1.2.3. Le mode de vie Nord Américain dans la
sociologie Centricoise
L'identité québécoise a été
construite sur un rejet et sur une négation de
l'Américanité. Un postulat populaire affirmait que la culture
Québécoise était fondamentalement distincte de ses
voisines, il a suscité pendant un siècle un discours de la
différence qui s'est nourri de tous les traits réels et
imaginaires (stéréotype de la surfécondité
québécoise au cours du dernier tiers du XIXe siècle,
stéréotype de la famille solidaire, omniprésente et
travailleuse, pivot de la société rurale
québécoise) pouvant accréditer la distance qui
séparait le Québec de l'Amérique. Malgré ce refus
de l'Américanité, de fortes similitudes retiennent l'attention
entre la société québecoise et américaine. Tant au
niveau de l'urbanisme qui est étalée, perpendiculaire et sans
centre ville, de l'architecture pavillonnaire, des pratiques de consommations,
du mode de vie quotidien animé par de grosses voitures et des chaines de
« fast-food p... On pourrait caractériser par trois traits la
dynamique culturelle nord américaine. D'abord, le
phénomène de rupture y est essentiel, a la fois au plan des
pratiques culturelles et au plan du discours; M. Laroche en 1970 dans son
ouvrage L'homme américain, insiste sur le concept de rupture
dont a fait preuve « l'homme venu d'outre-mer et qui a dû rompre
avec sa civilisation originelle ». En deuxième lieu, on assiste a
un phénomène d'appropriation du nouveau territoire, cet aspect se
révèle dans les modes
d'aménagement matériel, les formes du paysage,
les techniques, mais aussi au plan symbolique dans la toponymie, le
vocabulaire, l'expression littéraire et artistique. En troisième
lieu, il y a une volonté de recommencement, de recréation
collective qui s'affirme dans les projets de société; elle
s'exprime notamment au plan local par la volonté séparatiste. Ces
perspectives font inévitablement surgir le concept
d'Américanité. En effet, le Québec est marqué par
le modèle étasunien, mais il est évident que l'on a
affaire ici à une grande diversité de trames historiques. Il est
intéressant de voir que les auteurs Québécois portent un
grand intérêt au concept d'américanité tout en le
congédiant périodiquement, tant au niveau linguistique (rejet de
l'anglais), qu'au point de vue des modes de vie (rejet des fast-foods, rejet du
mode de transport avec de grosses voitures, rejet des grande chaine de
distribution...). L'américanité est vécue au Québec
comme un problème, a la fois proche et distant, à la fois
identité et altérité. Toute l'ambigüité de la
société québécoise repose dans le fait qu'elle se
situe dans un entre deux. Le Québec est situé en Amérique
et en a hérité des modes de fonctionnement toutefois le
Québec a été peuplé par des européens qui
ont gardé des liens étroits avec le vieux continent et notamment
avec la France. Cet état d'ambiguïté, d'hésitation et
d'inquiétude constitue une coordonnée fondamentale de la culture
québécoise comme francophonie nord-américaine. Au lieu
d'un résidu à liquider ou d'une contradiction a résoudre,
il s'agit d'une tension créatrice. La culture Québécoise
cherche aujourd'hui à redéfinir son avenir et sa position dans le
monde; il apparait évident dans ce contexte que l'investissement dans
l'américanité est tempéré par une ouverture sur
l'Europe, en particulier sur la France; par nécessité la culture
québécoise sera toujours une culture en tension et en extension.
Cela se matérialise très clairement dans la société
par la tension qui s'exprime autour de la francophonie avec un rejet de
l'anglais.
1.2.3. Positionnement économique de la région
Le secteur primaire comprenant la filière agricole, de
l'agroalimentaire et de l'acériculture, est une des forces de la
région avec un total de 19 100 emplois. Les secteurs de l'abattage, de
la transformation des viandes et des produits laitiers sont ceux qui
créent le plus d'emplois. A elle seule, la transformation alimentaire
génère 23 % des emplois de l'ensemble de l'industrie
bioalimentaire régionale. Ces emplois représentent 3,9 % du
nombre total des emplois dans le Centre-du-Québec, ce qui est assez
important comparativement à la moyenne provinciale, qui se situe
à 2%. La région du Centre-duQuébec peut être
qualifiée de région manufacturière. En effet, le secteur
de la fabrication accapare 26,4 % des emplois dans la région
comparativement à 14,1 % au Québec. Aux secteurs traditionnels de
la transformation du bois, du sciage et du meuble, s'ajoutent les industries
spécialisées dans les technologies de pointe et les industries
lourdes comme l'aluminerie implantée dans le parc industriel de
Bécancour. Celui-ci possède un port en eau profonde ouvert
à l'année. Au Centre-du-Québec, le secteur tertiaire
compte une part moins grande des emplois que l'ensemble du Québec. Plus
précisément, la proportion d'emplois est nettement plus faible
dans les services publics (services gouvernementaux, enseignement, santé
et services sociaux) et dans les services moteurs (services financiers,
commerce de gros, services professionnels, etc.). De 1999 à 2002, le
taux d'emploi de la région du Centre-du-Québec a
été plus faible que celui de l'ensemble du Québec. Depuis,
le taux d'emploi de la région est en progression continue avec une
croissance annuelle moyenne de 2,0 %. En résumé, la performance
du marché du travail de la région du Centredu-Québec
surpasse celle de l'ensemble du Québec.
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