SECTION I : le rôle des secteurs
privé-public et l'importance des PME
Bien qu'il soit de plus en plus admis que le secteur
privé devrait être responsable au premier chef de la production de
biens et de services, cela ne signifie pas pour autant que le secteur public
n'apporte plus aucune contribution au développement soutenable. Donc le
secteur public est maintenant en particulier appelé à instaurer
des conditions propres à permettre le développement d'un secteur
privé efficace et compétitif.
Cependant il est largement admis que les PME constituent la
cheville ouvrière du secteur privé, quel que soit son niveau de
développement, et apportent une contribution non négligeable au
développement économique en général et au
développement industriel en particulier. Si les PME apportent au
développement une contribution particulièrement importante,
quelles sont les principales raisons ?
Nous montrerons dans cette section le rôle des secteurs
public et privé, tout en se demandant pour quelles raisons principales
les petites et moyennes entreprises apportent au développement une
contribution particulièrement importante.
1.1. Le rôle des secteurs public - privé et
les raisons des PME
Il s'agit, notamment de distinguer le rôle du secteur
privé de celui du secteur public, mais aussi de dégager les
raisons fondamentales contributives des petites et moyennes entreprises au
développement.
1.1.1. Le rôle des secteurs public et
privé
Le secteur privé est surtout composé de
ménages et d'entreprises produisant une multiplicité de biens et
de services. Etant bien développé, le secteur privé
englobe des prestataires de services juridiques, financiers, comptables et
autres. Il s'agit, notamment d'une vaste gamme d'institutions auxiliaires,
associations professionnelles, chambres de commerce et d'industrie,
laboratoires de métrologie, bureaux de normalisation et organisations
apparentées qui soutiennent les entreprises et leur fournissent
différents types de services d'appui.
Bien au contraire, le secteur public continue de jouer un
rôle essentiel, mais changé, en facilitant et en encadrant le
processus de développement, notamment du secteur privé. Le
secteur public est maintenant en particulier appelé à instaurer
des conditions propres à permettre le développement d'un secteur
privé efficace et compétitif. Pour ce faire le secteur public
doit créer un environnement porteur, mettre en place l'infrastructure
matérielle nécessaire et l'infrastructure non matérielle :
la promotion d'un cadre institutionnel adapté, dont des services d'appui
aux entreprise.
1.1.2. Les principales raisons des PME
Dans le secteur privé, les petites et moyennes
entreprises (PME), y compris les micros entreprises, ont un rôle
particulièrement important à jouer. Il est largement admis que
les PME constituent la cheville ouvrière du secteur privé, quel
que soit son niveau de développement, et apportent une contribution non
négligeable au développement économique en
général et au développement industriel en particulier.
Si les Petites et Moyennes Entreprises apportent au
développement une contribution particulièrement importante, les
principales raisons en sont les suivantes:
1.1.2.1. La main-d'oeuvre nombreuse et la
répartition plus équitable des revenus
Les PME font appel à une main-d'oeuvre plus nombreuse
et tendent à contribuer à une répartition plus
équitable des revenus que les grandes entreprises. Elles jouent un
rôle important en créant des emplois et en atténuant ainsi
la pauvreté et offrent souvent des débouchés
raisonnablement bien rémunérés à des travailleurs
venant de ménages pauvres et à des femmes n'ayant guère
d'autres sources de revenu.
1.1.2.2. La répartition plus rationnelle des
ressources
Les PME contribuent dans les pays en développement
à une répartition plus rationnelle des ressources. Elles tendent
à adopter des méthodes de production à forte
intensité de main-d'oeuvre, qui correspondent mieux à la dotation
en ressources de pays en développement où la main-d'oeuvre est
abondante et le capital rare.
Dans la mesure où ces entreprises exercent leur
activité sur des marchés peu structurés, le prix des
facteurs de production utilisés et le prix de leurs produits traduisent
aussi mieux le coût d'opportunité pour la collectivité que
les prix pratiqués par les grandes entreprises.
