Contexte général et
justification
La République Centrafricaine (RCA), vaste territoire
enclavé d'Afrique Centrale s'étend sur une superficie d'environ
623 000 Km2 pour une population estimée à près
de 4 390.008 habitants1 en 2009, soit une densité de 7,05
habitants au km2. Elle partage des frontières
héritées du découpage colonial avec plusieurs pays tels
que, le Soudan à l'Est, le Cameroun à l'Ouest, le Tchad au Nord,
la République Démocratique du Congo (RDC) et le Congo
(Brazzaville) au Sud.
L'analyse participative de la pauvreté conduite en 2007
par le Programme des Nations Unies pour le Développement(PNUD) montre
que les trois facteurs qui sont perçus comme les principales causes de
la pauvreté sont : i) la faible gouvernance ; ii)
l'insécurité et l'absence de la paix et iii) les bas revenus et
que la pauvreté touche environ sept(7) personnes sur dix(10) en milieu
rural2.
Généralement, la réaction de survie de
ces populations pauvres a créé un ensemble de corps
métiers dont les principales activités sont par ordre
d'importance l'agriculture et le maraîchage ; le commerce et la petite
restauration; les activités minières; l'élevage et les
services des transports y compris les taxis- motos.
Entre 1996 et 2008, soit une décennie, la RCA a
été secouée par des conflits récurrents qui ont
affecté la vie politique nationale. Ce contexte conflictuel a
créé une situation d'insécurité
quasi-généralisée avec un ralentissement sinon un
arrêt de la mobilité des personnes et des biens et
l'impossibilité de mener des activités économiques dans la
quiétude dans certaines régions du pays.
Cependant, la RCA est une petite économie exportatrice
essentiellement de produits agricoles, miniers et forestiers, mais très
faiblement industrialisée avec quelques industries
agro-alimentaires3.Le secteur primaire, notamment l'agriculture et
l'élevage, occupe l'essentiel des actifs , mais il contribue à
plus de la moitié de la richesse nationale produite (55%). Le secteur
des services vient en 2ème
1 Cette population est
inégalement répartie sur toute l'étendue du territoire. Le
taux de croissance moyen annuel de la population est estimé à
2,5%.
2 Stratégie Nationale pour la Finance inclusive
en RCA, 2010-2014, PNUD et FENU.
3 Brasserie, huilerie, savonnerie, sciage du
bois, sucrerie.
position, avec des acteurs informels de plus en plus nombreux
aussi bien à Bangui qu'à l'intérieur du pays.
L'économie centrafricaine dispose toutefois de quelques
atouts à exploiter en vue d'amorcer une croissance économique
bénéfique à l'ensemble de la population : i) une immense
réserve de terres propices à l'agriculture et
l'élevage4; ii) les facteurs agro climatiques favorables
à la création de richesse et à la diversité de la
faune et la flore, iii) la forte composante jeune de la population
centrafricaine est un facteur positif en terme de capacité humaine
pouvant être renforcée et mobilisée pour le
développement du pays ; iv) le potentiel de ressources
naturelles(hydrauliques, minières et minéralogiques),
partiellement connu très faiblement exploité est l'une des forces
latentes de l'économie centrafricaine.
Selon les études macroéconomiques et
sectorielles effectuées en République Centrafricaine dans les
années 90 dans le cadre de la mise en place d'une banque de
données sur le secteur privé-PME réalisé par le
Programme des Nations Unies pour le Développement(PNUD), la contribution
du secteur privé à la création de la richesse nationale
était estimée à 71,5% et plus 6000 emplois entre 1990 et
1995.
Même s'il est vrai que la RCA a connu une forte
croissance dans les années 70, la combinaison du contrôle des
entreprises par l'État et de l'absence de concurrence sur les
marchés a finalement conduit à des dysfonctionnements
généralisés.
L'intérêt et la pertinence du
sujet
La promotion du secteur privé a été
à l'origine du développement de bon nombre de pays
industrialisés. Certains pays comme le Japon ont axé leur
croissance sur les Petites et Moyennes Entreprises généralement
à caractère familial. C'est ainsi que la plupart des pays en voie
de développement veule imiter ces pays d'économie de
marché.
A cet effet, la RCA, avec la création du
Ministère de la Promotion des Petites et Moyennes Entreprises, du
Secteur Informel et du Guichet Unique par le décret
n°09.157 du 13 mai 2009 veut aboutir à un essor
économique fort remarquable pour pouvoir aspirer lutté contre la
pauvreté. Elle procède également par le renforcement des
capacités des Institutions de Micro Finances(IMF) à travers la
mise en place de la Stratégie Nationale pour la Finance Inclusive (SNFI,
2010-2014) en leur permettant d'augmenter leur capacité à
mobiliser des ressources financières.
Donc le développement du secteur privé est un
sujet d'actualité et par conséquent fait objet de plusieurs
débats.
