Pour réussir une activité, il faut
réunir les conditions de base et avoir les aptitudes, les
qualités, les compétences nécessaires. Ainsi, un bon
nombre d'entreprises centrafricaines subissent plusieurs contraintes, entre
autre contraintes socioculturelles, technologiques, marketing
stratégiques (norme de qualité), managériales et
psychologiques.
1.1. l'environnement socioculturel, familial et
psychologique
Il peut être vu comme une cause de faillite
prématurée dans la mesure où très souvent le
patrimoine de l'entreprise et celui du dirigeant sont confondus. C'est
pourquoi, un bon entrepreneur devrait présenter les attitudes et des
valeurs aux personnes et professionnelles acceptables et responsables.
1.1.1. les aspects socioculturels et
familiaux
Le cadre familial occupe une place très importante au
sein de la société centrafricaine. Il peut être vu comme
une cause de faillite prématurée dans la mesure où
très souvent le patrimoine de l'entreprise et celui du dirigeant sont
confondus. Le dirigeant a alors tendance à régler ses
dépenses avec le budget de la société.
En cas d'incapacité ou de décès du
dirigeant, la succession peut être source de non croissance parce qu'on
ne cherche pas de dirigeant compétent mais plutôt un successeur
parenté du défunt ou de l'incapable. Le caractère
personnel ou familial de la Petite et Moyenne Entreprise(PME) entraîne
des conflits de personnes ou de succession.15
15 Dès que l'affaire commence
à prospérer, le dirigeant est sollicité à
régler des problèmes d'ordre financier ou matériel de ses
parents. Et que la politique de sanction est différente d'une personne
à une autre et n'existe pas pour les parents proches du dirigeant.
Les entrepreneurs confondent chiffre d'affaires et
bénéfice. Ils ont tendance à vouloir paraître
lorsque le résultat net atteint un certain niveau. De ce fait, les
distributions de billets de banque viennent à l'cuvre dans les
cérémonies de mariage, baptêmes, etc. L'entrepreneur
ressent un besoin constant d'avoir de l'argent, ce qui entraîne des
besoins de confort tels que vêtements de valeur, voitures de luxe,
etc.
En résumé, les coutumes et traditions
constituent donc un obstacle au caractère rationnel de l'entreprise dans
le contexte de notre société. D'où la
nécessité d'une formation en matière de culture
d'entreprise aux opérateurs économiques privés
familiales.
1.1.2. les aspects psychologiques
Un bon entrepreneur devrait présenter les attitudes et
des valeurs aux personnes et professionnelles suivantes :
> confiant en lui-même : il
éprouve et exprime une confiance dans sa capacité pour mener
à bien une tâche difficile ou faire face à un défi.
Il est optimiste et suit son propre jugement face à une opposition ou un
premier échec ;
> innovateur : L'entrepreneur se refuse
toujours d'imiter les autres sans y apporter sa propre innovation;
> à la quête de l'information
: l'entrepreneur qui réussit, c'est celui qui fait son
enquête personnelle sur un produit ou un service qu'il veut
développer, consulte l'avis des plus expérimentés, il sait
utiliser un réseau d'informations et de contacts pour obtenir des
renseignements utiles ;
> respectueux de ses engagements : face
à un engagement ou un contrat, l'entrepreneur consent un sacrifice
personnel ou un effort inhabituel pour compléter un travail. Il accepte
toute responsabilité pour tout problème survenant dans un travail
pour un client;
> tenace et persévérant :
l'entrepreneur qui réussit c'est celui qui ne renonce pas face à
une difficulté et qui ne se laisse pas désarmer facilement ;
> patient : Un bon entrepreneur c'est celui
qui ne démord pas après un échec
c'est également une personne qui ne se décourage
pas facilement ;
> un bon communicateur : l'entrepreneur qui
réussit c'est celui qui trouve les
bons arguments pour se défendre, soutenir et se vendre
ou vendre ses idées.
Par conséquent, nous constatons que plusieurs «
entrepreneurs centrafricains » ne disposent pas si assez toutes ces
attitudes souhaitées.
1.2. l'environnement technique et de qualité des
produits et services
Il s'agit des difficultés relatives aux
équipements de production et aux différentes normes de
qualité des produits et services offerts par ces petites et moyennes
entreprises et les très petites entreprises.
1.2.1. les aspects techniques
En RCA, la petite et moyenne entreprise ne dispose pas de
matériel lourd approprié à ses activités et utilise
généralement des besoins de production qui ne répondent
pas aux normes légales ou qui ne sont plus d'actualité. Ce qui
est une contrainte majeure à la production des produits de
qualité externe pour la satisfaction du client et de qualité
interne par l'amélioration du fonctionnement de l'entreprise.
Nous rencontrons généralement les unités
faiblement équipées (plus nombreuses) ; les unités
moyennement équipées et les unités possédant un
équipement lourd moins nombreux.
Le mode d'approvisionnement en matières
premières et en main d'cuvre : dans la plupart des corps métiers,
les approvisionnements passés dépendent des acomptes
versés à la commande par les clients.
Au niveau de la commercialisation : l'écoulement des
produits artisanaux par exemple est confronté à un certain nombre
de goulots d'étranglement marqués entre autres par : la nature et
la structure de la demande ; la qualité des produits destinés
exclusivement au tourisme ou à l'exportation.