1.1.2.3. Les systèmes économiques
dynamiques et flexibles
Les PME concourent à la mise en place d'un
système de production intégré. Elles aident à
absorber les ressources productives à tous les niveaux de
l'économie et contribuent à la mise en place de systèmes
économiques dynamiques et flexibles, dans lesquels les entreprises
petites et grandes sont étroitement liées.
Du point de vue géographique, les PME tendent aussi
à être mieux réparties sur le territoire national que les
grandes entreprises, appuyant le développement et la diffusion de
l'esprit d'entreprise et des compétences correspondantes, et aidant
à réduire les inégalités économiques entre
les zones urbaines et rurales.
Comme les PME constituent un segment majeur du secteur
privé, et que leurs caractéristiques et possibilités
spécifiques les distinguent des grandes entreprises, leur contribution
au développement du secteur privé doit retenir une attention
spéciale.
1.2. l'importance des PME
Dans bon nombre de pays, le développement du secteur
privé s'est toujours soldé par un essor économique
remarquable. La petite et moyenne entreprise est non seulement reconnue comme
moteur de croissance économique mais également comme facteur
clé dans le secteur privé. Alors les caractéristiques
spécifiques des petites et moyennes entreprises(PME) sont
libellées ainsi:
> la petite taille d'activité, la centralisation et
personnalisation de la gestion autour du propriétaire-dirigeant ;
> la stratégie intuitive ou peu formalisée et
la forte proximité des acteurs dans un réseau régional
;
> Le système d'information interne simple et peu
formalisé et le système d'information externe simple basé
sur les contacts directs;
> La capacité d'innover rapidement pour s'adapter au
marché ;
> etc.
Retenons que les environnements politique et
macroéconomiques centrafricains sont encore peu favorables au
développement des petites et moyennes entreprises et oeuvrent pour sa
croissance et sa compétitivité. En l'occurrence,
l'opérationnalisation du Programme Cadre Intégré
Renforcé(PCIR) et de l'Aide au Commerce Equitable n'ont
pas été mises à l'écart.
En somme, les PME participent de manière remarquable
non seulement à la création d'emplois en passant par l'innovation
et l'adaptation au système économique, mais également
à la création de la richesse productive. Mais les
économies d'échelle et les économies du champ
(notoriété et diversification) sont les deux principales raisons
d'existence des petites et moyennes entreprises.
De nos jours, les expériences au niveau mondial
montrent que les petites et moyennes entreprises(PME) sont les sources à
la croissance économique et garant à la cohésion
sociale.
SECTION II : les enjeux en termes de la richesse
productive et des emplois du secteur privé centrafricain
Réduire la pauvreté implique de faire davantage
pour répondre aux besoins et maximiser l'apport des entreprises
d'exploitations agricoles familiales et de travailleurs indépendants qui
exercent une activité informelle dans un pays très pauvre
donné.
L'importance du secteur privé n'est plus discutable de
nos jours. Il est important au bien - être économique des
collectivités locales et de la nation toute entière.
Dès lors, l'analyse portera sur une méthode
explicative du marché d'emploi dans la première sous-section et
du marché des biens et services de l'économie centrafricaine dans
la seconde sous-section.
2.1. Les enjeux en termes de création des
emplois
Dans la mesure où le secteur privé est source
de création de la richesse sociétale, il serait indispensable
d'aborder dans cette sous-section son importance et le volume d'emplois
générés ces dernières années.
2.1.1. La création d'emploi et ses
caractéristiques
Les petites et moyennes entreprises sont des industries
faisant appel à une forte quantité de main d'oeuvre et utilisent
des techniques de production relativement simples, ce qui convient à
l'abondance de la main d'oeuvre et à la rareté des capitaux dans
la plupart des pays en voie de développement. Elles fournissent
également une très large part des emplois disponibles aux femmes,
aux jeunes et aux immigrés venus de la zone de conflit
militaro-politique.
2.1.2. L'analyse de l'offre et de la demande du secteur
emploi
La description du marché d'emploi centrafricain
s'articulera autour de l'offre et de la demande selon le secteur public et le
secteur privé surtout formel.
