QUELLES SOLUTIONS CONTRE LA SURLIQUIDITE DES BANQUES
AU CAMEROUN ?
CHAPITRE IV :
La surliquidité est un problème crucial qui
ronge le système bancaire sous régional en général
et en particulier celui du Cameroun. La BEAC cherche d'ailleurs depuis quelque
temps à combattre ce qui devient de plus une menace pour
l'économie sous régionale. L'instauration du marché
monétaire en 94 était en partie liée à la
prévention de ce phénomène grâce aux
différentes opérations de ponction de liquidité. En 2001,
l'intensification du fléau obligeait encore l'institut d'émission
à instaurer la constitution des réserves obligatoires. Une
année plus tard, la banque centrale instituait les coefficients de
réserves obligatoires différenciés en fonction de la
situation de liquidité du pays. Malgré toutes ces mesures, la
surliquidité persiste dans le circuit bancaire du Cameroun. Il est donc
question de trouver d'autres moyens plus efficaces et plus efficients pour
juguler ce qui s'aperçoit déjà comme une menace tant pour
notre économie que pour l'efficacité de notre système
bancaire. Il convient
dès lors de faire des propositions qui pourraient constituer des
tentatives de solutions contre ledit phénomène. Il nous revient
dès lors à faire des suggestions d'un coté au
système bancaire (Section I) et de l'autre aux pouvoirs publics et
secteur privé (section II).
SECTION I LES RECOMMANDATIONS AU SYSTEME BANCAIRE
Pour réduire considérablement la
surliquidité, d'importantes actions devraient être menées
par tous les responsables financiers et monétaires
I. LES RECOMMANDATIONS A L'ENDROIT DE LA BEAC
Un certain nombre de mesures devraient être prises par
l'institut d'émission à savoir :
I.1 RETROUVER L'AUTONOMIE
La Banque des Etats de l'Afrique Centrale devrait chercher
à retrouver son autonomie en matière de politique
monétaire. Elle pourrait notamment exiger le rapatriement des
réserves extérieures. Cela n'est un secret pour personne, la
BEAC garde d'importantes sommes (réserves extérieures) dans les
comptes du trésor français. Ces fonds qui ne subiraient pas un
audit régulier, dorment dans ces comptes où ils produisent des
intérêts négligeables. Selon de nombreux
spécialistes, ces fonds financeraient l'économie du pays qui les
abrite. Or la sous région qui est dans un état de sous
développement à ne plus démontrer, gagnerait à
rapatrier ces fonds où ils seront utilisés pour les
investissements dans la sous région. L'autonomie retrouvée en
matière de politique monétaire permettrait alors de
déplacer l'économie vers son maximum en investissant dans les
infrastructures de toutes sortes ; ce qui réduirait
considérablement la surliquidité tant dans la sous région
qu'au Cameroun.
I.2 ACCENTUER L'INFORMATION ET LA SENSIBILISATION
La BEAC en tant que Banque Centrale devrait multiplier des
séminaires, des forums et des colloques pour sensibiliser les
différents responsables des méfaits de la surliquidité.
Cette sensibilisation permettrait aux différents financiers de prendre
conscience du phénomène, de mettre sur pieds à leur niveau
des actions anticipatrices et de pouvoir lui faire des propositions.
Elle devrait également diffuser le plus largement
possible et de manière régulière les conditions
débitrices et créditrices appliquées dans les
établissements de crédit afin de renforcer la concurrence. Car
plus l'information sera accessible, plus la concurrence sera rude, plus les
investisseurs trouveront le financement de leur projet et moins les banques
seront surliquides.
A la suite des propositions faites à la BEAC, il est
important de faire des suggestions aux banques secondaires.
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