Contextualisation et variation de la langue française dans l'écriture littéraire au Cameroun: le cas de l'invention du beau regard de Patrice Nganang( Télécharger le fichier original )par Simplice Aimé Kengni Université de Yaoundé I - Maitrise en Lettres Modernes Françaises 2006 |
3.1.2. Les substantifs.Les occurrences suivantes ont été relevées : 5) Oh oui, même le temps de Biya passera bientôt fait quoi fait quoi. (P.23) 6) Dans les sous-quartiers, lors d'une rafle, un des jeunes sauveteurs avait soudain tapoté ses poches et s'était écrié que son téléphone cellulaire avait été volé. (P.74) 7) Il ne croit non plus à sa tribu [...] ni dans son quartier qui n'attend plus que le moment de l'arrosage. (P.106) Ces trois lexèmes qu'offrent ces exemples sont très fréquents dans l'usage du français au Cameroun. Par ailleurs, leur présence sans l'IBR conserve la même coloration sémantique que celle attestée par les locuteurs camerounais qui l'utilisent. Le lexème temps est généralement utilisé dans les débats politiques pour parler du règne ou du mandat de quelqu'un qui occupe un portefeuille, exerçant ainsi une quelconque influence sociale et politique sur les autres. En effet, il est utilisé ici pour exprimer le ras-le-bol de ceux-là qui se marrent du règne du président. En ce qui concerne le mot sauveteurs, il renvoie ici aux vendeurs à la sauvette qui exercent dans les grands marchés et les rues du Cameroun. Ceux-ci sont généralement en mouvement avec leurs marchandises et subissent parfois des interpellations policières du fait de leur occupation illicite des voies publiques. C'est en fait un cas de figure qui est présent ici dans l'IBR. L'occurrence n°7l'arrosage qui revient fréquemment dans L'IBR renvoie à une cérémonie de collation pendant laquelle les gens sont invités à manger, à boire et à danser afin d'accorder leur bénédiction à l'événement et à l'hôte. C'est un phénomène très fréquent dans le contexte camerounais et qui est perçu comme le couronnement de tout succès. Celui dont il s'agit ici est la cérémonie de décoration du commissaire principal adjoint D. Eloundou à laquelle les membres de sa famille et tout le quartier ont été conviés. Outre les changements de dénotation qui pullulent dans l'oeuvre de Patrice NGANANG, on peut aussi constater des changements qui interviennent dans la connotation, constituant ici ce qu'E. BILOA appelle variation de sens contextuel.48(*) * 48 E. BILOA, Langue française au Cameroun, Bern, Peter Lang, 2003 P.110 |
|