2.1.2.1. Du côté de l'offre du secteur
emploi
Le Gouvernement, malgré la tension de
trésorerie très difficile par le biais du Département de
la fonction publique a organisé un concours d'intégration
à partir duquel 1500 personnes ont été retenues en 2007.
Seulement 478 personnes ont été intégrées en 2008
dont 30% des femmes contre 70% des hommes. Ce qui porte à environ 17.000
agents et fonctionnaires centrafricains en 2008 et estimé à 17729
en 2009 avec l'intégration des 1022 restantes.
Néanmoins, dans le secteur privé l'accentuation
des effets pervers de la crise financière et économique mondiale
surtout sur les sociétés d'exploitations forestières du
pays dénote une baisse croissante d'offre d'emploi. Entre 2008 et 2009,
les offres d'emplois domiciliés au niveau de l'Agence Centrafricaine
pour la Formation Professionnelle et l'Emploi (ACFPE) sont passées de
1075 personnes à 732 personnes, soit une baisse de 32%.
En effet, le tableau suivant nous retrace l'évolution de
l'offre d'emploi des secteurs public et privé en République
Centrafricaine entre 2007 et 2009.
Tableau n°2 : Evolution de l'offre d'emploi
des secteurs public et privé
|
2007
|
2008
|
2009
|
Secteur public
|
16. 522
|
17.000
|
17.729
|
Secteur privé
|
1.265
|
1.075
|
732
|
Total
|
17.787
|
18.075
|
18.461
|
|
Source : MPECI, note de synthèse
macroéconomique et sociale 2009.
Il ressort de tableau ci-dessus que le secteur privé
formel ne crée pas davantage d'emplois par rapport au secteur public et
même du secteur privé informel pour des raisons de faible
incitation et du cadrage du salaire d'efficience.
Ce qui veut dire que dans cette économie, l'Etat reste
le seul pourvoyeur d'espoir chez la population jeune car l'emploi public est
plus sécurisé que l'emploi privé. Au contraire, le secteur
privé moderne n'emploie que 21.200 personnes environ sur une population
active estimée à 3.981.000 personnes en 200511, soit
un taux de 0,53%.
En effet, le profil de l'emploi en RCA est
caractérisé par une hypertrophie du secteur tertiaire qui
représente plus de la moitié des emplois salariés.
Cependant on note une forte tendance des offres d'emploi à
caractère temporaire et ne nécessitant ni connaissances
particulières, ni adaptation exécutées par la
main-d'oeuvre non qualifiée surtout dans le domaine humanitaire et bien
d'autres secteurs d'activité.
De même, un regain des offres pour les professions
intermédiaires, le personnel de vente et les professions intellectuelles
et une hausse sensible de recrutement dans les Branches d'Activités :
Services collectifs et Action Sociales, Communication, Transports et
Entreposages.
2.1.2.2. Du côté de la demande du secteur
emploi
Au niveau du secteur privé, du point de vue de la
demande, plus de 6 620 demandeurs d'emploi ont été
enregistrés au niveau l'Agence Centrafricaine pour la Formation
Professionnelle et l'Emploi(ACFPE) contre 7543 en 2008, soit une baisse
d'environ 12,2%.
Par ailleurs, pour appuyer les jeunes demandeurs d'emploi,
l'ACFPE a mise en place un mécanisme pour faciliter l'acquisition de
l'espérance professionnelle par le biais du Contrat d'Insertion en
Entreprise Professionnel (CIPE). L'agence subventionne pendant 6 mois le stage
du demandeur d'emploi auprès d'une entreprise/société. Au
terme du stage, l'entreprise peut le confirme une fois satisfaite de sa
prestation.
11 MCI, Unité de Gestion de
projet, note technique sur la stratégie sectorielle commerce et secteur
privé, 2007- 2008.
Durant l'année 2009, 62 stagiaires contre 84 en 2008
ont été placés en CIPE, et sur 35 qui ont fini leur stage,
28 d'entre eux ont été embauchés (soit un taux de
placement de 80%).