Problématique
Le secteur privé n'est pas seulement
constitué des entreprises du secteur formel. Individus et
ménages, riches ou pauvres, sont aussi des acteurs économiques
privés dans la mesure où ils consomment des biens et services,
vendent leur travail, produisent des biens et services. Il fait allusion
à l'existence des entreprises, de création et d'innovation qui ne
dépendent pas de l'Etat ou de la Collectivité, mais qui trouvent
leur source et leur légitimité dans l'effort individuel ou
associatif.
Alors, le secteur privé centrafricain
est caractérisé par : i) le déficit important des
infrastructures énergétiques, routières et hydrauliques
à usage économique ; ii) l'informalité
généralisée des micro-entreprises ; ii) l'insuffisance
incitatif du cadre juridique, judiciaire, réglementaire et
institutionnel et aussi à l'accès au marché des services
aux entreprises qui est très faible ; iii) la forte concentration des
activités de l'ensemble du secteur privé et des PME dans le
secteur tertiaire et dans la capitale, Bangui, mais également iv) les
contraintes socioculturelles et familiales, psychologiques et
managériales importantes.
C'est pour cette raison que le Gouvernement centrafricain
à l'instar des autres pays du continent décide de faire de la
promotion du secteur privé un instrument prioritaire de lutte contre la
pauvreté en menant des réformes structurelles et
opérationnelles adéquates.
Malgré, toutes les opportunités dont dispose le
pays et les diverses réformes engagées par les pouvoirs publics,
résumés dans le Document Stratégique de Réduction
de la Pauvreté(DSRP) et adopté par les partenaires à
Bruxelles en octobre 2007, on constate que le secteur privé
centrafricain a du mal à se développer.
Finalement, la question fondamentale de notre
thématique de recherche est de la manière suivante :
l'investissement privé est - il dynamique et compétitif
pour soutenir la croissance économique et créer de l'emploi
contribuant ainsi à la lutte contre la pauvreté en RCA
?
De façon plus spécifique, il s'agit notamment de
répondre aux interrogations suivantes :
> Quelles sont les portées économiques et
sociales de la promotion du secteur privé centrafricain?
> Quelles sont les contraintes endogènes et
exogènes au développement du secteur privé
centrafricain?
Nous nous sommes alors attribués comme tâche de
faire un tour d'horizon tout en essayant d'étudier les
difficultés et les contraintes au développement que rencontre le
secteur privé centrafricain. Pour ce faire, nous avons fixé des
objectifs autour desquels se déroulera notre recherche.
Objectifs de recherche Objectif
général
Dans le souci de formuler quelques réflexions
stratégiques à l'intention des décideurs pour
réduire la pauvreté par le biais de la productivité et la
compétitivité du secteur privé, l'objectif
général de notre étude est d'améliorer
l'environnement du secteur privé centrafricain afin de le rendre
dynamique, compétitif, créateur de richesse forte et des emplois,
et contribuant à la réduction de la pauvreté.
Objectifs spécifiques
Plus spécifiquement, le choix de cette thématique
vise à :
> évaluer les portées socioéconomiques de
la promotion du secteur privé;
> analyser les contraintes et difficultés
microéconomiques et macroéconomiques
qui entravent la stratégie pour la promotion du secteur
privé et la stratégie de
la réduction de la pauvreté relative au
développement du secteur privé en
RCA.
Hypothèses de recherche
Ces principales questions de recherche nécessitent une
certaine réponse anticipée qui guidera notre travail de
recherche. Ces principales hypothèses fondamentales retenues sont
libellées ainsi :
> Hypothèse 1
Le faible niveau de l'investissement privé en RCA ne
permet pas de soutenir la croissance économique et de créer de
l'emploi, afin de lutter contre la pauvreté.
> Hypothèse 2
La faiblesse des consommations finales, des investissements,
des emplois et des exportations nettes de la RCA résulte du non
productivité et du non compétitivité du secteur
privé formel centrafricain.
> Hypothèse 3
Les facteurs socioculturels, psychologiques et
managériaux, la faible facilité de faire des affaires et
d'accès au marché, la faiblesse des infrastructures
économiques (énergie, route et eau) et l'insuffisance incitative
du cadre législatif, réglementaire et institutionnel sont les
contraintes majeurs à la stratégie de la réduction de la
pauvreté relative au développement du secteur privé
centrafricain.
Résultats attendus de l'étude
Ainsi, les résultats attendus de cette étude
sont de fournir des informations pertinentes permettant d'atteindre les niveaux
suivants :
> Le secteur privé centrafricain est dynamique,
compétitif, créateur d'emplois et contribuant à la lutte
contre la pauvreté par le biais des créneaux porteurs
améliorés ;
> Les structures économiques d'appui au secteur
privé et aux PME sont développés, opérationnelles
et rendues accessibles à tous les opérateurs
économiques;
> Les systèmes de financement intérieur
adaptés aux capacités et aux besoins des opérateurs
économiques sont mis en place et renforcés ;
> Les infrastructures économiques
(électricité, transport et eau) sont renforcées et les
accès aux services du marché aux entreprises sont
améliorés ;
> L'environnement des affaires est propice et favorable
à l'investissement privé et plus d'opportunités sont
offertes au secteur privé et aux Petites et Moyennes Entreprises(PME)
pour soutenir la croissance économique et créer de l'emploi aux
femmes, aux jeunes et aux populations cibles (vulnérables).
