 2,83 entre 2000 et 2007, avant et
après ces deux périodes, il est resté autour de 1,50%,
signe
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
68
visible des malaises dans le secteur bancaire. Sur l'ensemble
de la période à laquelle se rapporte cette étude, le taux
d'intermédiation bancaire n'a pas connu une évolution
significative, au contraire, il est resté végétatif. Les
fortes augmentations des dépôts bancaires observables au cours de
décennie 1990, particulièrement la période 1990-1995
proviennent pour une large part des virements bancaires en faveur des
fournisseurs du trésor public.46 L'analyse des
dépôts bancaires selon la réparation géographique
révèle que la plus grande part des dépôts se trouve
concentrée à Kinshasa. Cette concentration est
consécutive, selon la BCC, à l'inégalité de
couverture du pays en structure bancaire.
Globalement, l'examen de la structure des dépôts
bancaires par catégorie de déposants fait apparaitre la
prédominance des entreprise privées, suivies des particuliers et
des entreprises publiques.
Quant à l'évolution de l'indice de
dollarisation, il est resté en dessous de 50% de 1976 à 1985,
après cet indice est demeuré largement supérieur à
50%. Cela montre la dégradation de la monnaie zaïroise-congolaise.
Précisons tout de même que le crédit présenté
au tableau précédent est celui qui est octroyé par les
banques aux entreprises et aux particuliers.
II.2.4. Evolution PIB constant au prix de 2000, du taux
de
croissance globale et sectorielle entre 1976 et
2007
Le produit intérieur brut est l'une des grandeurs
économiques de références pour mesurer la richesse
crée dans une économie. C'est partant de lui qu'on déduit
ou détermine d'autres agrégats notamment le revenu national. Le
produit intérieur brut mesure l'ensemble des richesses crées dans
une économie au cours d'une période, généralement
une année. Cet agrégat à vocation à croitre d'une
année à une autre, et à demeurer supérieur au taux
de croissance démographique parce que, il reflète implicitement
le revenu des habitants. Avoir à tout prix un taux de croissance du PIB
positif, n'est-il pas le souci de tout gouvernement responsable ?
L'évolution de cet agrégat en RDC entre 1976 et 2007, est
présentée dans le tableau n°10 :
46 BCC : rapport annuel 1993, p.170. Cfr
également le rapport annuel 1995
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
69
Année
|
PIB au prix de 2000 (en million de CDF)
|
TAUX DE CROISSANCE
|
PIB
|
AGRICULTURE
|
INDUSTRIE
|
SERVICES
|
1977
|
500,9
|
0,4
|
-3,30
|
0,92
|
3,00
|
1978
|
474,4
|
-5,3
|
0,17
|
-8,33
|
-5,28
|
1979
|
472,9
|
0,3
|
3,06
|
-6,14
|
4,70
|
1980
|
483,8
|
2,3
|
2,81
|
4,53
|
0,88
|
1981
|
495,4
|
2,4
|
2,68
|
4,81
|
1,23
|
1982
|
492,9
|
-0,5
|
3,21
|
-3,38
|
-1,27
|
1983
|
499,9
|
1,4
|
1,98
|
4,01
|
1,70
|
1984
|
527,7
|
5,6
|
2,78
|
12,43
|
3,47
|
1895
|
530,3
|
0,4
|
2,75
|
0,31
|
-4,20
|
1986
|
555,3
|
4,7
|
2,34
|
4,83
|
6,35
|
1987
|
570,3
|
2,7
|
2,04
|
0,96
|
3,56
|
1988
|
573,7
|
0,6
|
2,92
|
-1,94
|
-1,33
|
1989
|
565,7
|
-1,4
|
2,80
|
-4,98
|
-2,61
|
1990
|
528,4
|
-6,6
|
2,61
|
-18,93
|
-1,68
|
1991
|
483,8
|
-8,4
|
2,80
|
-19,86
|
-9,96
|
1992
|
433,1
|
-10,5
|
3,12
|
-29,92
|
-11,76
|
1993
|
374,6
|
-13,5
|
1,89
|
-15,77
|
-28,65
|
1994
|
360,1
|
-3,9
|
-0,82
|
-0,59
|
-10,01
|
1995
|
362,6
|
0,7
|
-2,25
|
10,86
|
-0,63
|
1996
|
358,6
|
-1,1
|
-2,85
|
6,55
|
-2,29
|
1997
|
339,2
|
-5,4
|
-2,77
|
-19,73
|
-1,31
|
1998
|
333,3
|
-1,7
|
-1,42
|
1,49
|
-4,73
|
1999
|