Dans le cadre du renforcement des capacités des
demandeurs en matière de recherche d'emploi, au cours de l'année
2009, 1656 demandeurs d'emploi contre 1462 en 2008, soit une hausse de 13,3%
ont été formés en technique de Recherche d'Emploi (TRE) et
1656 jeunes chômeurs ont été occupés et
rémunérés dans le cadre du programme des Travaux à
Haute Intensité de Main d'cEuvre (THIMO) à
Mongoumba et Bangassou, 23 apprentis sont placés auprès des
structures d'accueil dans les filières de tôlerie, peinture auto
et coiffure dans le cadre du programme d'apprentissage.
D'après les données statistiques de
l'enquête auprès des ménages ruraux et urbains
réalisée en 2003, le rapport de dépendance
économique est moins élevé en milieu rural(0,64) qu'en
milieu urbain(1,19). Cette situation justifie un niveau d'engagement plus
élevé dans l'activité économique en milieu rural
qu'en milieu urbain. De surcroit les actifs en milieu urbain sont pour la plus
part occupées dans les micros et petites entreprises individuelles et
privées.
En somme, du point de vue social et en raison de la
capacité d'embauche restreinte du secteur privé moderne, les
Petites et Moyennes Entreprises(PME) sont des sources de création
d'emplois inestimables. Notons que cette situation de faible capacité
d'embauche du secteur privé moderne doit pousser la population jeune et
féminine a développé une culture d'entreprenariat et de
création d'entreprise.
2.2. Les enjeux en termes de création de la
richesse productive
Pour montrer que le secteur privé est moteur de la
croissance économique, nous ferons l'analyse des différentes
composantes de la demande : les consommations finales, les investissements et
des exportations nettes et bien d'autres par comparaison entre le secteur
privé et le secteur public.
2.2.1. Les différentes approches
définitionnelles
D'une manière théorique, le Produit
Intérieur Brut (PIB) est l'évaluation monétaire
de la somme des valeurs ajoutées créées en une
année par toutes les entreprises nationales et étrangères,
implantées sur le territoire d'un pays. En d'autre terme, il est
égal à la somme en valeur de la consommation privée, de
l'investissement, des dépenses de l'État, des variations des
stocks et des exportations nettes (Exportation - Importation).
De même en économie, on distingue la
consommation finale non productive des ménages, aboutissement
du processus de production, de la consommation
intermédiaire productive des entreprises, qui correspond
à l'utilisation de biens, machines et outils nécessaires à
la production d'autres biens.
Par ailleurs, l'investissement12,
est la part de la richesse destinée à accroître la
production, par l'accroissement ou le renouvellement des capacités
productives. De telle manière que la nature de l'investissement est
fonction de l'agent économique qui le réalise. Ainsi, pour un
particulier ou un ménage, l'investissement peut prendre la forme
d'acquisition d'actifs financiers (actions ou obligations), ou de biens de
consommation durables, notamment des maisons ou des voitures.
Néanmoins l'investissement, ou « la
formation brute de capital », correspond, dans la
comptabilité nationale, à un accroissement du capital fixe,
c'est-à-dire un accroissement des moyens de production (les usines, les
machines, les équipements logistiques et du capital humain qui englobe
la main-d'oeuvre qualifiée et instruite disponible).
L'épargne est une partie du revenu
qui n'est pas consacrée à la consommation. Autrement dit
l'épargne est un stock de ressources que l'on met de côté
en renonçant au plaisir que pourrait procurer son utilisation
immédiate, pour préparer une consommation future, donc une
satisfaction future. En principe, plus le niveau d'épargne est
élevé, plus les entreprises peuvent avoir accès à
des financements bon marché qui leurs servent à augmenter leurs
capacités de production et à produire
12 B. Dia KAMGNIA - TOUNA MAMA,
« le comportement d'investissement privé au Cameroun : un
resserrement de la contrainte financière ? », les cahiers du
SISERA, janvier 2002, P 8-10.
davantage en distribuant ainsi plus de revenus à leurs
salariés et à la collectivité. Il est donc indispensable
pour la République centrafricaine face à la monté
croissante de la pauvreté d'avoir une bonne mesure de cette variable.
