II PROPOSITIONS AUX ETABLISSEMENTS DE CREDIT
Pour combattre à leur niveau la surliquidité,
les banques devraient prendre un certain nombre de mesures parmi
lesquelles :
II.1 LA RATIONALISATION DU COÛT DE CREDIT ET LE
RESPECT DES NORMES PRUDENTIELLES
Comme nous l'avons vu plus haut, l'une des causes
qui favorisent la surliquidité est le coût élevé du
crédit. Ce coût qui tourne actuellement autour de 15 % au Cameroun
ne satisfait pas de nombreux demandeurs de crédit et décourage en
même temps les investisseurs. Les banques gagneraient à le
baisser pour ainsi relancer le crédit. En relançant le
crédit, elles amélioreraient leur productivité et par
conséquent diminueraient considérablement la quantité de
liquidités bancaires.
La limitation de la surliquidité passe
également par le respect des normes prudentielles qui sont des
prescriptions de la COBAC. Les établissements de crédit n'ont
qu'à bien appliquer le règlement R-93/06 sur le ratio de
liquidité pour voir un début de solution à ce fameux
problème.
II.2 LA PROMOTION DU CAPITAL RISQUE
Le défaut de garanties qui accompagne la plupart des
dossiers de demande de crédit peut être jugulé par le
capital risque. En effet si les investisseurs ne présentent pas des
garanties valables, les établissements de crédits feraient mieux
de s'ingérer dans l'investissement après l'avoir
étudié, le financer et participer ainsi au résultat. Ceci
multiplierait les investissements, réduirait le volume de
créances douteuses, diminuerait la surliquidité dont souffrent
les établissements financiers et améliorerait leur rendement.
III PROPOSITIONS A LA COBAC.
Etant le gendarme des banques, la COBAC pourrait appliquer
les mesures suivantes :
III.1.PRONONCER DES SANCTIONS CONTRE LES BANQUES
La COBAC devrait, avec l'aide de la BEAC, accentuer les
sanctions contres les établissements de crédit qui ne respectent
pas les normes. En effet les normes prudentielles mises sur pieds par la COBAC
lors du comité de Bale devraient être respectées. Pour
ainsi réduire la surliquidité, un accent particulier devrait
être mis sur le règlement R-93 /06 qui fixe le ratio de
liquidité à 100%. Il est clair que si cette norme est
respectée, les banques ne disposeront plus que des liquidités qui
serviront à assurer leurs exigibilités à court terme.
III.2 SENSIBILISER LES BANQUES
Avant d'arriver aux sanctions, la COBAC devrait tout d'abord
intensifier la sensibilisation des établissements de crédit
à travers des séminaires, des colloques ou des
conférences. Ceci pourrait éveiller les consciences des acteurs
de ce phénomène.
Au terme de cette section, il ressort que, pour combattre le
problème de surliquidité dont souffre le système bancaire
camerounais, des actions conjointes de la BEAC, de la COBAC et des banques
secondaires devraient être mises sur pied. Mais ces actions ne sauraient
être efficaces s'il n'y'a pas intervention des pouvoirs publics et du
secteur privé.
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