Les interventions de la BEAC dans le cadre du marché monétaire et le problème de surliquidité des banques au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Berlin Sidoine NGAH Ngaoundéré's University - Licence Professionnelle en Comptabilité et Finance 2010 |
SECTION II PROPOSITIONS TOURNEES VERS LES POUVOIRS PUBLICS ET LE SECTEUR PRIVEIl nous revient dans cette seconde partie de faire des propositions au problème de surliquidité d'une part aux pouvoirs publics et de l'autre au secteur privé. I. PROPOSITIONS AUX POUVOIRS PUBLICSLa responsabilité de l'Etat dans le problème de surliquidité est grande. Ainsi donc, de nombreuses mesures peuvent être prises par ce dernier pour y remédier. I.1 MISE SUR PIED D'UN ARSENAL JURIDIQUE ET FISCAL Les banques se plaignent de la lourdeur de procédures judiciaires ce qui favorise l'insolvabilité des débiteurs indélicats. Les Pouvoirs publics devraient alors favoriser la protection de leurs intérêts en facilitant les procédures judiciaires pour qu'ils rentrent très vite dans leurs droits s'ils sont bafoués. Ainsi, on assistera à coup sûr à un regain de confiance entrainant un accroissement du niveau de crédit. Aussi, rappelons-nous qu'une des causes de la surliquidité est la faiblesse de l'épargne pour l'investissement. Cela avait d'ailleurs été à l'ordre du jour lors du conseil de cabinet en juin dernier. Le Chef du gouvernement a demandé que lui soit proposées des mesures y compris fiscales susceptibles d'accroître l'épargne nationale en vue de sa mobilisation par les investisseurs publics et privés. I.2 CREATION ET LE DEVELOPPEMENT D'INSTRUMENTS DE FINANCEMENT ADEQUATS Les pouvoirs publics pourraient mener les actions suivantes : · La création d'une banque de développement Les banques sont frileuses vis-à-vis des investisseurs. Elles pourraient cependant faire confiance à une structure qui leur offrirait des garanties tangibles. La banque de développement apparait comme incontournable dans ce cas. Etant donné qu'elle est pilotée, par l'Etat, et que « l'Etat n'est jamais faillible », les établissements de crédit se méfieraient un peu moins et feraient sortir leurs excédents de liquidités à la demande de la banque de développement. En plus pour réduire le phénomène de surliquidité le trésor national devrait utiliser les concours que lui propose l'institut d'émission16(*) pour réaliser soit ses grands chantiers, soit pour son propre fonctionnement au lieu de toujours faire recours à l'extérieur. En s'adressant à la BEAC, en plus de réduire la surliquidité, il réduirait aussi sa dépendance vis-à-vis de l'extérieur. · Le développement du marché financier Les pouvoirs publics doivent promouvoir le développement de la DSE (Douala Stock Exchange). Le marché financier constitue le lieu ou l'instrument adéquat qui puisse aspirer tous les excédents de liquidités dont souffre le système bancaire camerounais. En effet, comme sa définition le mentionne, c'est le lieu de rencontre des offreurs et des demandeurs de liquidités. Son fonctionnement parfait permettrait aux différents établissements ayant des liquidités excessives de les offrir aux agents à besoin de liquidités. · Le lancement des titres publics En dehors du marché financier, le marché des titres publics apparait comme un outil impressionnant qui peut éradiquer la surliquidité. C'est un mécanisme d'émission des obligations et de bons de trésors souscriptibles par les établissements de crédits agrées par l'Etat émetteur appelés SVT (Spécialistes en Valeurs du Trésors). En effet, la BEAC à travers le comité ministériel réuni en session extraordinaire le 06 octobre 2008 a adopté le règlement N°03 /08 relatif aux titres publics. Il ressort de ce comité que les titres publics qui seront émis seront constitués des BTA (Bons de Trésor Assimilables) de nominal 1 000 000 de FCFA et des durées de 13, 26,52 semaines et des OTA (Obligation de Trésor Assimilables) de nominal 10 000 pour une durée égale ou supérieur à 2 ans. Il est à noter que ces titres qui sont émis sur un marché primaire peuvent se négocier dans une sorte de marché secondaire où marché d'occasion. Ce qui offre une grande flexibilité au mécanisme. Ce projet de titres publics serait idéal pour l'éradication de la surliquidité dans ce sens que le trésor au lieu d'être refinancé par la BEAC (ce qui entraine une création monétaire) utilisera à travers les titres émis l'abondante liquidité des banques. Car ces dernières feront des souscriptions soit pour leur propre compte soit pour le compte de leurs clients, aussi ces titres offriront de meilleurs rendements et les intérêts pour certains, seront précomptés.
* 16 Les études démontrent que depuis un certain temps, le Trésor du Cameroun ne fait pas usage des facultés d'avance de la BEAC (voir annexe 10) |
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