Généralement, le secteur privé a besoin
d'un « environnement propice » qui permet à
ses entreprises de fonctionner d'une manière performante, ainsi que
d'institutions et politiques spécifiques favorisant son
développement. D'où, les plus importants de ces conditions
souhaitées seront analysés dans cette deuxième section de
la manière suivante :
2.1. Les conditions de stabilité institutionnelle
et socioéconomique
Nous dégagerons les conditions souhaitables au niveau
politique, social macroéconomique, réglementaire et
juridictionnel pour qu'un secteur privé soit efficace pour lutter contre
la pauvreté effective.
2.1.1. La stabilité politique, sociale et
macroéconomique
Pour fonctionner d'une manière efficace, le secteur
privé a besoin d'un environnement politique et social
généralement propice. Les administrations publiques, le
système judiciaire, les établissements scolaires ou hospitaliers
sont autant d'institutions dont une société stable a besoin pour
assurer le développement rationnel de l'économie. Egalement une
gestion économique prudente, évitant toutes fluctuations et
incertitudes, est essentielle pour la croissance économique.
Toute action gouvernementale entraînant une forte
inflation, une charge fiscale excessive, une distorsion entre les prix des
facteurs, ou une pénurie de devises, décourage la création
d'entreprises et l'investissement.
2.1.2. La régulation et le cadre
juridique
Le secteur privé a besoin de règles
garantissant la concurrence et l'application de pratiques commerciales loyales,
mais toute réglementation superflue constitue un fardeau, réduit
le nombre et l'efficacité des entreprises et restreint la concurrence.
En outre, les entreprises, comme la société en
général, doivent fonctionner selon les principes du droit. Sans
un cadre juridique adapté, servant à régler les litiges,
à faciliter les opérations et à protéger les droits
de propriété, il ne peut y avoir de secteur privé
prospère.
2.2. Les conditions d'accès aux ressources et
d'infrastructure matérielle Il s'agit des difficultés
d'accès aux ressources et d'infrastructure dite matérielle.
2.2.1. Le système financier et l'accès aux ressources et
services
Un système financier efficace, qui mobilise
l'épargne et la dirige vers les
investissements, est un élément indispensable
pour le développement économique. S'agissant des entreprises
privées, il n'est pas seulement dispensateur de crédits, mais
sert en outre à imposer une certaine discipline aux entreprises
emprunteuses.
Ensuite, l'existence de marchés concurrentiels est
encore plus importante pour le développement économique que la
propriété privée. La concurrence favorise l'efficience, et
les actions publiques encourageant une concurrence intense mais loyale
permettront le développement d'entreprises compétitives et d'un
secteur privé vigoureux. Enfin, les chefs et les dirigeants d'entreprise
doivent avoir accès aux moyens de financement, à l'information et
à différents services de soutien pour pouvoir créer des
entreprises et les diriger d'une façon aussi efficace et
compétitive que possible.
2.2.2. L'infrastructure matérielle
La taille, les caractéristiques et l'efficacité
du secteur privé dépendent largement de l'infrastructure
existante. Comme on l'a déjà indiqué, l'investissement
public dans l'infrastructure attire l'investissement privé. Telles sont
les conditions essentiellement souhaitées qu'un pays doit remplir pour
disposer d'un secteur privé efficace, contribuant effectivement à
la réduction de la pauvreté. Réunir les conditions
indiquées ci-dessus pour renforcer le secteur privé est un
problème qui se pose à de nombreux pays d'Afrique en
général, en particulier de la RCA. La marche à suivre
variera bien entendu d'un pays à l'autre.
Certes, quelle que soit l'importance du chef d'entreprise
novateur, du cadre compétent, de la main-d'oeuvre dévouée
et qualifiée, des procédures administratives et
opérationnelles rationnelles, l'effectif, la taille et les performances
des entreprises d'un pays dépendent de nombreuses contraintes qui seront
analysées dans le dernier chapitre de ce travail.
CHAPITRE QUATRIEME :
LES CONTRAINTES
MICROECONOMIQUES ET
MACROECONOMIQUES AU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR
PRIVE
Les contraintes sont constituées de l'ensemble des
difficultés ou des entraves qui empêche le développement
harmonieux d'une activité donnée. Il faut rappeler que la
problématique du secteur privé centrafricain est
caractérisée principalement par le déficit important des
infrastructures matérielles et l'insuffisance incitatif du cadre
juridique, judiciaire, réglementaire et institutionnel et aussi à
l'accès au marché des services aux entreprises qui est
très faible.
Raison pour laquelle, on s'interroge sur les entraves possibles
au développement du secteur privé afin de réduire la
pauvreté.
Il est important qu'un bon entrepreneur présente
certaines attitudes et des valeurs aux personnes et professionnelles
acceptables et responsables. Cependant, pour réussir une
activité, il faut réunir les conditions de base et avoir les
aptitudes, les qualités, les compétences nécessaires.
C'est pourquoi dans nos sociétés, on constate que les coutumes et
traditions constituent donc un obstacle au caractère rationnel de
l'entreprise.
Il ressort de notre analyse que les contraintes majeures qui
limitent l'investissement privé se situent donc au niveau micro
économique et macroéconomique et concernent :
> les environnements propres à la culture
d'entrepreneuriat ou d'entrepreneur ; > le déficit en infrastructures
(routes, énergie, hydrauliques) ;
> les insuffisances incitatives dans l'environnement des
affaires et bien d'autres.