Stratégies de recherche
La nécessité de réunir des informations
dans le cadre de la réalisation et la rédaction de notre
mémoire libellé ainsi: « les contraintes au
développement du secteur privé et la lutte contre la
pauvreté en RCA », nous a permis de faire recours à
quelques quatre(04) méthodes de recherche. Nous pouvons citer :
1. les recherches documentaires et les
recherches en ligne(véritablement enrichis) qui nous ont permis de
consulter une série d'ouvrages, de mémoires, d'articles et de
revues tous relatifs au développement du secteur privé et des
Petites et Moyennes Entreprises(PME) et de la stratégie de
réduction de la pauvreté ;
2. les collectes et l'exploitation des données, les
entretiens et/ou les interviews directs et indirects tant auprès des
organisations spécifiques (PNUD, COBAC, BEAC), qu'aux
spécialistes du secteur privé et des Petites et Moyennes
Entreprises(PME) et de stratégie de lutte contre la pauvreté;
3. les bibliothèques universitaires (Programme GPE-
Université Yaoundé II soa, CEREG - FSEG de Yaoundé II soa,
IFORD-Université Yaoundé II soa) pour la consultation de
mémoires, des thèses et de manuels ;
4. la recherche du modèle explicatif par l'arbre
à problèmes et la recherche d'explication du Produit
Intérieur Brut par les composantes de la demande globale : la
consommation finale, l'investissement, les exportations nettes et les
échanges extérieurs de l'économie centrafricaine entre
2004 et 2009.
Le thème de notre mémoire permet d'analyser si
la promotion du secteur privé pourrait être un facteur de
réduction de la pauvreté dans les pays en voie de
développement tel que la République
Centrafricaine(RCA), par le canal de la création de la
richesse productive et la création d'emplois. Ceci pourrait expliquer la
ferme volonté du Gouvernement centrafricain à relancer le secteur
privé centrafricain.
Plan de l'étude
La vérification des principales questions
anticipées de notre recherche nous permette de structurer le travail en
deux parties comme suit :
> La première partie aborde
l'évaluation des portées socioéconomiques du
secteur privé en République Centrafricaine(RCA) ;
> La deuxième partie porte sur l'analyse des
contraintes microéconomiques et macroéconomiques au
développement du secteur privé relative à la
stratégie de réduction de la pauvreté en République
Centrafricaine(RCA).
Depuis quelles années, le
secteur privé est placé au cceur des politiques de
développement économique des pays en développement surtout
africains. Deux facteurs contribuent à cette nouvelle approche :
l'échec du développement économique sous l'impulsion du
secteur public et la montée de la mondialisation.
Le développement économique est l'une des bases
du développement d'un pays et, donc, de la réduction de la
pauvreté dès lors l'économie privée est quant
à elle le principal moteur de la création d'emplois et de
richesses. Mais pour quielle s'épanouisse, encore faut-il que le pays
jouisse de conditions générales stables, d'un climat
d'investissement favorable ainsi que de marchés et d'institutions
fonctionnant efficacement.
Au niveau régional et/ou sous régional, le
Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique(NEPAD) accorde
une importance particulière à la promotion et au
développement des PME dans le domaine d'action prioritaire de
l'accès au marché. De même, la Communauté Economique
et Monétaire de l'Afrique de l'Centrale(CEMAC) s'emploient à en
faire l'un des moteurs de l'intégration économique, à
travers la directive sur le financement et le développement des petites
et moyennes entreprises et les Accords de Partenariat Economique (APE).
De plus, le rôle du secteur privé centrafricain,
instrument de lutte contre la pauvreté est reconnu, à travers
différents documents de politique économique ou sectorielle tels
que: le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
(DSRP, 2008-2010), les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), la Stratégie Nationale pour la Finance
Inclusive (SNFI, 2010-2014) et le Programme National de la Promotion du Secteur
Privé(PNPSP).
Face à tous ces éléments, nous pensons
étudier dans cette première partie de notre travail la question
de l'environnement général du secteur privé
(chapitre premier) d'une part, et d'évaluer les
portées sociales et économiques (chapitre
deuxième) en termes de lutte contre la pauvreté d'autre
part.
CHAPITRE PREMIER : L'ENVIRONNEMENT GENERAL DU
SECTEUR PRIVE EN RCA
La redéfinition du rôle de l'État,
associée à la mondialisation, a eu pour conséquence de
placer le secteur privé au premier plan du développement
économique en général dans la plupart des pays en
développement, de la République Centrafricaine (RCA) en
particulier. En effet, il ressort de cette étude qu'en Centrafrique,
l'informalité généralisée des micro-entreprises, la
très faible performance du secteur formel et la forte concentration des
activités économiques dans le secteur tertiaire constituent les
principales caractéristiques du secteur privé.