Egalement, l'environnement de concurrence est
défavorable à cause des coûts de production
élevés et l'avènement des produits chinois qui mettent ces
unités locales ou familiales en difficulté énorme
(problème de compétitivité)16.
1.2.2. la mauvaise qualité des produits et
services
La définition de la qualité selon les extraits
des normes ISO est l'ensemble des propriétés et
caractéristiques d'un produit ou d'un service qui lui confèrent
l'aptitude à satisfaire des besoins exprimés ou implicites.
Conforment à cette définition, la grande partie
des produits et services des petites et moyennes entreprises africaines en
général, particulièrement centrafricaines sont très
éloignées de satisfaire leur clientèle tant au niveau
national qu'international. On observe que la qualité de la production
est généralement faible à cause de l'ensemble des normes
de qualité, du manque de connaissance des besoins des consommateurs et
d'outils appropriés.
1.3. l'environnement de culture d'entrepreneuriat et de
management
L'entrepreneuriat est une activité difficile et bon
nombre de créations d'entreprises se soldent par un échec. Par
contre, créer une entreprise est aussi un outil d'obtention des moyens
de subsistance, d'accomplissement ou de valorisation sociale. Nous aborderons
quelques contraintes majeures à cette thématique.
1.3.1. l'absence d'une culture d'entrepreneuriat et de
création
d'entreprise
L'Entrepreneuriat est notamment l'action de créer de
la richesse et/ou de l'emploi par la création ou la reprise d'une
entreprise. C'est également une activité difficile et bon nombre
de créations d'entreprises se soldent par un échec. Les formes
d'entrepreneuriat sont variées selon le type d'organisation qui est mis
en place.
La définition du terme entrepreneuriat reste au centre
de plusieurs débats contradictoires de certains auteurs.
Pour l'économiste Joseph
Schumpeter(1950) ainsi qu'à l'école autrichienne, un
entrepreneur est une personne qui veut et qui est capable de transformer une
idée ou une invention en une innovation réussie.
Pour K. Knight (1967) et Peter
Drucker(1970), l'entrepreneuriat consiste à prendre des
risques. L'entrepreneur est une personne qui est prête à mettre en
jeu sa carrière et sa sécurité financière pour
mettre en oeuvre une idée, à mettre son temps et son capital dans
une entreprise risquée.
Pour Verstraete et Fayolle (2005), quatre
paradigmes permettent de cerner le domaine de recherche en entrepreneuriat : la
création d'une organisation ou l'émergence organisationnelle, la
détection-construction- exploitation d'une occasion d'affaires, la
création de valeur et l'innovation. Ces paradigmes peuvent se combiner,
plutôt que s'opposer. Le premier est le plus caractéristique de
l'entrepreneuriat, mais ne peut se penser sans les trois autres, qu'il peut
incorporer. Le paradigme de l'innovation est le plus contestable, puisque
certains phénomènes entrepreneuriaux ne sont pas innovants.
Pour Paturel (2007), celui-ci « est,
à partir d'une idée, l'exploitation d'une opportunité dans
le cadre d'une organisation impulsée, créée de toute
pièce ou reprise dans un premier temps, puis développée
ensuite, par une personne physique seule ou en équipe qui subit un
changement important dans sa vie, selon un processus qui aboutit à la
création d'une valeur nouvelle ou à l'économie de
gaspillage de valeur existante ».
Mais depuis quelques décennies une nouvelle
catégorie d'entrepreneurs a vu le jour et se multiplie, les
entrepreneurs sociaux17. Ils mettent en action des initiatives qui
répondent à des besoins qui tombent à mi-chemin entre le
domaine couvert par le secteur privé et le secteur public.
De toutes ces approches définitionnelles, on constate
une absence presque totale d'esprit d'entrepreneuriat dynamique chez la plus
part de la population centrafricaine jeune qui ne pense seulement qu'à
l'emploi du secteur public. Mais aussi de l'indisponibilité de la
professionnalisation des structures d'appui et des centres de formation
universitaire et professionnelle en République Centrafricaine.
1.3.2. l'insuffisance managériale
La création d'entreprise est un acte facilité
dans une société, car c'est un moteur de croissance pour
l'économie et donc un outil de redistribution par l'impôt pour
limiter la marginalisation sociale. La création d'une entreprise
requiert par conséquent, un savoir-faire dans le domaine
d'activité choisi. Le promoteur doit avoir les compétences pour
:
> faire un bon recrutement et bien organiser sa structure
;
> choisir ses priorités ;
> bien répartir ses ressources limitées ;
> affecter des tâches ;
> contrôler, motiver et évaluer son personnel
;
> sanctionner ou récompenser son personnel en fonction
de la qualité du travail fourni, etc.
Force est de constater que la faillite de beaucoup
d'entreprises trouve ses origines dans des erreurs de management.
En conclusion les problèmes liés à
l'environnement microéconomique au développement du secteur
privé sont nombreux et plus ou variés dans leur configuration.
Cependant demeurent des contraintes endogènes ou techniques majeures au
développement du secteur privé centrafricain, les coutumes et
traditions, les attitudes et valeurs aux personnes, professionnelles et si
possible républicaines et les erreurs de management.