Enfin, les exportations nettes 13
se définissent comme la différence entre la valeur totale des
exportations et des importations d'un pays à une période
déterminée. Donc le solde de la balance commerciale indique la
place du pays dans la Division Internationale du Travail, ses
spécialisations et sa compétitivité.
En résumé, la croissance
économique est la clé d'une répartition plus
équitable des richesses et d'une participation de larges couches de
population à l'économie de marché. Afin que nous montrions
la place du secteur privé dans la croissance économique, il
s'avère nécessaire d'analyser l'évolution des composantes
de la demande globale telles que la consommation finale, l'investissement, les
exportations nettes et sans oublier les échanges extérieurs de la
République Centrafricaine.
2.2.2. L'évolution de la composante de la
demande globale
L'économie centrafricaine a évolué en
2009 dans un contexte international difficile marqué par le
ralentissement de la croissance mondiale. Cette situation a entrainé un
ralentissement de la croissance économique expliqué par la baisse
de productions dans les secteurs forestier et minier, privant ainsi l'Etat des
ressources nécessaires au financement des activités du Document
Stratégique de la Réduction de la Pauvreté (DSRP,
2008-2010).
Ainsi, selon les dernières estimations, le Produit
Intérieur Brut (PIB) à prix courant, a atteint 95625 milliards de
FCFA en 2009 contre 670,7 milliards FCFA en 2004, soit une croissance en valeur
de 42,6% sur cette période (cf. annexe n°10).
13 M. AMANG A BITEGNI, « Cours
d'Introduction à la balance des paiements », GPE-Yaoundé II
Soa, Septembre 2010.
Il ressort de cette étude que l'analyse du Produit
Intérieur Brut(PIB) du côté de la demande, indique que
l'évolution de l'activité économique entre 2004 et 2009
s'est essentiellement reposée sur le dynamisme de la consommation finale
privée et des investissements privés.
2.2.2.1. Au niveau de la consommation finale
L'analyse de la consommation finale totale montre qu'elle a
augmenté entre 2004 et 2009, en passant de 718,7 milliards à
environ 930,4milliards de FCFA. Cette situation de hausse est imputable
principalement à la consommation finale privée. De telle
manière que l'évolution de la consommation finale privée
trouve ses facteurs explicatifs pour ces trois dernières années
par :
> l'impulsion apportée aux revenus des
ménages à travers la réduction de la dette sociale de
l'Etat avec notamment le paiement partiel des arriérés de
salaires dus aux fonctionnaires et agents de l'Etat sur la période
1986-1996 ;
> les recrutements effectués dans les secteurs
prioritaires « Education, Santé et Sécurité »
;
> le versement de subventions effectué aux producteurs
de coton.
Malgré les différentes réformes et des
actions gouvernementales d'amélioration du climat des affaires, on
observe que l'évolution de cette consommation finale privée reste
encore très faible pour tirer la croissance et comparé à
certain pays membre de la sous-région CEMAC comme le Cameroun et le
Gabon et bien d'autre qui ont connu un niveau de croissance significative.
En ce qui concerne la consommation finale publique, elle
s'est inscrite en baisse de 26,1% entre 2004 et 2009, reflétant ainsi
les efforts entrepris par les autorités pour maîtriser les
dépenses publiques, notamment en ses composantes dépenses
courantes.
Le tableau ci-dessous permet de constater cette
évolution des consommations finales publique et privée en
République Centrafricaine dans un environnement politique et
macroéconomique plus ou moins favorable au développement du
secteur privé.
Tableau n°3 : l'évolution des
consommations finales publique et privée de 2004-2009
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Publique
|
57,0
|
61,2
|
52,5
|
50,9
|
30,8
|
42,1
|
Privée
|
611,7
|
638,8
|
701,2
|
764,0
|
836,4
|
888,3
|
Total
|
718,7
|
700,0
|
753,7
|
814,9
|
867,2
|
930,4
|
|
Source : Autorités de la RCA et
estimation des services du FMI, FRPC, 2009.