Toutefois, l'environnement socioéconomique et politique
de la RCA s'est plus ou moins amélioré dans ces cinq(05)
dernières années mais les conditions d'une croissance durable ne
sont pas totalement réunies pour le développement propice du
secteur privé. La notion du secteur privé est si variée et
diffère suivant les pays ayant des caractéristiques très
diverses.
L'analyse de ces principales caractéristiques du
secteur privé centrafricain montre que le secteur formel reste faible
pour soutenir la croissance économique et en plus créer de
l'emploi. Parallèlement le secteur non structuré est plus
influencé par les acteurs informels, réduisant ainsi les
ressources de l'Etat.
Au contraire, la description des états de lieux du
secteur démontre qu'il existe des forces et des opportunités tant
sur le plan institutionnel, législatif et réglementaire pour un
développement durable du dite secteur.
Ainsi, dans ce chapitre premier, un accent particulier sera
mis sur les définitions et les caractéristiques essentielles du
secteur privé (section I) ; mais aussi d'aborder les
états de lieux de ce secteur (section II) dans le
contexte centrafricain.
SECTION I : la notion et les caractéristiques d u
secteur privé centrafricain
La définition du terme secteur privé est
très variée du fait qu'elle recouvre des réalités
différentes selon les pays. Il se diffère du secteur public.
Généralement, le secteur privé fait
allusion à l'existence des entreprises, de création et
d'innovation qui ne dépendent pas de l'Etat ou de la
Collectivité, mais qui trouvent leur source et leur
légitimité dans l'effort individuel ou associatif. D'ailleurs, le
terme secteur public désigne au sens large les administrations publiques
et l'ensemble des entreprises qu'elles possèdent ou contrôlent et,
au sens restreint, ces seules entreprises dites « publiques ».
Pour mieux cerner les contours de ces deux termes, nous
essayerons de préciser les différentes définitions
nécessaires d'une part, mais également nous dégagerons les
principales caractéristiques essentielles du secteur privé par le
biais des différents sous-secteurs constitués en grande partie
des petites et moyennes entreprises.
1.1. la notion définitionnelle du secteur
privé et des PME
D'une manière générale, le secteur
privé fait allusion à l'existence des entreprises, de
création et d'innovation qui ne dépendent pas de l'Etat ou de la
Collectivité, mais qui trouvent leur source et leur
légitimité dans l'effort individuel ou associatif. Si bien que,
le terme secteur privé n'est pas seulement constitué des
entreprises du secteur formel. Il s'agit des individus et ménages,
riches ou pauvres, qui sont aussi des acteurs économiques privés
dans la mesure où ils consomment des biens et services, vendent leur
travail, et produisent des biens et services.
Du moins, les Petites et Moyenne Entreprises(PME)
présentent un univers très varié d'activités de
production, de prestations de services et de simple commerce de biens. Il
apparaît de ce fait que, la définition des Petites et Moyenne
Entreprises(PME) varie énormément d'un pays à un autre et
tient compte de plusieurs paramètres spécifiques tels que : le
niveau technologique, le volume de production, le chiffre d'affaires annuel
réalisé ou le bilan annuel et le volume d'emplois5.
Suivant les différents paramètres
mentionnés ci-haut, nous pouvons distinguer au moins quatre(04) types
d'entreprises à savoir la micro - entreprise, la petite entreprise, la
moyenne entreprise et la grande entreprise. Ces unités
économiques étant à des niveaux de développement et
d'activités différents, nous pouvons les classer en trois
catégories suivantes :
> catégorie 1 : celles qui sont en
création dans des créneaux porteurs mais dont les promoteurs
n'ont pas à proprement parler d'expérience antérieure ;
> catégorie 2 : celles qui existent
mais sont de plus petite taille et qui reposent sur un savoir-faire de leurs
promoteurs mais dont le potentiel de croissance est relativement limité
;
> catégorie 3 : celles qui sont en
développement et qui ont déjà atteint un niveau
d'activités plus important avec des perspectives de
développement, une vision claire des dirigeants, etc.
Chacune de toutes ces entités engagées dans une
activité économique, quel que soit leur statut légal a des
caractéristiques variées selon les pays.
1.2. les caractéristiques du secteur privé
centrafricain
Le secteur formel, le secteur non structuré et le
secteur rural constituent pour le secteur privé centrafricain, les
trois(03) principales composantes indispensables pour son développement
durable. Ainsi, nous analyserons les caractéristiques de ces trois (03)
sous-secteurs du secteur privé.
5 D'après le guide sur la
définition d'une : « Petite et Moyenne Entreprise(PME) », P 3-
4.
1.2.1. Le secteur formel
Le secteur formel est défini comme
l'ensemble des entreprises individuelles ou des sociétés qui
tiennent une comptabilité adéquate et qui répondent
à des obligations légales. La forte concentration des
activités économiques dans le secteur tertiaire à Bangui,
la capitale et ses périphéries est la principale
caractéristique du secteur privé moderne, qui reste très
limité. Il faut ajouter à cela la succession de crises
politicomilitaire (1996-2008) qui a entraîner la destruction et/ou la
fermeture de plusieurs entreprises, et le retrait de nombreux investisseurs
étrangers, sans oublier les contraintes structurelles diverses.
