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Les interventions de la BEAC dans le cadre du marché monétaire et le problème de surliquidité des banques au Cameroun

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par Berlin Sidoine NGAH
Ngaoundéré's University - Licence Professionnelle en Comptabilité et Finance 2010
  

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II.LES OPERATIONS DE PONCTION DE LIQUIDITES

Les opérations de ponctions de liquidités sont des instruments à travers lesquels la BEAC retire la monnaie banque centrale en circulation par le biais des établissements de crédits. Nous parlerons juste des appels d'offres négatifs et des réserves obligatoires.

II.1 LE TRAITEMENT DES APPELS D'OFFRES NEGATIFS

Comme défini précédemment, l'appel d'offre est une procédure par laquelle la banque centrale, en vue d'injecter ou de ponctionner des liquidités, entre en contact avec des établissements de crédit éligibles pour requérir leurs soumissions d'achat ou de vente de monnaie centrale. Quand il consiste à ponctionner les liquidités, il prend le nom d'appel d'offre négatif.

Le montant minimum que les banques pouvaient à la Banque Centrale était fixé à 50 millions de FCFA, en outre il devait être exprimé en nombre entier de millions.

Le traitement des appels d'offres négatifs étaient presque identique sauf que le montant des excédents de liquidités des banques que la BEAC était susceptible de ponctionner par le biais des appels d'offres négatifs était déterminé à partir des réponses des soumissionnaires au télex de lancement de l'appel d'offre (annexe 8). Afin d'éviter la sortie des capitaux et pallier les imperfections du marché interbancaire, tous les excédents bancaires qui remplissaient les conditions étaient ponctionnés.

Ce montant ne devenait valable qu'après l'accord du Gouverneur qui devait être sollicité le jour du lancement de l'appel d'offres (Lundi), la réponse devant intervenir le mardi à 10h00 au plus tard.

Le calendrier, le lancement et le dépouillement des opérations sur appel d'offres négatifs sont les mêmes que ceux les appels d'offres positifs :

Ø Nous lancions l'appel d'offres au plus tard à 12h00 le lundi ;

Ø La réponse du Gouverneur nous parvenait le mardi et nous procédions immédiatement au dépouillement des appels d'offres ;

Ø Le jour J+2 ou tous les mercredis, nous envoyions à chaque établissement un télex individualisé notifiant le résultat de l'appel d'offres négatifs. Dans ce telex, nous invitions l'établissement concerné à déposer le même jour une lettre d'acceptation qui donnait par ailleurs l'ordre de virement en faveur du compte de placement6(*;

Ø Le jeudi, les comptes courants des établissements étaient débités par le crédit du compte de placement. Ce même jour un certificat de placement était remis à l'établissement en contre partie de son placement.

Parmi les instruments de ponction de liquidités, en plus des appels d'offres négatifs, nous avons aussi traité les réserves obligatoires.

II.2 LE TRAITEMENT DES RESERVES OBLIGATOIRES

Les réserves obligatoires sont un instrument par lequel les autorités monétaires peuvent, si elles le jugent nécessaire, retirer de la circulation une partie de la liquidité bancaire jugée excédentaire afin de rationaliser la distribution du crédit par les banques, de contenir les tensions inflationnistes et de protéger les réserves de change. Sa mise en oeuvre impose aux banques primaires de déposer en comptes courants à la Banque Centrale une partie de leurs ressources calculée en fonction des dépôts à vue et à terme, cette partie pouvant être rémunérée ou pas.

Pour le traitement des réserves obligatoires, nous recevions des établissements éligibles (les banques primaires et les établissements financiers, qui collectent des dépôts et disposent de comptes courants ouverts dans les livres de l'Institut d'Emission.) des fiches appelées déclarations des dépôts à vue et à terme.

Pour avoir le montant des réserves obligatoires d'un établissement de crédit quelconque, nous procédions de la manière suivante7(*) :

Nous calculions d'abord l'assiette des dépôts (à vue et à termes) :

Encours des dépôts aux dates du 10, 20,30 du mois considéré

Assiette de dépôts =

3

Une fois l'assiette trouvée pour chaque type de dépôt, il fallait tout simplement la multiplier par les différents coefficients des réserves obligatoires qui sont actuellement de 11.75% pour les dépôts à vue et 9.25% pour les dépôts à termes et ensuite additionner les montants trouvés.

A la fin de cette section, basée sur les opérations de refinancement des banques au marché monétaire, il ressort que la BEAC à travers ses instruments de la politique monétaire doit assurer un certain équilibre de la masse monétaire. C'est alors qu'elle peut injecter les liquidités à travers les appels d'offres positifs et les prises en pension ou ponctionner ces liquidités lors qu'elles sont excessives dans le système bancaire. Elle use alors des appels d'offres négatifs et des réserves obligatoires.

Comme nous venons de le montrer, notre séjour à la DN de la BEAC s'est déroulé dans deux principaux services le SCOF et le SMM. Dans le premier, nous avons eu à traiter plusieurs types d'opérations financières parmi lesquelles les virements, les transferts ou encore les commissions.

Les problèmes que nous y avons rencontrés tournaient autour de :

· Problèmes de connexion dont souffrait temps en temps l'application informatique de la BEAC ;

· La complexité du logiciel ORACLE ;

· principe des comptes d'apurement qui n'était pas toujours respecté.

Ces problèmes d'ordre informatique pour la majorité ne pouvaient donc pas nous aider à développer un travail considérable. Alors nous avons dû partir pour le service du Marché Monétaire où se traitent essentiellement les opérations de refinancement des banques. En effet à travers ce service, la BEAC intervient soit en offrant la liquidité aux banques qui ont des problèmes de trésorerie, soit en la retirant de la circulation lors qu'il y'en a assez. Alors notre travail dans ce service s'est donc axé sur ces deux opérations : ponction et injection de liquidités.

C'est ainsi que notre attention fut tirée par le fait que nous traitions essentiellement les opérations de ponction de liquidités quant aux injections, elles étaient presque inexistantes. Autrement dit les banques faisaient plus de placements de fonds à la BEAC qu'elles n'en demandaient. Ce qui, selon nous, posait quelque peu un problème sur les objectifs et l'efficacité du marché monétaire, qui se résumeraient à la seule collecte des ressources excédentaires des banques commerciales. Nous avons donc émis l'hypothèse selon la quelle si les banques ne viennent pas au refinancement, c'est peut-être parce qu'elles ont assez de liquidités. Alors nous nous sommes donc donné pour objectifs d'étudier ce phénomène qu'est la surliquidité des banques

* 6 Compte dans lequel sont placés les fonds issus de l'appel d'offres négatif

* 7 Voir Annexe 9

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