Il faut ajouter également que l'amélioration
des consommations finales publique et privée en RCA s'explique d'une
part par la stabilité politique et institutionnelle, entraînant la
reprise des activités économiques dans certaines zones du pays et
d'autre part par les résultats efficaces et efficients de diverse
réformes des administrations menés par le Gouvernement
après les élections libres de 2005.
Citons, la politique de bancarisation des agents et
fonctionnaires de l'Etat et l'harmonisation des procédures
d'exécution des dépenses avec la mise en application à la
direction du budget d'un outil de gouvernance des finances publiques: le Cadre
des Dépenses à Moyen Terme(CDMT)14 constituent des
exemples.
14 Par définition le Cadre des
Dépenses à Moyen Terme(CDMT) est une nouvelle forme
d'approche dans la gestion des dépenses publiques qui vise à
transformer la budgétisation d'un processus se concentrant sur une seule
année fiscale en un procédé qui prend en compte les effets
à long terme des dépenses.
2.2.2.2. Au niveau des investissements
Entre 2004 et 2009, les investissements bruts ont
augmenté en passant de 45,6 milliards à 101,4 milliards sur cette
période. Dans ce contexte, ces investissements ont joué un
rôle essentiel d'amortisseur de choc au niveau de l'activité
économique en raison de l'importance des dépenses
d'équipements des principaux agents économiques : les entreprises
et les ménages.
Tableau n° 4: l'évolution des
investissements public et privé de 2004-2009
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Public
|
18,8
|
37,0
|
37,8
|
31,2
|
32,6
|
35,4
|
Privé
|
26,8
|
32,0
|
40,2
|
50,1
|
58,2
|
66,0
|
Total
|
45,6
|
69,0
|
78,0
|
81,3
|
90,8
|
101,4
|
|
Source : Autorités de la RCA et estimation
des services du FMI pour la FRPC, 2009.
Les investissements privés ont
joué un rôle plus modéré dans la consolidation de la
croissance économique dans la mesure où ceux-ci ont plus
pâti des effets comprimant de la crise mondiale. L'arrêt du
renouvellement des outillages dans les entreprises d'exportation liées
à la fermeture de certaines scieries est une évidence de cette
croissance ralentie dans les efforts d'investissements privés.
Toutefois, l'acquisition de nouveaux cheptels et la reprise
des investissements dans le domaine de l'immobilier, de l'agro-industrie, de la
téléphonie mobile ont finalement contribué à faire
croître le volume des investissements de 101,4 milliards dont 65% des
investissements privés contre 35% des administrations publiques en
2009.
Cependant concernant les investissements publics, le volume
enregistré s'est inscrit en hausse de 35,4 milliards à fin 2009
contre 18,8 milliards en 2004. Cette évolue mitigée s'inscrit
dans un contexte marqué par des difficultés de mobilisation de
ressources extérieures pour le financement de certains investissements
publics.
Faute de quoi, la faiblesse moindre des investissements
privés est due i) au déficit permanent d'infrastructures
matérielles pour la fourniture de services essentiels dans les domaines
énergétique, routier et hydraulique, ii) des ressources humaines
de qualité, iii) de l'informalité croissante des secteurs
d'activité et iv) d'un certain nombre des difficultés ou
obstacles institutionnels.
Toutes ces contraintes montrent que l'investissement
privé reste encore très faible pour soutenir la croissance
économique et créer de l'emploi (cf. annexe n°7).
2.2.2.3. Au niveau des exportations nettes et
des
échanges extérieurs
Nous avons défini plus haut les exportations nettes
comme étant la différence entre les exportations et les
importations des biens et des services d'une économie nationale
donnée sur une période déterminée. Le tableau
suivant met en exergue l'évolution des exportations nettes de la RCA.