Aujourd'hui dans le secteur industriel, moteur de
transformation des matières premières, on ne comptabilise que
plus de six(06) entreprises manufacturières opérant en grande
partie dans l'agro-alimentaire (brasserie, huilerie, savonnerie, sciage du
bois, sucrerie, etc.) et les métallurgies sur les vingt-quatre(24)
existantes en 1992. Malgré de nombreuses actions gouvernementales
destinées à favoriser le développement du secteur
privé formel, on remarque que les entreprises du dit secteur en grande
partie constituées des petites et moyennes entreprises centrafricaines
ont du mal à se développement.
Concernant les investissements privés nationaux et
étrangers, selon les données statistiques des entreprises
industrielles et Petites et Moyennes Entreprises(PME) agréées
à la Charte Nationale des Investissements, au cours des années
2006 à 20086, il ressort qu'une vingtaine d'entreprises
industrielles et des PME toutes confondues ont été
créées avec un montant global d'investissements prévus
d'environ 188.825.000.000 de FCFA, comme nous indique le tableau ci-dessous.
6 Ministère du Commerce et de l'Industrie,
données statistiques de 2006 - 2008 de la Direction
Générale de la Commission Nationale des Investissements (CNI).
Tableau n°1 : le montant des investissements
prévus et les nombre par promoteurs des entreprises industrielles et les
PME(en million de FCFA).
Promoteurs
|
RCA
|
France
|
Grèce
|
Sénégal
|
Italie
|
Liban
|
Inde
|
Total
|
MIP
|
94.379
|
43.514
|
30.177
|
14.800
|
3.100
|
2.035
|
820
|
188.825
|
Nombre
|
11
|
4
|
2
|
1
|
1
|
1
|
1
|
21
|
%
|
49,98
|
23,05
|
15,98
|
07,84
|
01,64
|
01,08
|
0,43
|
100
|
Source : Ministère du Commerce et de
l'Industrie, DGCNI, CNI, 2006-2008.
Ce tableau nous montre que parmi les entreprises industrielles
et les petites et moyennes entreprises enregistrées entre cette
période les centrafricains restent les plus nombreux(11), suivi des
français(04) et des ressortissants de la Grèce(02).
Le domaine des télécommunications, du
bâtiment et travaux publics(BTP), de la savonnerie et de la scierie du
bois représente les principales activités économiques de
ces types d'investissements.
En outre, les données montrent qu'environ 47,85% des
investissements ont été réalisés, soit
90.352.000.000 de FCFA sur les trois années. Cette situation s'explique
par : i) la crise financière et économique mondiale qui a
touché fortement les entreprises d'exploitation forestière ; ii)
les mesures réglementaires prises par l'Etat dans le secteur et encore
de iii) la faiblesse des infrastructures économiques
(l'électricité, la route et l'eau à usage
économique).
Selon la Charte Nationale d'Investissements, les principales
caractéristiques du secteur privé formel centrafricain
composé sont comme suit :
> petite et moyenne entreprise à capitaux et dirigeants
à majorité nationaux ;
> petite et moyenne entreprise employant au minimum cinq (5)
personnes y compris le dirigeant ;
> petite et moyenne entreprise avec un chiffre d'affaires
annuel inférieur ou égal à : 500 000 000 FCFA ;
> petite et moyenne entreprise dont le montant des capitaux
immobilisés est inférieur ou égal à : 100 000 000
FCFA, pour les activités commerciales.
On constate que ces entreprises du secteur formel sont
très sensibles à la qualité des politiques
économiques que les grandes entreprises. Elles se réfugient
très rapidement dans le secteur informel, qui est mal
contrôlé et non maîtrisé par l'Etat.
1.2.2. Le secteur non structuré
Le secteur non structuré est composé d'une part
du secteur frauduleux et d'autre part du secteur informel. Citons que le
secteur informel est le regroupement de toutes les unités
économiques qui opèrent à petite échelle et qui
exercent des activités économiques non enregistrées et ou
bien dépourvues de la comptabilité formelle écrite.
Etant donné qu'à partir des années 80 et
le début des années 90, la forte croissance du secteur informel
s'explique à travers l'exode rural, les effets du Programme d'Ajustement
Structurel(PAS) et du programme de Départ Volontaire
Assisté(DVA), les faibles perspectives
d'intégration dans la fonction publique, aussi bien que les
années blanches. Mais aussi la croissance démographique, la
lourdeur des réglementations, le coût du travail dans le secteur
formel, la pression fiscale expliquent le recours au secteur informel.
En outre, pour une tranche importante de la population cible
constituée des jeunes et des femmes, l'entreprenariat devrait
représenter la seule opportunité majeure en termes des emplois et
de revenus. En l'occurrence, ces différents revenus
générés par les principales activités
économiques comme le commerce et la petite restauration7 ,
l'agriculture et le maraîchage ; les activités minières ;
l'élevage et les services des transports y compris les taxi-motos
permettent à de nombreux individus et ménages de sortir de la
précarité et de la misère.
