SECTION II : LE TRAITEMENT DES OPERATIONS DE
REFINANCEMENT DES BANQUES
Les opérations de refinancement que nous avons
traitées au SMM se subdivisent en deux grands groupes : la ponction
et l'injection de liquidités
I/ LES OPERATIONS D'INJECTION DE LIQUIDITE
Les opérations d'injection de liquidité peuvent
être classées en trois catégories : les appels
d'offres positifs et les prises en pensions auxquelles on peut ajouter les
interventions ponctuelles de la BEAC. Nous parlerons ici seulement des deux
premières : celles que nous avons eu à traiter.
I.1 LE TRAITEMENT DES APPELS D'OFFRES POSITIFS
L'appel d'offre est une procédure par laquelle la
banque centrale, en vue d'injecter ou de ponctionner des liquidités,
entre en contact avec des établissements de crédit
éligibles pour requérir leurs soumissions d'achat ou de vente de
monnaie centrale. Il est positif lorsqu'il vise à injecter les
liquidités.
Les appels d'offres positifs que nous avons traités au
sein du SMM suivaient le calendrier ci- après :
o Le lundi, nous procédions au lancement des appels
d'offres ; il consistait pour nous d'initier avant 11 heures un
télex (Annexe 8) à la signature du Directeur National
destiné à tous les établissements de crédit
éligibles. A travers ce fax, nous leur annoncions l'intention de
l'Institut d'Emission d'injecter des liquidités. Ce même lundi
à 13h au plus tard, les banques désireuses de soumissionner
transmettaient leurs offres à la Direction Nationale. En cas de panne du
télex, les offres étaient faites par message porté
comportant les signatures habilitées. Ces offres devaient comporter une
clé d'authentification (test) que nous vérifions pour nous
assurer de la pertinence des données émises.
o La réponse du Gouverneur nous parvenait le mardi et
comportait entre autres les différents taux à appliquer aux
appels d'offres il rappelait à la même occasion le montant de
l'objectif de refinancement. Dès réception de la réponse
nous, procédions au dépouillement des offres. Lequel consistait
à retenir les établissements de crédit dont les offres
respectent les normes de taux et de montant fixées par le Gouverneur.
o Le mercredi avant 10h, nous envoyions à chaque
établissement de crédit un télex individualisé
notifiant le résultat de l'appel d'offres. Dans ce télex, nous
l'invitions à déposer le jour même avant 12h un Billet
Global de Mobilisation (BGM) qui matérialise le concours effectif de la
BEAC aux banques, majoré des intérêts.
Le jeudi, nous portions le produit de l'appel d'offres au
crédit du compte courant de l'établissement de crédit
bénéficiaire dès l'ouverture des guichets de la BEAC.
La BEAC exigeait, en plus des effets globaux de
mobilisation, des effets primaires en garantie de ses concours au titre du
guichet A. ceux-ci constituent des supports de base remis en
garantie à la BEAC et représentatifs des créances
ci-après ayant obtenu un accord de mobilisation. Pour être
acceptables, ces effets devaient être revêtus d'au moins deux
signatures solvables, dont celle de la banque cédante. Il pouvait s'agir
soit des lettres de change et/ou des billets à ordre.
I.2 LE TRAITEMENT DES PRISES EN PENSION
Les banques qui ont accès au refinancement de la BEAC
pouvaient, à leur initiative, recourir tous les jours à des
pensions avec valeur jour, contre souscription d'un BGM ayant une
échéance de 2 à 7 jours et remplissant certaines
conditions.
Dès réception d'une demande d'avances au titre
de la pension, nous devions vérifier qu'une marge sur faculté
d'avances et sur refinancement maximum existe, avant de poursuivre le
traitement de la demande. Cette précaution était indispensable
car, pour des raisons de taux d'intérêt, les banques arrivent
à la pension, seulement après épuisement de leurs
possibilités au niveau des appels d'offres.
La gestion des supports est semblable à celle des
opérations sur appel d'offres. Le décompte des
intérêts est également identique, sauf que le taux
d'intérêt appliqué aux prises en pension (TIPP) est
supérieur à celui des appels d'offres de 1,5 à 2
points ; actuellement, il est de 5.75%.
Telles sont les différentes procédures
grâce auxquelles passe la BEAC pour injecter la liquidité dans le
marché monétaire. Alors que fait-elle lorsqu'elle souhaite
diminuer la liquidité en circulation ?
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