319,1
|
-4,3
|
-5,11
|
8,32
|
-6,83
|
2000
|
297,1
|
-6,9
|
-11,66
|
1,68
|
-6,69
|
2001
|
290,8
|
-2,1
|
-3,93
|
-1,69
|
-3,54
|
2002
|
300,9
|
3,5
|
0,47
|
9,35
|
4,94
|
2003
|
318,3
|
5,8
|
1,23
|
12,20
|
8,02
|
2004
|
339,5
|
6,6
|
0,64
|
18,32
|
7,46
|
2005
|
361,5
|
7,8
|
2,87
|
9,49
|
7,76
|
2006
|
381,7
|
5,6
|
3,2
|
4,5
|
9,1
|
2007
|
406,1
|
6,3
|
3,3
|
3,8
|
11,1
|
Source: V. NGONGO, op; cit
Ce tableau, riche de révélation, présente
une évolution inquiétante du PIB, le taux de croissance est en
chute libre depuis 1977. S'il faut voir un peu loin, la régression du
produit intérieur brut était amorcée dès 1975. Sur
une période de 31 ans, le PIB affiche le taux de croissance du PIB
s'affiche avec un signe négatif 16 fois, avec le taux de croissance
moyen, soit -0,59%.
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
70
Globalement, le taux de croissance est resté positif
pendant plus de 6 années consécutives que de 2002 à 2007,
au rythme d'accomplissement seule cette période peut être
considérée comme période de croissance, exceptée la
période 2002-2005 l'économie congolaise n'a jamais
enregistré un taux d'accroissement positif au moins trois ans de suite.
La période allant 1989-2001 se remarque par la régression
continue du PIB avec un taux de croissance moyen de -5%.
Nous n'allons pas nous lancer à argumenter les raisons
de ces fluctuations du PIB, d'autant plus que cela ne s'inscrit pas dans le
thème de notre travail mais, nous tenterons d'en avancer
d'éventuelles conséquences pour le secteur bancaire.
Théoriquement l'existence d'une relation des
causalités dans les deux sens entre la croissance et le crédit
bancaire ne fait plus débat. On sait que les banques permettent de
mobiliser l'épargne financière des agents à
capacité de financement pour l'affecter à des usages plus
productifs, exprimés par les agents économiques en besoin de
financement, elles assurent donc la transformation de l'épargne en
investissement productif (l'un des composantes majeures de revenu national). A
l'inverse, on sait que l'épargne est aussi fonction de revenu, et que la
régression économique en ralentissant les activités
économiques, détruit les emplois et diminue le revenu potentiel
de ménages, in fine, affecte négativement les activités
des banques.
Dans le cas de la RDC, cette tendance à la
régression du PIB donne présomption d'émergence de risque
de défaut entendue comme risque de contre partie). Pas donc
étonnant si le durant 31 ans le nombre des banques n'a augmenté
que de 3%. En effet, en 1975 la RDC comptait 9 banques, et en 2007 elle en
compte 12 (Cfr les rapports annuels de la Banque Centrale du Congo 1975 et
2007), mais aussi du risque systémique entendue comme le risque que la
défaillance d'un agent économique face à ses engagements
contractuels puisse se transmettre aux autres participants, en proie à
des défaillances le long d'une chaine de réactions conduisant
à des difficultés financières croissantes.47
Ces deux risques nés du fait que la baisse des
activités que traduise le taux de croissance négatif du PIB,
amène certaines entreprises dans la faillite et d'autres à
réduire leurs activités, les entreprises et les ménages
deux principaux clients des banques auront des difficultés pour honorer
leurs engagements ans le temps.
47 A. cartapanis op.cit p10
L'interaction entre la monnaie et la crise bancaire
en RDC de 1977 à 2007 : Essaie explicatif et tentative de
solution
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