7 Communément appelé
les « zougoulou » ou « chez OMBA » en sango, langue
nationale du pays.
D'abord, les données statistiques disponibles de «
l'étude sur la localisation des unités économiques
à Bangui », réalisée en 2007 par l'Institut
Centrafricaine des Statistiques et d'Etude Economique et Sociale(ICASEES)
montrent que sur presque 11. 000 unités économiques
recensées, seulement 15 % sont du secteur formel et finalement
qu'environ 85% appartiennent au secteur informel très
développé. Citons que le faible niveau de la qualification et en
plus des investissements requis font du secteur informel centrafricain le
principal domaine d'intervention adéquate des microentreprises.
Par conséquent, force est de constater qu'en RCA les
unités s'activant au secteur dit informel se sont multipliées et
ont une importance déterminante dans divers secteurs de
l'économie. La difficulté de ces entités informelles
provient du fait qu'elles produisent généralement sur la base des
avances reçues de leurs clients, ce qui constitue une entrave
puisqu'elles ne permettent pas de faire des projections optimales des
opérations de fabrication et d'atteindre à travers des circuits
de vente, un marché autre que celui caractérisé par une
proximité géographique.
Egalement les faibles performances des infrastructures
économiques telles que l'électricité, l'eau et le
transport, la concurrence des produits étrangers , mais aussi la
qualité médiocre des produits fabriqués et le manque
d'innovation des promoteurs constituent autant des difficultés
qu'enregistrent la plus part des entreprises du secteur informel
centrafricain.
1.2.3. Le secteur rural
Le secteur rural centrafricain est caractérisé
par une faible productivité, un faible rendement, de faibles revenus
ruraux, un manque d'encadrement et des compétences nécessaires. A
cela s'ajoute l'absence d'une organisation dynamique permettant de
défendre les intérêts de la population rurale à
l'exemple des Groupements d'Intérêts Ruraux(GIR) qui ont disparu
presque sur l'étendue du territoire national.
Ainsi, nous aborderons dans la seconde section de ce chapitre
premier, les états de lieux de ce secteur étudié afin de
montrer les opportunités qui s'offrent pour son développement
relatif à la thématique de la réduction de la
pauvreté, après avoir présenté, les cadres
juridico-institutionnels et la typologie.
SECTION II : les états de lieux du secteur
privé centrafricain
Dans un souci d'une meilleure perception de la situation du
secteur privé centrafricain en général,
particulièrement des petites et moyennes entreprises, nous pensons qu'il
est indispensable d'appréhender d'une part le cadre juridictionnel et
institutionnel et d'analyser la typologie et les opportunités au
développement du secteur privé centrafricain d'autre part.
2.1. Le cadre juridique et institutionnel
Il s'agit de préciser l'ensemble des lois, des
ordonnances, des décrets juridiques et institutionnels tant sur le plan
régional, sous régional et national qui encadrent les meilleurs
fonctionnements du secteur privé centrafricain.
2.1.1. Le cadre juridique du secteur privé surtout
des PME8
L'environnement juridique des Petites et Moyennes
Entreprises(PME) en Centrafrique, à l'instar des autres pays a subi
plusieurs réformes et se confond même avec celui du secteur
privé. Ces réformes visent globalement à
libéraliser les activités économiques et s'articulent
autour des principales actions suivantes :
> la suppression des situations de monopoles ;
> la libéralisation progressive du commerce
extérieur international avec l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC)
et le commerce intra sous - régional avec la Communauté
Economique et Monétaire en Afrique Centrale (CEMAC) ;
> l'application des mesures incitatives d'investissement
(Charte Nationale d'investissements).
8 Ministère du Commerce et de
l'Industrie, la Chambre de Commerce, d'Industrie, des Mines et de
l'Artisanat(CCIMA) et Direction Générale de la Commission
Nationale des Investissements(DGCNI), 2008.
De tout ce qui précède, il existe quelques
principaux textes relatifs aux petites et moyennes entreprises en
République Centrafrique qui se résument par les lois, les
ordonnances, les décrets et arrêtés de la manière
suivante :
> Les lois :
· la Loi n° 88. 014 du 27 août 1988, instituant
un Régime Préférentiel en faveur des PME/PMI
Centrafricaines ;
· la Loi n°92.002 du 26 mai 1992, portant
libéralisation des prix et réglementation de la Concurrence ;
· la Loi n° 96.019 du 13 mai 1996, portant Code des
Investissements en République Centrafricaine ;
· la Loi n° 01.010 du 16 juillet 2001, instituant une
Charte des Investissements en République Centrafricaine ;
· la Loi n° 09.008 du 14 juillet 2009, autorisant
la Ratification du Traité Révisé de l'Organisation pour
l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA).