Tableau n°5 : l'évolution des
exportations et des importations de 2004-2009
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Exportations
|
70,8
|
67,3
|
82,3
|
85,2
|
96,7
|
104,9
|
Importations
|
164,4
|
124,2
|
141,8
|
160,8
|
173,4
|
180,5
|
Exportation nette
|
-93,6
|
-56,9
|
-59,5
|
-75,6
|
-76,7
|
-75,6
|
|
Source : Autorités de la RCA, et
estimation des services du FMI, FRPC, 2009.
Dans ces cinq(05) dernières années
l'augmentation des importations, soit une progression d'environ 45%(2005-2009)
est expliquée par la hausse significative des volumes des importations
des principaux produits de consommation courante, des biens
d'équipement, au renchérissement des prix à l'import du
fait des difficultés de transport et les services qui ont connu une
augmentation sur cette période.
Du reste au niveau de la demande extérieure, les
exportations de biens et services en valeur ont connu une baisse non
négligeable. Cette situation est imputable, d'une part, à la
baisse du volume des principaux produits d'exportation, notamment les grumes,
le diamant et le café et d'autre part, aux effets de la
dépréciation du Dollar face à l'Euro.
Finalement les exportations nettes se sont soldées par
une situation déficitaire chronique sur cette période. Ce qui
explique la mauvaise place de la République Centrafricaine dans la
Division Internationale du travail, de ses spécialisations et enfin de
sa compétitivité tant au niveau sous régional,
régional et international.
D'où la nécessité pour le pays de
diversifier les produits d'exploitation agricoles et bien d'autres
créneaux porteurs comme : i) les filières agricoles et horticoles
; ii) les filières basées sur les ressources animales :
élevage et pêche et iii) l'artisanat (production, art et
services).
Par ailleurs, la demande extérieure nette
s'était traduite par un déficit plus ou moins remarquable. Cette
situation a obéré la croissance économique sous le double
effet de la baisse des exportations et de la forte progression des importations
de biens et services consécutive à la reprise des
activités économiques.
En conclusion, le commerce extérieur centrafricain est
fortement impacté par le taux de change fixe lié au mouvement de
la monnaie européenne, euro rattachée au Franc CFA. Dans cette
situation l'économie perd en compétitivité parce que les
exportations deviennent plus chères. Or il est meilleur que si la
monnaie (l'euro) à laquelle est rattachée à la monnaie
nationale(le FCFA) se déprécie, alors l'économie devient
plus compétitive.
Tellement que les exportations de la République
Centrafricaine(RCA) sont libellées en dollars alors que les importations
sont en euro, nous pensons que l'arrimage du FCFA à un panier de devises
: l'euro, le dollar et les monnaies des principaux partenaires à
l'importation et à l'exportation des biens et des services
s'avère nécessaire.
2.2.3. Les autres facteurs explicatifs
L'appréciation de la place du secteur privé
dans la vie économique d'une nation s'explique également à
travers les épargnes, mais aussi du volume des crédits sur
l'économie.
Par définition, l'épargne est un stock de
ressources que l'on met de côté en renonçant au plaisir que
pourrait procurer son utilisation immédiate, pour préparer une
consommation future, donc une satisfaction future. Par conséquent, elle
constitue un préalable à l'investissement, car selon les
économistes interventionnistes, c'est l'épargne qui finance les
investissements.
Ainsi, les données du rapport n°09/43 des
services du Fonds Monétaire International(FMI) dans le cadre de la
troisième revue de l'accord triennal au titre de la Facilité pour
la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance(FRPC,
février 2009) en RCA, indiquent que la variation du niveau des
épargnes publiques est plus significative à la baisse par rapport
au secteur privé entre 2004 et 2009.
Le tableau ci-dessous permet de montrer cette
évolution des épargnes intérieures brutes entre le secteur
public et le secteur privé.
Tableau n°6 : l'évolution des
épargnes publique et privée de 2004-2009(en milliards de
FCFA)
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Publique
|
-13,4
|
-20,7
|
8,5
|
14,0
|
40,5
|
43,0
|
Privée
|
15,4
|
33,5
|
10,8
|
-8,2
|
-26,4
|
-18,2
|
Totale
|
2
|
14,8
|
19,3
|
5,8
|
14,1
|
24,8
|
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Source : Autorités de la RCA et
estimation des services du FMI, FRPC, 2009.
