4.8.4 La théorie des parties prenantes
Les parties prenantes comprennent tous les acteurs
impliqués dans la commercialisation des produits pétroliers au
Bénin à savoir les distributeurs informels, les distributeurs
formels, l'administration fiscale, la Chambre de Commerce, les consommateurs,
les autorités politiques, les groupes politiques, les employés,
les médias, groupes de pression, les investisseurs, etc.
Cette théorie posera la question des stratégies
relationnelles et celle de la nature des relations qui peuvent exister entre
les différents acteurs. Il s'agit de préciser les missions de la
nouvelle structure à mettre en place, donc de voir comment associer
chaque partie prenante au gouvernement de ladite structure.
La théorie des pratiques prenantes permet de
décrire les relations entre l'organisation et son milieu. Elle explique
le fonctionnement des processus de management et cherche à voir si les
intérêts des différentes parties sont pris en compte. Cela
nous conduire à décrire la nature de la structure que nous
voulons mettre en place (comment les décisions organisationnelles
affectent-elles les parties prenantes). Nous
opérons ainsi un changement organisationnel. Il faut
donc chercher à s'adapter à l'environnement du commerce des
produits pétroliers qui, si aucun changement ne s'opère,
n'apporterait rien au développement des activités formelles. La
théorie des parties prenantes a l'avantage d'expliquer les conditions
d'émergence de nouvelles formes organisationnelles qui répondent
plus aux préoccupations de leurs parties prenantes.
Pour sa part, O. BASSO19 classe les
modèles explicatifs du développement appliqué aux
organisations nouvelles en distinguant les perspectives suivantes :
- Entrepreneuriale car marquée par la
recherche de ressources, le jaillissement d'idées, la quasi-absence de
planning et de coordination, la recherche d'une niche et le prima
accordé à une figure, celle du créateur.
- Communautaire, caractérisée par
l'informel en matière de structure et de communication, la
prégnance du collectif (sentiment fusionnel et mission), une forte
intensité de travail, un effort d'innovation continu et une forte
implication des personnes.
- Institutionnelle où l'accent est mis sur la
formalisation de règles, la stabilisation de la structure, l'efficience
et la maintenance des processus, le conservatisme.
- Expansionniste comportant une complexification de
la structure, des mouvements de décentralisation et d'expansion
géographique, d'adaptation stratégique, etc.
Le changement est alors vu comme le passage d'un
équilibre à un autre au regard de l'exercice de la conscience et
de la volonté : le changement émergent opère « tout
seul » là où le changement délibéré
opère par référence à une prise de conscience et
à l'exercice subséquent d'un volontarisme managérial
(démarche de type problem solving). Son objet est celui de
répondre au besoin de sécurité des acteurs de
l'organisation.
19 O. BASSO, 2004, L'intrapreneuriat,
Economica, Paris, pp.58-61
Le changement organisationnel est ainsi vu comme un mode de
réponse à une « crise » dont il est alors important de
dévoiler les déterminants pour pouvoir mieux y répondre.
Il s'agit de conduire le changement en informant les acteurs de la
volonté contraignante et rationnelle d'une direction qui jouerait, dans
un registre large, son rôle, c'est-à-dire celui de la projection
de l'organisation dans le temps.
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