> Les Ordonnances :
· L'ordonnance n° 83.083 du 31 décembre
1983, portant règlementation des activités de commerce et de
Prestations de service en République Centrafricaine.
> Les Décrets :
· le Décret n° 83. 550 du 31 décembre
1983, portant création d'une Carte Professionnelle en République
Centrafricaine ;
· le Décret n° 05. 396 du 26 décembre
2005, fixant les Modalités d'Application de la Loi n° 01. 010 du 16
juillet 2001, instituant une Charte des investissements en République
Centrafricaine ;
· le Décret n°06.229 du 11 juillet 2006,
fixant les règles d'application de certaines dispositions de la Loi
n°92.002 du 26 mai 1992, portant libéralisation des prix et
réglementation de la concurrence.
> Les Arrêtés :
· l'Arrêté n° 0011
/MCIPSP/CAB/SG/DGSC/DCI/SPCI du 25 mai 2001, fixant les conditions de
renouvellement de la Carte Professionnelle de commerçant et de
prestataire de service ;
· l'Arrêté n°007/MCIPME/DIRCAB/DGCNI du
07 juin 2006, fixant la procédure d'agrément à la Charte
des Investissements.
Faute de quoi, tous ces principaux textes juridiques
énumérés ci-haut présentent des avantages
généraux accordés aux entreprises éligibles et des
dispositions générales et/ou particulières et des
opportunités ou conditions favorables d`exercice des activités
des opérateurs économiques privés en République
Centrafricaine.
2.1.2. Le cadre institutionnel du secteur
privé
En Centrafrique depuis deux (2) décennies le secteur
des Petites et Moyenne Entreprise(PME) est encadré par plusieurs
administrations qui interviennent, pour définir la politique nationale
et fixer les orientations en matière économique. En plus de ces
structures administratives d'appui et d'encadrement des PME, s'ajoutent les
organismes publics, les projets des partenaires au développement(le
PNUD, la Société Financière Internationale et bien
d'autres) et les associations professionnelles qui apportent également
leurs conseils, appuis financiers et expertises multiples aux petites et
moyennes entreprises en Centrafrique.
Mais il convient de préciser que surtout les crises
liées aux mutineries des années 1996-1997 ont détruit la
quasi-totalité de ces structures d'appui et d'encadrement des Petites et
Moyennes Entreprises(PME) centrafricaines, affaiblissant ainsi le
fonctionnement de celles qui ont survécu et occasionné
l'arrêt précoce de la mise en oeuvre des différents
projets/programmes du domaine.
2.2. La typologie et les opportunités du secteur
privé centrafricain
Il serait indispensable de rappeler les tendances
évolutives et d'analyser les principales opportunités du secteur
privé centrafricain face aux défis la mondialisation dans les
économies.
2.2.1. La typologie du secteur privé
L'analyse de la typologie du secteur privé en
République Centrafricaine peut s'articuler d'une part autour des
tendances temporelles et d'autre part à travers les domaines
d'activités et les niveaux d'investissements prévus et /ou
réalisés.
Apparemment, depuis les indépendances(1960) jusqu'aux
années 80, la consolidation et le déclin constituaient les deux
tendances fortes qui ont suivi l'évolution de la vie du secteur
privé centrafricain. Pendant cette période, l'on a observé
un développement propice de l'initiative privé avec la naissance
des véritables hommes d'affaires en majorité
bénéficiant des appuis divers de l'Etat.
Parallèlement au lendemain de l'indépendance,
la mise en place d'une nouvelle stratégie de développement
économique par l'Etat qui accorde une grande place au secteur public
avec des effets pervers sur l'économie, expliquerait la situation du
déclin considérable du secteur privé centrafricain.
Quand bien même que le secteur privé
centrafricain est juridiquement et institutionnellement encadré, il est
important d'analyser ses opportunités.
2.2.2. Les opportunités du secteur
privé
Les grandes opportunités dont
bénéficient les petites et moyennes entreprises centrafricaines
sont beaucoup plus importantes sur le plan institutionnel, législatif et
réglementaire(les infrastructures non matérielles) que sur le
plan des infrastructures économiques (électricité,
transport routier et eau à usage économique).
Ainsi, la Volonté politique des pouvoirs publics
d'accorder une priorité au secteur des petites et moyennes entreprises
se prouve par la création d'une nouvelle structure administrative :
« le Ministère de la Promotion des PME, du Secteur informel et du
Guichet Unique » avec deux(02) directions générales :
> La Direction des Petites et Moyennes Entreprises et du
Secteur Informel ;
> la Direction de la Promotion des Petites et Moyennes
Entreprises et du Guichet Unique de Formalité des Entreprises.
La redynamisation ou le renforcement des capacités des
différents services d'appuis comme la Chambre de Commerce, des
Industries, de Mines et de l'Artisanat(CCIMA) et du Cadre Permanent de
concertation Public-privé et même l'intégration des
nouveaux produits financiers, le capital-risque de la Société
Financière Internationale en faveur des petites et moyennes entreprises
et la finalisation de la Stratégie Nationale pour la Finance Inclusive
en RCA(2010-2014) constituent les axes d'opportunités importantes pour
la promotion du secteur privé relative à la stratégie de
réduction de la pauvreté.