Entre 2004 et 2009, les épargnes ont augmenté
de 22,4 milliards de FCFA. Cette hausse est plus proportionnelle au niveau
privé dans les trois premières années. Toutefois dans les
trois dernières années, on a observé une
désépargne. Cette situation s'explique par la montée de
l'inflation et des faibles revenus des ménages.
Comme en RCA, la grande majorité de la population vit
des activités agricoles qui contribuent en plus à la formation du
Produit Intérieur Brut(PIB) alors l'apport d'intrants au secteur
agricole et le traitement à la valeur ajoutée et la
commercialisation des produits agricoles sont des éléments
importants du développement du secteur privé du pays.
C'est pourquoi, la stratégie de la réduction de
la pauvreté relative au développement du secteur privé
centrafricain doit s'appuyer sur la mise en valeur des principaux
créneaux porteurs.
Une expansion globale du secteur privé ne sera
possible qu'à certaines conditions dont le secteur public est
responsable et sur lesquelles les entreprises peuvent compter : une
administration publique performante, des politiques ouvertes et efficientes qui
facilitent la vie économique, le bon fonctionnement des marchés
de biens et du travail ou encore la disponibilité de services financiers
et d'autres prestations destinées aux entreprises, sont au moins aussi
importants ; des infrastructures économiques et sociales satisfaisantes,
une main- d'oeuvre formée et qualifiée.
Nonobstant les multiples possibilités qu'offre le
secteur privé par le biais des petites et moyennes entreprises
centrafricaines, des obstacles ou contraintes majeurs subsistent.
Le rôle du secteur privé dans la croissance
économique et la réduction de la pauvreté est reconnu en
République Centrafricaine à l'instar des autres pays de la
sous-région, en raison de son apport plus ou moins important à
l'économie nationale, à travers différents documents de
politique économique ou sectorielle.
Ainsi, les contraintes majeures qui limitent l'investissement
privé se situent donc au niveau microéconomique et
macroéconomique et concernent :
> les environnements propres à la culture
d'entrepreneuriat ou d'entrepreneur > les contraintes socioculturelles et
psychologiques (coutumes et traditions) ; > le déficit en
infrastructures (routes, énergie, hydrauliques) ;
> les insuffisances incitatives dans l'environnement des
affaires et bien d'autres.
En effet, le secteur privé en général, et
particulièrement les petites et moyennes entreprises renferme des
contraintes de natures diverses.
Dès lors, dans cette deuxième partie, nous
identifierons les principaux créneaux porteurs et les conditions
d'efficacité d'un secteur privé (Chapitre
troisième), et nous nous limiterons à analyser certaines
des principales contraintes microéconomique et macroéconomiques
(chapitre quatrième) permettant de proposer une
stratégie de croissance accélérée pour
réduire la pauvreté relative au développement du secteur
privé centrafricain.
CHAPITRE TROISIEME: LES CRENEAUX PORTEURS ET LES
CONDITIONS D'EFFICACITE D'UN SECTEUR PRIVE.
L'analyse de la Petite et Moyenne Entreprise du type familial
nous permet de dégager quelques opportunités de créneaux
porteurs. Ces derniers sont réalisés à partir des
filières d'activité.
Alors, une filière est une manière d'ordonner
et de disposer des activités en tenant compte des relations
matérielles et/ou logiques qu'on observe entre ces activités
économiques. Cette filière passe par la production, la
transformation et la commercialisation qui est une chaîne de
création de richesse et d'emploi divers.
Néanmoins, d'une manière
générale, le secteur privé a besoin d'un «
environnement porteur » qui permet à ses
entreprises de fonctionner d'une manière efficace, ainsi que
d'institutions et politiques spécifiques favorisant son
développement.
Dès lors, nous identifierons les groupes de grappe,
générateurs de valeur ajoutée dans la première
section et les plus importants de ces facteurs d'efficacité seront
analysés dans cette deuxième section de notre travail.
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