Par ailleurs, nous pensons que pour une meilleur prise en
compte de tous les déterminants de la pauvreté par une structure
publique performante, le Ministère de la Promotion des PME, du Secteur
informel et du Guichet Unique devrait être renforcé par la
création de deux(02) autres Directions Générales à
savoir :
> la Direction de l'Entreprenariat(DGE);
> la Direction de la Micro Finance(DGMF);
Ce Département avec ces deux autres directions aura
pour mission de : i) favoriser la création des PME et PMI notamment dans
les secteurs des créneaux porteurs; ii) développer les actions
permettant d'aider les femmes et des jeunes entrepreneurs, ainsi que les femmes
et les jeunes souhaitant créer une entreprise; iii) favoriser la
formation des femmes, des jeunes ou les populations vulnérables,
notamment en matière de finances, de crédits, de
comptabilité, de commerce national et international.
A cet effet, il devrait assurer la tutelle d'une agence dite
« Agence Centrafricaine de Développement et d'Encadrement des
Petites et Moyennes Entreprises(ACDEPME) » qui sera composée comme
suit:
> Un Centre de Promotion des Petites et Moyennes
Entreprises(CPPME) ; > Un Centre de Promotion des Investissements(CPINVEST)
;
> Un Centre de Promotion des Exportations(CPEXPORT) ;
> Une Structure Financière et de Suivi-Evaluation des
Entreprises(SFSEE) ; > Un Observatoire d'Economie(OBSECO).
A cet effet, la promotion des exportations doit être
portée par une politique effective de diversification, un culte de la
qualité, une bonne maîtrise des avantages et contraintes des
accords internationaux par le secteur privé et les structures d'appui
ainsi qu'un suivi prospectif de l'évolution de la demande mondiale.
Nous disons que la finalité de ce regroupement
d'activités est de parvenir à une articulation harmonieuse de la
politique de développement des petites et moyennes entreprises favorable
à la stratégie de la réduction de la pauvreté. Il
reste entendu que les femmes et les jeunes constituent une frange importante
des acteurs dans le secteur des Petites et Moyennes Entreprises(PME), d'une
part, et que la micro finance pourra être une alternative au financement
des Petites et Moyennes Entreprises(PME), si elle réussit son
intégration dans le secteur bancaire d'autre part.
La mise en cuvre de ce nouveau dispositif d'appui au secteur
privé centrafricain, relative à la stratégie de lutte
contre la pauvreté, permettra au Gouvernement de concilier la recherche
de la création de richesse productive et de la richesse sociétale
à la réduction de la pauvreté tant en milieux urbain qu'en
milieux rural.
En guise de conclusion, nous pensons que le secteur
privé centrafricain est composé en majorité des Petites et
Moyennes Entreprises(PME). Mais ces dernières ne jouent pas assez un
rôle de premier plan dans la politique d'industrialisation et de
développement économique et social du pays.
CHAPITRE DEUXIEME : LES PORTEES SOCIOECONOMIQUES DU
SECTEUR PRIVE
Dans le monde9 , les PME représentent plus
de 90 % des entreprises existantes et entrent pour 55% en moyenne dans le
nombre d'emplois, alors que dans le secteur manufacturier leur part dans
l'emploi total se situe à 60% en moyenne. Au contraire, dans les pays de
la sous - région Communauté Economique et Monétaire
d'Afrique Centrale(CEMAC), les Petites et Moyennes Entreprises(PME)
représentent de l'ordre de 85% des entreprises nationales et
créent entre 65% d'emplois10 en moyenne.
En Centrafrique, pour faute des données statistiques
fiables récentes, la contribution du secteur privé à la
création de la richesse nationale était estimée à
71,5% entre 1990 et 1995 et serait stabilisée autour de 65% depuis 1999
selon le Programme des Nations Unies pour le Développement(PNUD) dans :
<<Etude de mise en place d'une banque de données sur le secteur
privé en RCA ».
En effet, la contribution des Petites et Moyennes
Entreprises(PME) est encore plus importante dans les pays les moins
avancés (PMA), auxquels elles offrent souvent les seules perspectives
réalistes en matière de gains d'emploi et d'accroissement de la
valeur ajoutée.
L'on se pose la question de savoir : quels sont les enjeux
sociaux et économiques du secteur privé centrafricain?
A cette fin, nous mettrons un accent particulier sur le
rôle du secteur public et du secteur privé et l'importance du
secteur privé(PME) dans la première section et les enjeux majeurs
du secteur en termes de création de richesse et des emplois dans la
seconde section de notre travail.
9 Organisation des Nations Unies pour le
Développement Industriel(ONUDI), << Renforcement des
capacités pour le développement du secteur privé en
Afrique », Service du développement du secteur privé,
Rapport 2008.
10 (1) Les effets de la mondialisation sur les PME et
les agro - industries en Afrique Centrale en 2005, P : 9 - 17
|